• Ne plus voter contre, voter pour !L’élection présidentielle s’annonce comme un combat des ambitieux et non pas un débat d’idées. Nos intellectuels ont du mal a décelé dans les catalogues de mesures et les cortèges de provocations, des idées nouvelles. Les grands partis organisent des primaires dans des processus d’enfermement pour éliminer les petits candidats dans des alliances de second tour. Non ! Ne me citez pas Emmanuel Macron qui recycle du vieux dans un emballage « ni droite ni gauche » qui est le centre disputé à Juppé. Aucun projet pour la France n’émerge en dehors de Jean-Luc Mélenchon, le seul à proposer un changement radical avec une réforme de la constitution et une politique sociale débarrassée du joug ultralibéral qui se fait de plus en plus pesant. Il ne s’agit toutefois pas d’idées neuves puisque ce sont celles du socialisme abandonnées par les Socialistes. Alors qu’elles n’ont jamais été réellement appliquées, Hollande et Valls les trouvent dépassées, rétrogrades. Il serait dépassé et rétrograde de redistribuer les richesses de façon plus équitables entre le travail et le capital. Pendant que les salaires stagnent et que l’on demande aux salariés de travailler plus sans gagner plus, les dividendes flambent et, en quelques années, il faut quatre fois plus d’heures de travail pour rétribuer les actionnaires. En 1981, les dividendes versés aux actionnaires représentaient 10 jours de travail par salarié dans les sociétés non financières. En 2012, ils en représentent 45 jours soit, 4,5 fois de plus. Ces chiffres sont moins dramatiques si on prend les dividendes versés nets de ceux perçus par les entreprises (dividendes nets). Mais là encore, la hausse est impressionnante. On passe de 6,4 jours en 1981 à 16,5 jours en 2012 pour le seul bénéfice des actionnaires qui s’accaparent 60% des bénéfices des entreprises. Voilà le résultat de la politique libérale qui, en plus, s’attaque au droit du travail pour précariser davantage les emplois.

    Le philosophe et historien Marcel Gauchet a raison lorsqu’il dit : « Je ressens une absence terrible d’idées neuves. » On ne les trouve pas à droite ni dans les 1 000 pages du programme de Bruno Le Maire ni  dans les ouvrages à répétition de Sarkozy  et des autres.  Aucune grande vision d’un avenir meilleur et ce n’est pas l’identité heureuse d’Alain Juppé qui fait illusion lorsque l’on examine ses mesures antisociales antérieures et à venir. Du côté de l’actuelle majorité, tout est fait pour imposer la candidature de Hollande ou Valls s’efforce de draguer à droite en promettant 33 nouvelles prisons. C’est le choix entre blanc bonnet et bonnet blanc.

    Ne plus voter contre, voter pour !Lorsque l’on examine la liste des prétendants, si l’on retire tous ceux qui ont déjà exercé des fonctions ministérielles ou présidentielles, il reste un Poisson centriste au milieu du panier à crabes de la Droite et personne au PS. Ils ont tous participé au déclin social de la France et à sa soumission au monde des affaires. A bien y regarder, si les sondeurs ont raison, la majorité des Français n’auront au second tour des élections que le choix de voter contre... contre Sarkozy, contre Hollande, contre Marine Le Pen. Si l’on prend les primaires de la Droite, Juppé est le candidat contre Sarkozy et c’est son seul vrai argument électoral. On sait qu’au second tour de ces primaires, tous les candidats vont se rabibocher et, en fonction de leurs résultats, tracter leurs soutiens contre des postes. Du côté de la Gauche, à part Jean-Luc Mélenchon et les candidats d’extrême-gauche, la Primaire offre le même choix : Montebourg contre Hollande en oubliant que Montebourg a participé aux gouvernements sous deux premiers ministres. Il est parti lorsque son concurrent Valls a été nommé Premier ministre. Deux vers ne peuvent coexister dans la même pomme mais un troisième est venu occuper la place de Montebourg : Emmanuel Macron. Ce dernier, voulant croquer toute la pomme, a été déchu du paradis Hollandais.  Que l’on ne parle pas d’idées neuves avec ce petit marquis nostalgique de la royauté et son libéralisme faussement humaniste. Il est le chouchou de Pierre Gattaz, président du Medef. Il est propulsé par la presse libérale. C’est un produit fabriqué de l’ultralibéralisme, un cheval de Troie introduit dans les arcanes d’un pouvoir socialiste déjà préparé à abandonner le socialisme et cela dès le lendemain de l’élection de Hollande.   

    Les élections présidentielles sont devenues le théâtre d’enjeux personnels où les mégalos se concurrencent. Ce n’est plus l’occasion d’un débat d’idées mais le théâtre d’un concours de promesses aux uns et aux autres, de pseudo-différences et de gros mensonges avec la certitude que la même politique plus ou moins libérale se poursuivra. Pour faire accepter les reculs sociaux et démocratiques, il y a le chômage et le terrorisme.

    Ne plus voter contre, voter pour !A droite si l’on relève quelques phrases de certains candidats, destinées à devenir cultes, on donne le pompon du narcissisme à Le Maire lorsqu’il a déclaré : « Je pense que mon intelligence est un obstacle »… « Mon problème c'est que j'ai les yeux trop bleus pour la télévision »… « Que c'est bon de se lever le matin et de vouloir diriger le pays ». Impossible de ne pas citer Nicolas Sarkozy : « Moi ce qui me désarme vraiment totalement, c'est la gentillesse »… « Ce n’est pas parce que vous voulez renverser la table que vous descendez de la voiture dont vous vous abstenez de choisir le chauffeur »… « Marine Le Pen, c'est son père, sans la culture »… « Passe-moi la salade, je t'envoie la rhubarbe ». Fillon n’est pas mal non plus : « Je ne suis ni comédien ni clown »… « Un Premier Ministre, on le lèche, on le lâche, on le lynche »… « Qu'est-ce que vous faites là? Pourquoi êtes-vous venu soutenir quelqu'un qui a déjà perdu? ». Sans oublier Juppé : « A part les œufs brouillés, je ne sais rien faire » … « En politique, on n’est jamais fini. Regardez-moi ! ». Edifiant ! Non ?

    Si l’on dresse le catalogue (un Internaute parle de « catastrologue ») des mesures annoncées par les candidats aux Primaires de  la Droite, la litanie a été la suivante que nous reprenons en vrac, car, sur le fond, ils sont tous d’accord :

    - privatiser Pôle Emploi

    - supprimer les emplois aidés

    - dégressivité des indemnités de chômage

    - supprimer les 35 heures, passer à 37, 39, 42 ou plus encore

    - baisser les charges sociales et les supprimer pour le Smic

    - mater les syndicats

    - organiser des référendums d'entreprises pour contourner les syndicats

    - augmenter l'âge de la retraite (course à l'échalote : Juppé 65 ans en 2026, Sarko 64 en 2025)

    - supprimer l'ISF : les riches ne doivent pas fuir le pays

    - augmenter la TVA (de 3 points) : de toute façon les pauvres ne partiront pas

    - réduire les dépenses publiques de 100 milliards

    - réduire les impôts sur les sociétés

    - supprimer 300 à 500 000 fonctionnaires

    - supprimer le statut de la fonction publique, même pour les enseignants (le réserver aux secteurs régaliens)

    - aligner les retraites du public et du privé, sans annoncer la moindre négociation, par exemple sur les niveaux de salaires

    - réduire ou supprimer l'Aide Médicale d'État

    - accroître les inégalités en rehaussant le quotient familial (3000 € par enfant déduits pour ceux qui payent beaucoup d'impôts)

    - palabrer sur le taux du déficit budgétaire

    - défiscaliser les heures supplémentaires (mesure démago et coûteuse en emplois non créés et pesant 4 milliards d'euros dans le budget de l'État)

    - augmenter le minimum vieillesse : seule mesure positive du catastrologue...

    Et du côté d’Emmanuel Macron, l’épiphénomène de la politique ?  Il reproche maintenant à François Hollande d’avoir été un « président normal » et veut prendre sa place à l’Elysée pour être un « président jupitérien ».  Son épouse avait dit dans Match que le poulain de Hollande était un chevalier venu d'une autre planète. On sait maintenant de laquelle. C'est Jupiter qui est gazeuse... Il est une sorte d’émanation gazeuse ni de droite ni de gauche. A moins qu'il ne face référence à la mythologie romaine et au roi des dieux... Il veut être Jupiter alias Zeus (chez les Grecs) et d'un froncement de sourcils faire trembler l'univers. Mais le mauvais tonneau de Jupiter, celui qui verse les maux sur les hommes, est plus grand et plus plein que celui qui verse les biens. Emmanuel Macron est le pur produit de ce système fabriquant les élites : Ena, haut fonctionnaire, cabinet présidentiel ou ministériel. Son parcours n’a en réalité rien d’original et ressemble très fortement à celui d’Alain Juppé par exemple, sauf que ce dernier a été plusieurs fois élu.

    Cet arriviste forcené aux allures de petit marquis n'hésite plus à cracher dans la soupe qu'il a trouvée bonne pendant quatre ans. Il reproche à son mentor Hollande d'être un président normal. Macron sera un président jupitérien. Non il ne parle pas de Juppé mais du roi des dieux dans la mythologie romaine. Il avait déjà révélé sa nostalgie pour les rois de France mais c'est en roi des dieux qu'il se voit. Des Romains, il tourne le dos à ce qu'il appelle le cursus honorum qui existait sous la Rome antique, il serait peut-être temps d’arrêter, dit-il, pour justifier son absence de mandats électifs et sa carrière de technocrate. Le cursus honorum (qui en latin signifie « carrière des honneurs » ou, littéralement, « course des honneurs ») est l'ordre d'accès aux magistratures publiques sous la Rome antique. Cet ordre est obligatoire et permet de gagner des compétences et d’avoir pour magistrats suprêmes des hommes mûrs et expérimentés. Donc point besoin d'avoir fait ses preuves par des élections locales, il suffit de passer par les arcanes de la politique en venant d'une grande banque. Il défend tous les préjugés possibles qu’une partie des médias et des politiques relaie depuis des années : la flexibilité comme remède, l’allergie des français aux réformes, la préférence française pour le chômage,  l’Union européenne comme voie de salut, les chômeurs qui préfèrent le loisir. La liste est longue.

    Force est de constater que la 5ème république est à bout de souffle et qu’elle ne produit que des carriéristes de la politique, gardien du conservatisme politique fermé à toutes véritables réformes sociales et constitutionnelles pour plus d’égalité et de fraternité. Pire, nos libertés sont de plus en plus menacées par les nouvelles techniques d’information qui permettent le fichage auquel s’ajoute le pullulement des caméras de surveillance dans les lieux publics. Certes la sécurité doit être assurée mais elle ne doit pas sous-évaluer les autres questions sociales et instaurer un régime para-démocratique qui serait la porte ouverte à une dictature économico-politique telle que l'avait imaginé Aldous Huxley dans son roman "Le meilleur des Mondes" qui fait de nous des consommateurs dans une dictature sans chaînes. L’ultralibéralisme économique produit un chômage endémique et une précarité des emplois qui fait perdre la maîtrise de nos existences face à cette violence économique de plus en plus insupportable.

    Ne plus voter contre, voter pour !Devant des politiques menées envers et contre les peuples, nombreux sont les électeurs qui n’ont même plus le choix de voter « contre »  car c’est contre tous les candidats qu’il leur faudrait voter. Alors il reste à voter pour des idées, même si elles ne sont pas nouvelles et parce qu’elles n’ont jamais été appliquées. Le seul qui défend encore ces idées est Jean-Luc Mélenchon. Le seul qui veut une « révolution constitutionnelle et sociale » pour sortir de l’ornière politicienne de la Vème république, c’est Jean-Luc Mélenchon. Le seul qui représente efficacement les valeurs de la gauche, c’est Jean-Luc Mélenchon. Alors qu’ailleurs les idées ne sont que des recettes et des arrière-pensées ultralibérales qui nous ont amenés là où nous en sommes, il reste à voter pour les idées humanistes et sociales que l’on défend. Il ne faut pas renoncer, se soumettre. Les libéraux font payer la crise aux salariés et cherchent, pour justifier les mesures antisociales, des bouc-émissaires : chômeurs, fonctionnaires, assurés sociaux, syndicalistes… etc. Vous serez peut-être le prochain bouc-émissaire. Vous pouvez encore voter « pour vos idées » au premier tour des  élections et, si ces idées ne sont pas présentes au deuxième tour, leur donner suffisamment de représentativité pour exister après que d’autres aient voulu tuer la gauche. Il ne s’agit plus de voter contre ni au premier ni au second tour. Il ne s’agit plus de choisir entre la peste et le choléra. Seul Jean-Luc Mélenchon offre une réelle alternative et la possibilité à la Gauche d’exister, à la France de faire une révolution citoyenne. Seul il ouvre la perspective de changer de constitution et de ne plus faire des élections présidentielles la mascarade démocratique d’une république monarchique avec son souverain et sa cour. C’est l’occasion de prendre votre destin en mains, de refuser l’anesthésie médiatique, de résister à la fatalité et  d’éviter l’extrême-droitisation de la société française. 

    Le parti socialiste est au bord du gouffre et ses dirigeants veulent entraîner toute la gauche dans un nouveau pas en avant libéral. Hollande n’a plus aucune crédibilité et s’est enfoncé un peu plus dans l’impopularité avec l’ouvrage « Le Président ne devrait pas dire ça… » Qui sont ses fidèles soutiens : Jean - Christophe Cambadélis qui voit la patte du FN partout où le gouvernement est contesté, Jean-Marie Le Guen cité (pas à son avantage) dans un ouvrage qui vient de sortir sur ses relations avec l’ambassade du Qatar, le Président du groupe socialiste au parlement tenu en laisse par Le Guen… Qui sont ses concurrents à la Primaire : Arnaud Montebourg ancien ministre d’un « made in France » d’opérette, Benoît Hamon ministre éphémère de l’Education nationale à la radicalité molle … C’est une évidence : la seule opposition sincère au trio Hollande/Valls/Macron, la seule réelle alternative qui n’a pas trahi la gauche, est portée par  Jean-Luc Mélenchon. Nous savons que ce dernier fait l’objet d’une campagne permanente de dénigrement et que les élus font l’objet de pressions pour ne pas lui donner les 500 signatures. Si cette manœuvre anti-démocratique touche à son but, les commanditaires en paieront les conséquences politiques et sociales.

    Ne laissez pas passer la possibilité de redevenir maîtres de votre destin dès le premier tour des élections ! N’attendez pas d’être placés devant de mauvais choix, au second tour, entre le pire et le moins pire qui mène de toute façon au pire, entre la peste et le choléra ! C’est au premier tour que se joue l’avenir de la France vers plus d’égalité, plus de liberté et plus de fraternité. C’est au premier tour que l’on peut aussi faire le choix de moins de centralisme, moins de monarchisme.

    Jean Frade

     

     

     

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  • Le premier grand prêche de MacronEmmanuel Macron a choisi la mise en scène des prêcheurs américains pour réunir quelques centaines de nouveaux fidèles recrutés par des rabatteurs à la façon des Mormons. Il s’est longuement livré à la prédication libérale qui a dû réjouir Pierre Gattaz, prêcheur du Medef. Son problème, c’est sa voix de fossé plus habitué aux messes basses qu’aux envolées lyriques et qui, chez lui, se terminent dans des couacs aigus. Lorsque la claque était activée, son regard en disait long sur sa mégalomanie d’enfant gâté. On ne harangue pas une foule avec la bouche en cul de poulet et le gosier étroit. Il est un orateur d’alcôve, un chuchoteur de l’économie libérale. Il n’a aucun charisme mais de grandes ambitions pour lui-même. Il se prend pour un gourou d’une secte à laquelle il a donné ses initiales « EM ». Ses ouailles ont reçu un badge avec l’inscription « Je marche ».  Est-ce qu’ils marcheront sur l’eau derrière ce « Jésus » et l’artiste Christo dans le nord de l'Italie: sur le lac d'Iséo ? Ils peuvent toujours courir s’ils pensent que ce parvenu sera élu président de la république en 2017 en promettant de « fonder l’identité nationale ». Rien que ça ! Ce n’est pas le Système qui l’en empêchera car il en fait partie. Il est le candidat de l’oligarchie qui, depuis qu’il est ministre de l’économie, fournit toutes les idées libérales les plus antisociales à Hollande et Valls, tout en s’en démarquant par la suite. Il vient de rédiger des ordonnances dans la loi SAPIN 2 en faveur des magnats du BTP, sous prétexte d’ouvrir les marchés publics aux moyennes et petites entreprises. Cette ordonnance enlève aussi aux artisans le bénéfice de leurs savoir-faire en déclassant leur travail au profit du bricolage inexpérimenté (voir un article de Médiapart).

    Le premier grand prêche de MacronEmmanuel Macron n’a pas créé un mouvement politique. C’est d’une secte qu’il s’agit. Il a choisi la mutualité pour son premier grand prêche et se dit de gauche, dans une démarche  « ni droite ni gauche ». Le centre de son intérêt est son nombril. On pourrait même parler de secte apocalyptique puisque toutes les mesures attachées à sa personne préparent l’apocalypse d’une France sociale engloutie par un monde économique mondialisé.

    Hollande et Valls dans tout cela ? Hollande a vu dans Macron le tueur de Valls. Il n’a pas décelé l’Œdipe. Valls a accepté la nomination de Macron parce qu’il est Premier ministre par la volonté seule de Hollande. Le Chef de l’Etat et le Premier ministre sont les promoteurs d’une taupe de la Finance et du grand capital. Nous l’avons vu avec la gestion de la communauté européenne : les politiques ont perdu leur pourvoir au profit des technocrates. Macron est un technocrate qui n’a jamais reçu le moindre mandat électif et il s’en glorifie. Le seul qui l’intéresse est celui de Président de la république dans un contexte auquel il n’est pas étranger. Il a participé à la trahison de la gauche d’abord à l’Elysée aux côtés de Hollande et ensuite au sein du gouvernement. Il se présente maintenant comme un candidat du changement attentif à ce que souhaitent les Français.

    L’oisillon tombé du nid se prend pour un aigle. Il bat des ailes avant de se les brûler. On ne va pas ressortir toutes ses petites phrases qui ont montré son mépris pour les gens du peuple et les chômeurs. Ce petit marquis du palais de l’Elysée est un bonimenteur en costard qui se prend pour un grand stratège et ne trame que des manigances affligeantes. Il s’invente un destin d’homme providentiel avec un passé court mais déjà désolant.

    Le « chevalier venu d’une autre planète » de son épouse, que l’on nous présente à loisir comme un surdoué, n’est qu’une marionnette avec des ficelles financières dans le dos. A la commission européenne, on nous a imposé des Barroso et des Junker. Il est de la même trempe et a les mêmes marionnettistes. D’inspecteur des finances, il a basculé dans la finance chez les Rothschild pour être ensuite introduit à l’Elysée grâce à ses relations avec Rocard et Attali. Il fut un temps chevènementiste. Aujourd’hui, il s’affiche comme mégalo-macroniste car ce qu’il préfère chez les autres, c’est lui-même.  Macron se présente comme un autre de la politique et de la Gauche. Il a refusé de se présenter aux élections municipales dans sa ville natale Amiens. Il se voit en 2017 calife à la place de son Calife Hollande. Il présente une deuxième gauche libérale, celle que l’on nomme la Gauche caviar, celle des oppresseurs qui comptent sur la naïveté des opprimés qu’ils veulent envoûter avec l’appui d’une presse complaisante et instrumentalisée.

    Alors, je le reconnais : je ne le plains pas lorsqu’il reçoit des œufs et il m’arrive d’en être heureux ou œufreux, si vous le voulez. L’œuf devra rester le symbole de la secte « En marche ». Macron marche déjà sur des œufs  et la chute n’est pas loin maintenant qu’il se met à courir comme un lièvre qui, selon la fable de La Fontaine, n’arrive pas premier même en concourant avec une tortue. Les électeurs vont lui poser un lapin en 2017. Il pourra retourner dans le monde de la Finance qu’il n’a jamais vraiment quitté.

    Jean d'Aïtone

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  • Portugal 1 Hollande 0Une coupe d’Europe qui a pris des airs de coupe du Monde. Les éditions spéciales interminables se sont succédé. François Hollande était dans la tribune officielle, écharpe de la Fédération Française de Football autour du coup malgré la chaleur. La question qui se pose : bénéficiait-il d’une climatisation ? Lors de la demi-finale de l’équipe de France contre l’Allemagne, sur le but d’Antoine Griezmann, il a légèrement bousculé Stéphane Le Graet, Président de la FFF, pas trop tout de même, pour se mettre en scène dans un geste de supporteur mimé sous l’objectif d’une caméra complaisante.

    Chacun y va de sa comparaison. Jean-Marie Le Guen compare la politique de Hollande à l’équipe d’Italie des années 1970 : « La tactique politique de François Hollande s’est forgée dans les années 1970. A l’époque, l’équipe de foot d’Italie jouait en défense, mettait des coups dans les tibias, perdait du temps, et quand l’équipe adverse était épuisée, elle contre-attaquait et marquait. On s’emmerdait pendant 90 minutes mais à la fin, c’est l’Italie qui gagnait ». Le chef de l'État se rêvait, enfant, en attaquant de l'équipe normande à Rouen. Mais de son propre aveu «pas vraiment doué pour le football», son parcours l'a finalement emmené vers d'autres horizons, à l'Élysée. La passion a demeuré, et le président de la République décèle une série de parallèles entre le sport et la politique. «Je suis obligé de jouer à tous les postes. Des fois en défense, des fois je suis à l'attaque, parfois je fais circuler le ballon». Nicolas Sarkozy s'est quant à lui comparé à l'attaquant des Bleus Olivier Giroud, avant le match France-Portugal ce dimanche soir en finale de l'Euro de football, en déclarant :"Un footballeur qui n'échappe pas aux critiques quand il est un peu moins bon, mais qui se relève toujours et se tient droit, comme moi". Quand Sarkozy le fait, Hollande se défend de vouloir utiliser le sport comme l’avait relevé Metronews.

    Pourtant tout a été fait pour galvaniser et séduire les flots de supporteurs. La victoire était attendue mais la finale a été cruelle et a privé le Chef de l’Etat d’une péroraison cocardière. Qu’à cela ne tienne ! La victoire sera celle de l’organisation de l’événement qu’aucun attentat terroriste n’est venu entacher de sang. Il n’y aura eu que quelques blessés légers et des arrestations aux abords de la Tour Eiffel : des supporteurs refoulés faute de places dans une fan-zone.

    Lorsque François Hollande a joué une partie de foot, il était secrétaire général du PS et portait le numéro 22. Aujourd’hui, il affectionne le 49.3 et le 22 les flics, c’est pour les manifestants à la loi Travail.

    La presse a trouvé de quoi faire tomber dans les oubliettes la contestation contre la loi Travail dont les premières mesures vont tomber fin juillet. Hollande et Valls sont pressés car ils savent qu’en septembre les manifestants vont redescendre dans la rue. C’est même prévu pour le 15 septembre par l’Intersyndicale. Pendant que les Français sont en vacances, la mascarade parlementaire arrive à son terme. L’article 49.3 vient clore tout débat avant même qu’il ne s’ouvre.

    Que cette presse est affligeante! Même lorsqu’elle parle de football, elle sélectionne l’information en passant sous silence tout ce qui dérange : le prix exorbitant des places, les grosses primes des joueurs qui s’ajoutent à leurs gros salaires, les sponsors pas très fréquentables (Turquie, Azerbaïdjan)… On en apprend davantage sur les joueurs, les entraîneurs, les tactiques et l’histoire du football que sur les raisons des grèves et l’histoire des mouvements sociaux, alors que les manifestations ont duré plus de quatre mois et la coupe d’Europe seulement quinze jours.

    Concernant la joie des Français pendant cet événement footballistique, on a pu même entendre des commentateurs et des politiciens dire que cela a fait du bien après les attentats et les casseurs des manifestations. Une fois encore, les manifestations contre la loi Travail sont réduites aux agissements des casseurs et l’absence d’attentats est une nouvelle occasion de faire l’éloge de la police, du Préfet de Paris et du Ministre de l’Intérieur.

    Alors à tous ces commentateurs, tous ces chiens de garde et tous ces politiciens, il faut rappeler que quelques poignées de casseurs ont pris la Bastille en 1789. Ils sont à l’origine de la Révolution française, de la République française et des droits de l’homme et du citoyen. Et on peut s’étonner d’en arriver là où nous sommes aujourd’hui avec des Socialistes qui imposent une politique antisociale, une régression du droit du travail.

    Le journal Challenge a révélé que les Milliardaires sont aujourd’hui plus nombreux en France et qu’ils ont augmenté leurs fortunes de 15% l’année dernière. Ils ont pu s’offrir des places pour la Coupe d’Europe « au tarif d’un SMIC le fauteuil », pendant que la « populace » a économisé pour se payer les moins chers (85€) ou bien elle est allé s’agglutiner dans des fan-zones gratuites mais limitées en nombre de places. C’est à l’image de notre société actuelle. Nos milliardaires font l’objet d’un classement annuel chaque année. Le trio de tête est toujours le même, chaque année un peu plus riche. Avez-vous une chance d’y être répertorié un jour ? Votre fortune a-t-elle augmenté de 15%, l’année dernière ? Quels efforts a-t-on demandé à ces milliardaires pour équilibrer le budget de l’Etat ? Vos réponses devraient vous pousser à réfléchir. La coupe d’Europe n’a enrichi que les footballeurs et tous les professionnels du football. Elle ne changera pas votre vie et surtout pas vos conditions de travail. Par contre la loi Travail va précariser les emplois et sa contestation mérite beaucoup plus d’engouement que des matches de foot, même si l’on aime le football. Et puis si un euro a changé votre vie, c’est la monnaie européenne et la façon dont elle est gérée par les banques. C’est le prix d’une baguette de pain, du café, des légumes, des fruits, des loyers… et aussi le prix d’une place dans un stade de foot.

    François Hollande a une finale présidentielle en 2017. Selon tous les pronostiqueurs il la perdra. Même sa créature, Emmanuel Macron, en est tellement persuadé qu’il se prépare comme remplaçant. Demain 12 juillet, le nouveau candidat de l’oligarchie va faire une conférence de presse dans le cadre de la création de son mouvement « en marche ». Une marche qui devrait s’accélérer pour devenir une course poursuite, avec des croque-en-jambe. Il n’y aura pas d’arbitre pour distribuer les cartons rouges.

    Pidone

      

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  • Plaidoyer funèbre de la social-démocratieUne oraison funèbre qui a tourné au plaidoyer pour lui-même. François Hollande a rendu un hommage très politique à Michel Rocard et c’est, non sans arrière pensée, qu’il a relevé l’usage de l’article 49.3 fait par l’ancien Premier ministre de François Mitterrand. Michel Rocard reste le recordman absolu en la matière: à 28 reprises, en 3 ans (mai 1988-mai 1991), il a engagé la responsabilité de son gouvernement. Ce qui représente un tiers des utilisations du 49.3 sous la Cinquième république. Il arrive largement devant Jacques Chirac et Edith Cresson qui y ont recouru huit fois lors de leurs passages à Matignon. Valls vient de l’utiliser pour la 5ème fois et ce n’est pas fini. Comme Manuel Valls aujourd’hui, à l’Assemblée élue en 1988, après la réélection de François Mitterrand à l’Elysée, le PS ne disposait que d’une majorité relative. Rocard utilisait donc le 49.3 pour faire passer ses textes tantôt en ralliant les communistes, tantôt en ralliant les centristes pour éviter la motion de censure. Une pratique qui a dû inspirer Manuel Valls, membre du cabinet de Michel Rocard lorsque ce dernier était à Matignon.

    L’article 49.3 aura été utilisé 86 fois depuis le début de la Cinquième république, pour un total de 51 textes (un même texte pouvant faire l’objet de plusieurs utilisations de cet article, comme c’est le cas avec la loi Macron et la loi El Khomri). Mais cela n’a entraîné que 51 motions de censure. Une seule motion a été adoptée : le 5 octobre 1962, renversant le premier gouvernement Pompidou à la suite de la décision du général de Gaulle d'instituer par la voie du référendum (procédure régie par l'article 11 de la Constitution) l'élection du Président de la République au suffrage universel direct. L'Assemblée a été dissoute par le président. Pompidou a démissionné, puis a été renommé avec un majorité absolue issue de nouvelles élections. Voilà de quoi encourager  les gouvernements à recourir au 49.3.

    François Hollande a considéré que Michel Rocard avait réussi ainsi à faire passer des textes importants justifiant le recours à ce qu’il qualifiait pourtant jadis de « déni de justice » et de « brutalité » lorsque Dominique de Villepin y a eu recours. Le Chef de l’Etat utilise les obsèques de Rocard pour justifier le recours à l’article 49.3 et l’adoption de la loi Travail. L’oraison funèbre n’a été qu’une apologie de cette gauche réformiste que prétend incarner Hollande. Et puis, il enfonce le clou contre les frondeurs en disant que Michel Rocard n’a jamais joué contre sa famille politique. Ce sera repris par Manuel Valls au siège du parti socialiste où quelques militants ont pu revoir et écouter  le défunt sur un grand écran. Ainsi Rocard est montré en exemple aux frondeurs. C’est une façon détournée de les accuser de traîtrise pour les faire rentrer dans les rangs. Ils ont le droit de ne pas être d’accord avec Hollande et Valls mais ils doivent se taire.

    Bien sûr Michel Rocard ne pourra pas répondre à cette récupération politique ni se retourner dans sa tombe puisqu’il a été incinéré. Les dernières déclarations qu’il a faites ne vont pas dans le sens d’une approbation de la politique menée par Hollande et Valls.

    Depuis la crise financière de 2008, l'ancien Premier ministre, héraut de la « deuxième gauche », a plus d'une fois alerté ses pairs sur les dangers croissants d'une globalisation sans règles, d'un débat public réduit au spectacle, et d'une planète essorée par la cupidité des hommes.
    Il avait confié, au Journal Mariane, ses inquiétudes et le journal le rappelle dans un article du 3 juillet dernier.

    Plaidoyer funèbre de la social-démocratieDans une longue interview accordée au Point, il expliquait  à propos de Manuel Valls et d'Emmanuel Macron : « Ils n'ont pas eu la chance de connaître le socialisme des origines, qui avait une dimension internationale et portait un modèle de société. Jeune socialiste, je suis allé chez les partis suédois, néerlandais et allemand, pour voir comment ça marchait. Le pauvre Macron est ignorant de tout cela. La conscience de porter une histoire collective a disparu, or elle était notre ciment. Macron comme Valls ont été formés dans un parti amputé. Ils sont loin de l'Histoire ».

    Nous ne savons pas ce que diront les vrais amis de Michel Rocard de cette récupération de son passé politique pour justifier un tête-à-queue idéologique qui veut  tuer la gauche. De son vivant, Rocard avait souhaité cet hommage rendu aux Invalides. François Hollande n’a pas raté l’occasion de faire de la politique politicienne. En parlant de Michel Rocard, « homme d’audace et de compromis », il a voulu parler de lui-même. Son discours était un discours de campagne électorale. La presse a relaté que Michel Rocard avait réglé, par écrit, tous les détails de cet hommage qu’il souhaitait, sauf son oraison funèbre.  L’oraison a servi de plaidoyer pour un quinquennat qui se termine dans la trahison des valeurs de la gauche.

    En même temps que les obsèques de Michel Rocard, c’était aussi celles du Parti socialiste. Manuel Valls se considère comme l’héritier de cette « deuxième gauche » attribuée à Rocard, mais en la débarrassant du socialisme. Cela ne semble pas fidèle à la pensée de Rocard, ressemble davantage au détournement d’un concept politique et s’apparente métaphoriquement à un viol de sépulture idéologique. Manuel Valls a déclaré que « le rocardisme n’est la propriété de personne », tout en se l’appropriant. Ce que l’on a appelé le « rocardisme » est un courant politique post-soixante-huitard converti à la loi du marché. C’est une idéologie du siècle dernier. Rien d’innovant. Rien de moderne. Dans sa dernière interview (Le documentaire intitulé « Le tournant »  sortira en octobre en exclusivité sur Public Sénat.), début juillet 2016, Michel Rocard a critiqué François Hollande et le parti socialiste. Il a appelé le tournant mitterrandien de 1983  «le  tournant de la rigueur » en disant « on y est toujours . François Hollande a des tabous dans la tête ». Rocard militait pour une contre-stratégie sociale-démocrate, disait-il en ajoutant : « ...et ça, ce n’est pas non plus dans la tête de Hollande ». RIP Rocard. RIP le rocardisme qui est une idéologie sociale-démocrate du Vingtième siècle reprise dans ce qu’elle présente de plus libéral par des Valls et Macron. Honte à Hollande qui se sert d’une oraison funèbre comme tribune politique en vue de sa candidature à sa réélection. En période électorale, ce temps de parole devrait lui être décompté.

    Plaidoyer funèbre de la social-démocratieDe son côté, Manuel Valls vitupère et bombe le torse pour revendiquer une majorité relative qui est l’aveu des pertes depuis qu’il est à Matignon : les Duflot, Montebourg, Taubira, Hamon, Filippetti… et les frondeurs. Il compte sur le décès de Michel Rocard pour ressouder un parti que, avec Hollande et Cambadélis, ils se sont évertués à détruire et à détourner des valeurs de la gauche. Peut-être pensent-ils récupérer au centre et à droite, les électeurs qu’ils ont perdu à gauche. Ils n’ont pas encore réalisé que la loi El Kohmri sera le cercueil du parti socialiste dans lequel ils se sont enfermés. L'enterrement est prévu en 2017. 

    Paul Capibianchi

     

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  • Nicolas Sarkozy a donné ses solutions à la crise sociale. Bien entendu il ne s’agit que d’une série de mesures répressives contre les manifestations et les libertés individuelles. Il veut défendre les policiers contre les groupes dits « ultragauches » par de la prison, des dissolutions de mouvements et des assignations en résidences… Mais il ne s’arrête pas là. Il veut faire payer aux organisateurs des manifestations les dégâts occasionnés par les casseurs. Ainsi il place toutes les responsabilités sur le dos des manifestants sans jamais dire le moindre mot sur les bavures policières et les responsabilités politiques qui sont aussi les siennes. Le bâton est sa seule méthode. La carotte, il la réserve à ceux qui financent ses campagnes.

    Avec Nicolas Sarkozy, François Hollande bat les records d’impopularité. Cela ne les empêche pas de croire encore à leur réélection. D’un côté, nous avons un ex-président qui se promène avec un sombrero judiciaire auquel pendent des clochettes qui, de temps à autre, tintent à l’occasion d’un nouvel acte de procédure lancé par un magistrat. De l’autre côté, nous avons un Président en activité qui est coincé entre Valls et Macron dans une fuite en avant libérale avec, pour méthode, l’autoritarisme incarné par Manuel Valls.

    François Hollande aurait même été obligé de faire marche arrière sur une résolution votée par la France à l’Unesco, un rétropédalage tardif et postérieur à la prise de position de son Premier Ministre qui avait déjà désavoué le vote de cette résolution.

    A l'initiative de plusieurs pays arabes, le conseil exécutif de l'Unesco a adopté mi-avril, avec la voix de la France, une décision sur la "Palestine occupée" visant à "sauvegarder le patrimoine culturel palestinien et le caractère distinctif de Jérusalem-Est".  Cela a provoqué la colère du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou et plusieurs personnalités juives françaises ont également dénoncé cette résolution en particulier le Grand rabbin de France dans le Figaro. 

    Le 11 mai, c’est Manuel Valls qui déclare, en séance publique à l’Assemblée, que « ce vote n’aurait pas dû avoir lieu ». C’est François Hollande qui semble avoir  cédé le 17 mai sur Europe 1, en jugeant « fâcheux » le vote de la résolution. Cet épisode a donné l’impression que le Premier ministre a désavoué le Président, et qui plus est sur un dossier de politique étrangère, et que le Président s’est incliné.

    Dans la foulée, Manuel Valls s’est rendu en personne à Tel-Aviv pour rassurer Netanyahou. 

    Le Premier ministre est régulièrement accusé de défendre des positions trop favorables à Israël. Ses déclarations lors du dîner du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF), en mars, ont à nouveau suscité la controverse. Il avait alors déclaré que l’antisionisme est « tout simplement le synonyme de l’antisémitisme et de la haine d’Israël ». Il ne supporte aucune critique sur la politique mené par l’Etat israélien, toujours prompt à dénoncer l’antisémitisme.

    En 2010, M. Valls dénonçait déjà le boycott des produits israéliens. Un an plus tard, il faisait partie des 110 socialistes qui s’opposèrent, lors d’un vote du PS, à la reconnaissance de l’Etat de Palestine par l’ONU. Toujours en 2011, quelques mois après son mariage avec Anne Gravoin, il se déclarait « par [sa] femme, lié de manière éternelle à la communauté juive et à Israël », lors d’une rencontre organisée par Radio Judaïca à Strasbourg. Une phrase qui depuis ne cesse d’alimenter les sites Internet complotistes et antisémites de la « fachosphère ». A qui la faute ?

    Valls se prévaut d’être marié avec une femme de confession juive, ce qui n’est pas pris pour  un gage d’objectivité mais davantage comme une déclaration d’amour. Il associe régulièrement sionisme et antisémitisme. Il a jugé le boycott des produits israéliens non pas comme un soutien à la cause palestinienne mais comme une action antisémite. Toutes ces prises de position ne sont pas neutres. Ce n’est pas cela que l’on attend d’un Chef de gouvernement.

    Manuel Valls vient de réitérer sa condamnation du boycott des produits israéliens. « Au fond, derrière ce boycott nous savons bien ce qu’il y a, non seulement la contestation, mais aussi la détestation de l’Etat d’Israël, la détestation d’un foyer juif, et donc des juifs dans leur ensemble, » a déclaré le Premier ministre français à Tel-Aviv. Il recevait dimanche après-midi la plus haute distinction de l’université de Tel-Aviv, où il a lancé un appel aux étudiants israéliens à venir étudier en France : «Cette invitation que je lance n’est pas une invitation en l’air (…) c’est la plus sincère des réponses à ceux qui ne parlent que de boycott », a-t-il affirmé, devant un auditoire largement composé de Français habitant en Israël.

    Dimanche dernier, Manuel Valls, lors de sa visite en Israël et dans les territoires palestiniens, a dénoncé, dans une interview à Radio J, «l’islamo-gauchisme », « ces capitulations, ces ambiguïtés avec les Indigènes de la République, les discussions avec Mme Clémentine Autain et Tariq Ramadan, ambiguïtés entretenues qui forment le terreau de la violence et de la radicalisation ». A la suite de ces propos, la conseillère régionale d’Ile-de-France a menacé, «sans excuse » de la part de Valls, de porter plainte, car elle n’a jamais rencontré l’islamologue suisse. Elle s’explique dans un article sur un blog du Monde que vous pouvez consulter ICI. Elle relève que le Premier ministre veut substituer la question d’identité à la question sociale. Il est évident qu’il remet sans cesse la question identitaire dans le débat, comme le font les politiciens de la Droite et de l’extrême-droite.

    Au moment où la France connaît une grave crise sociale avec des manifestations qui s’amplifient et des grèves qui risquent de paralyser l’activité économique, Manuel Valls est allé réchauffer les liens avec Israël alors que Jean-Marc  Ayrault, Ministre des affaires étrangères, était tout désigné pour cette mission.  Il se permet donc une action de politique étrangère, lorsqu’il s’agit d’Israël. Ce pays serait-il son domaine réservé, puisqu’il semble échapper à celui de François Hollande ?

    Sarkozy, Hollande et Valls seront-ils dans la course présidentielle? En ce qui concerne François Hollande, cette dernière année de son quinquennat s’annonce aussi affligeante que les quatre précédentes. A l’Elysée, ça sent la fin de règne avec ses petits arrangements entre amis.

    Sarkozy paraît mal barré face à Alain Juppé qui serait le favori des sondages. Lorsque l’on regarde les programmes des deux ténors de la Droite, on ne voit pas la différence entre ces deux ultralibéraux, en dehors de la vie plus discrète menée par le sexagénaire. En outre, ce dernier a ses affaires judiciaires derrière lui alors que son cadet les a devant lui. Et Valls ? Son profil de caudillo est de plus en plus marqué. De son visage, on ne remarque plus que le menton agressif et sa petite taille fait de lui un roquet. Le sang lui monte vite au visage et sa nervosité lui provoque des tremblements. C’est un colérique qui est en train de créer une crise sociale à laquelle il oppose l’article 49.3 et la répression policière.

    De son côté, Macron s’est mis en filigrane à l’Assemblée nationale. Il réserve ses interventions médiatiques lorsqu’il est seul devant un micro qu’on lui tend avec complaisance. La presse annonce que son mouvement « En marche » recueille des soutiens comme celui du directeur de Valeurs actuelles, ce torchon réactionnaire et xénophobe, spécialisé dans la stigmatisation des boucs émissaires. Vient s’y ajouter l’appui du maire de Lyon, un socialiste bon teint dans une ville provinciale bourgeoise. Il paraît que le mouvement de Macron marche bien puisqu’il aurait déjà récolté 400.000 €. Pour les libéraux, il n’y a pas de crise financière et tout n’est qu’une affaire d’argent. Nous serions curieux de connaître la liste des donateurs.  Il a dû faire plaisir aux « grand patrons » en s’opposant à Manuel Valls qui voudrait légiférer pour limiter leurs salaires, même si ce n’est encore qu’une menace qui ne sera sans doute suivie d’aucun acte. Il faut laisser les patrons s’autoréguler eux-mêmes. Cela fait des années qu’ils promettent de moraliser leurs agissements et, comme Hollande, ne tiennent aucune de leurs promesses.  Légiférer ? Depuis Sarkozy, cela a été envisagé mais n’a pas été fait malgré les dérives. Macron avait pourtant lui-même brandi cette menace après le scandale des salaires de Carlos Ghosn, patron de Renault/Nissan. L’hypocrisie est le maître mot lorsqu’il s’agit des gros salaires et des parachutes dorés.  Les vœux pieux, c’est comme les promesses électorales, ça n’engage que ceux qui y croient vraiment.

    Qui d’autres à l’horizon 2017 ? La presse libérale aime bien Emmanuel Macron parce qu’il est de la même espèce que les Bruno Le Maire, Laurent Wauquiez, Geoffroy Didier... Ils ont choisi leur camp, celui des patrons et des banquiers. Justement, ce sont ceux qui détiennent les grands journaux. Pour arriver, il leur faut d’abord trahir leurs parrains et sortir de la meute. C’est toujours dans la trahison que se font les carrières. Quelle morale pourrait-on attendre de ces gens-là ?

    Et du côté des femmes? On trouve quelques Sarkozettes en rupture avec leur parrain. A l’orée du bois, Marine Le Pen s’est faite plus discrète. Elle attend son heure. Elle compte récupérer  des déçus de Sarkozy et de Hollande pour mener la même politique économique libérale. La Droite et Manuel Valls œuvrent pour elle, en méprisant les manifestations contre la loi Travail et en instrumentalisant les peurs. Il suffit d’un nouvel attentat pour stigmatiser l’immigration et faire monter encore l’électorat du FN. La radicalisation de plus en plus voyante dans certains quartiers n’arrange rien.

    La France a une classe politique qui ne représente qu’elle-même et se satisfait du taux des abstentionnistes à chaque élection pour reconduire une alternance libérale qui aboutit à la loi Travail imposée à 75% de la population qui la rejette. Les Présidentielles de 2017 s’annoncent comme un désastre démocratique, sur fond de tension sociale. La constitution de la Cinquième république ne fait que maintenir un système dans lequel seuls les politiciens et les lobbies trouvent leurs comptes. Elle devra être l’enjeu des élections à venir. Seule une réforme constitutionnelle pourrait sortir la France de ce marasme politique sur fond de mascarade électorale.

    Actuellement, un seul candidat déclaré promet cette réforme : Jean-Luc Mélenchon. C’est  le seul qui dénonce cette république monarchique qui a satisfait, jusque là, toutes les formations politiques qui ont accédé au pouvoir. C’est bien de l’avenir démocratique de la France dont il s’agit et, sans vraie démocratie, il n’y a pas de progrès social.

    U Barbutu

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  • Le robot macrombiotique 2017Lors d'une interview en direct sur Sudouest.frEmmanuel Macron a fait une déclaration qui a vexé Manuel Valls lorsqu’il l’a lue. Le ministre de l’économie répondait à une question sur le mélange des genres qu’on lui reprocherait : "J'entends les gens qui me le reprochent. Mais qui sont-ils ? Des gens qui ont été chefs de partis et ministres eux-mêmes. Des gens qui ont été maire de grandes villes de province et ministres régaliens quand ils n'ont pas été maire et Premier ministre. Soyons sérieux. Que me reproche-t-on ? Le mélange des genres que ces gens ont systématisé. Je ne fais pas partie de cette caste politique et je m'en félicite. Nos concitoyens sont las de cette caste". Cela a donné lieu à un recadrage en pleine séance parlementaire et des caméras n’en ont pas perdu une miette.

    Manuel Valls s’est senti visé et Emmanuel Macron, tout penaud, a dit hypocritement qu’il visait Alain Juppé. Ce en quoi, Valls lui a rétorqué qu’il aurait dû le dire clairement, avant de détourné la tête avec mépris.  Bon ! On peut dire aussi que, lorsque l’on se sent morveux, on se mouche : finalement, on en déduit que Manuel Valls fait partie de cette caste sur laquelle Macron crache pour justifier qu’il n’a jamais été élu. Il met en avant sa virginité électorale et élève ainsi au rang de vertu son arrivisme qui l’a fait surgir des arcanes du pouvoir en place. La cooptation et le parrainage semble, pour lui, plus vertueux qu’une élection. Il doit considérer l’énarchie comme une noblesse administrative (et non une caste) à laquelle il appartient et qui le dispense des urnes corruptrices. Le secrétaire général du PS s’interroge : Emmanuel Macron s'imagine-t-il en Sully (du nom d'un conseiller d'Henri IV, ndlr) ou bien finira-t-il en Brutus contre son père François Hollande envers qui il se réserve le dernier coup de couteau ? Il ne veut pas croire à une telle trahison mais, si Macron n’est pas Brutus, serait-il simplement le descendant du préfet du prétoire romain Macron ? L’histoire romaine nous révèle qu’un certain Quintus Naevius Cordus Sutorius Macro, dit « Macron », est né vers 21 av. J.-C. et mort en 38. Selon Tacite et Dion Cassius, il serait l'assassin possible de l'empereur Tibère. L’histoire peut-elle se répéter vingt et un siècle plus tard ? Macron est Macron et d’aucuns s’interroge sur sa nature humaine. Même son épouse pense qu’il est un chevalier venu d’une autre planète. 

    Renault Tarlet fait, sur Facebook, un portrait satirique du « chevalier venu d’une autre planète » (tel que le décrit son épouse sur Paris-Match). L’Internaute a décelé chez le ministre de l’économie un prototype fabriqué dans les laboratoires du Medef. Voici ce qu’il nous dit de la fiche de présentation de Lobotomax 2000 : « Les laboratoires du MEDEF ont la joie et la fierté de vous présenter leur dernière création : le robot Lobotomax 2000. Lobotomax 2000 est muni d'un algorithme qui lui permet de créer en quelques millièmes de secondes des kilomètres de logorrhée néolibérale, avec une capacité de vacuité et de crétinisme auto-satisfait jamais atteinte par aucun humain ni aucune machine jusqu'alors. Posé au milieu d'une foire à la saucisse ou de la rédaction du magazine Challenges, Lobotomax 2000 peut produire en quelques fractions de secondes des phrases de haute volée telles que " Aller de l'avant vers un projet multiple, c'est l'état d'esprit positif nécessaire à un agir pluriel". Les performances de Lobotomax 2000 sont stupéfiantes. Il peut produire en un souffle autant de néant que toute la rédaction du Nouvel Obs en toute une semaine. Il est, de plus, pourvu d'un module qui lui offre un sens de l'humour à peu près équivalent à celui d'une tronçonneuse à essence, indispensable pour lui permettre de déclarer qu'il ne "fait pas partie de cette caste politique" sans éclater de rire. Votez Lobotomax 2000, car quand notre pays est au bord du précipice, il est tant d'aller de l'avant (proverbe lemming) ».

    Le robot macrombiotique 2017Il s’agit donc d’un prototype de robocoopératif made in Medef. Ce candidat « macrombiotique », programmé « ni droite, ni gauche », est en marche vers les élections présidentielles. Il est conçu avec un système qui traduit en langage moderne l’Ancien régime. Son logiciel a parfois des ratées qui lui valent quelques déboires. Il s’est fait tancer par le colérique Valls et son visage a trahi le bug qui l’a laissé dans une grande solitude sur son banc de ministre. S’il se prend encore quelques camouflées, ses petits camarades vont finir par le mettre en quarantaine pour ne pas déplaire à leur chef. Le problème avec ce type de Lobotomax, c’est que la marche à arrière n’est pas prévue. Le logiciel ne sera changé qu’après les élections de 2017. La future version « Lobotomax 2017 »  pourrait être plus perfectionnée mais pire que la première. Les laboratoires du Medef travaillent déjà sur de nouveaux algorithmes « ni de droite ni d’extrême droite mais surtout pas de gauche ». Le concept plairait déjà à l’intéressé qui n’a pas réussi à afficher une image de Gauche. La Gauche a senti son fumet et ne veut pas de son rôt. Il devra s’assumer à Droite. C’est le constat de son test d’auto-évaluation.

    Ce sont ses capacités de vacuité et de crétinisme qui le rendent plus performant à Droite qu’à Gauche. C’est de ce côté-là qu’il souhaite améliorer ses capacités en laissant tomber toute interface virale avec la gauche. L’électorat de gauche a des antivirus sociaux qui mettent en danger la carrière de Lobotomax, d’autant plus que ses concepteurs ne lui ont donné que des données théoriques sur les gens du peuple. Cela lui a valu quelques dérapages sur le « monde ouvrier féminin » intégré dans sa mémoire comme analphabète et sans permis de conduire. On se souvient encore de ses déclarations sur l’avenir des femmes licenciées de la société Gad : « Il y a dans cette société [Gad], une majorité de femmes, il y en a qui sont pour beaucoup illettrées, pour beaucoup on leur explique: 'Vous n'avez plus d'avenir à Gad ou aux alentours. Allez travailler à 50 ou 60 km!' Ces gens-là n'ont pas le permis de conduire, on va leur dire quoi? »

    Le mieux pour Macron est qu’il opère, après 2017, en terrain favorable comme, par exemple, au sein de la Juppépinière dans laquelle il pourra se développer harmonieusement. Le Sarkoland est aussi une option pour lui. Dans sa mémoire en reconstruction, il est question d’effacer certains de ces discours pour éviter des rechutes. Son credo restera cependant de coller à l’évolution du monde. Ses affinités avec le royalisme seront placées dans une case « nostalgie » avec un code d’accès. Il faudra un nom à particule pour l’entendre redire ce qu’il avait expliqué dans le journal le Point du 8 juillet 2015. Selon ce néo-royaliste, le peuple français n'a pas vraiment voulu décapiter Louis XVI. Toujours selon lui, il nous faudrait un roi. La démocratie comporte toujours une forme d'incomplétude, car elle ne se suffit pas à elle-même. Il y a dans le processus démocratique et dans son fonctionnement un absent. Dans la politique française, cet absent est la figure du roi, dont je pense fondamentalement que le peuple français n'a pas voulu la mort. La Terreur a creusé un vide émotionnel, imaginaire, collectif : le roi n'est plus là ! On a essayé ensuite de réinvestir ce vide, d'y placer d'autres figures : ce sont les moments napoléonien et gaulliste, notamment Le reste du temps, la démocratie française ne remplit pas l'espace. On le voit bien avec l'interrogation permanente sur la figure présidentielle, qui vaut depuis le départ du général de Gaulle. Après lui, la normalisation de la figure présidentielle a réinstallé un siège vide au cœur de la vie politique. Pourtant, ce qu'on attend du président de la République, c'est qu'il occupe cette fonction. Tout s'est construit sur ce malentendu.

    Notre Lobotomax a des incompatibilités avec la gauche et avec la République. On l’a dopé avec des algorithmes d’autosatisfaction qui n’excluent pas un dysfonctionnement narcissique pouvant lui laisser espérer rétablir la royauté et se sacrer Emmanuel Ier de France. Le seul espoir de le voir disparaître de la scène politique est qu’il vieillit très vite et que la rouille peut endommager ses circuits déjà rendus défectueux par ses passages à l’ENA et à la banque Rothschild. Changer son logiciel ne fera qu’accentuer son vieillissement prématuré. On ne pourra même plus en faire un Préfet comme l’était son homonyme romain. Ce serait dommages toutefois de l’envoyer à la casse. Il pourrait être exposé comme curiosité politique. Il a montré un intérêt historique et touristique.

    Au Musée de l’homme, il n’aura pas sa place. Cependant, on pourrait rapidement l’envoyer au château de Versailles pour montrer aux visiteurs le prototype expérimental « Lobotomax », royaliste ni de droite ni de gauche, un spécimen unique pour ses malfaçons et son erreur de conception politique. On mettra sur sa fiche de présentation qu’il fut un jeune vieux ayant suscité un certain enthousiasme chez des groupies du Troisième âge. Ainsi, sans remonter jusqu’à l’empire romain, il sera dans son siècle de prédilection, celui des courtisans et des courtisanes. Il pourra « faire de la poussière ».  « Fà u pulvericciu » est une expression corse qui sous-entend «  faire plus de poussière que d’actions véritables ». Il n’en sera que moins nuisible.

    Paul Capibianchi

     

     

     

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  • Sarkozy, Hollande et après ?Sarkozy avait choisi comme slogan en 2012 la France forte. Cette France forte l’avait renvoyé dans sa France fric. Il revient plus arrogant que jamais avec les yeux rivés sur les élections présidentielles de 2017. Les soupçons sur les 50 millions d’euros versés par Kadhafi avant son élection de 2007 n’intéressent que Médiapart, pendant que l’instruction judiciaire s’enlise dans les dédales des procédures. Et les autres soupçons plus anciens sur le financement de la campagne de Balladur? Nous attendons toujours les résultats d’une information judiciaire dans laquelle Sarkozy serait mis en cause pour avoir signé un accord de montages financiers. On parle aussi de lui dans d’autres affaires. On le soupçonne d’avoir favorisé le casinotier Dominique Desseigne (Casino Barrière), lorsqu’il était ministre de l’Intérieur.

    Devra-t-on renoncer à connaître la vérité judiciaire si Sarkozy est élu et récupère son immunité de Président de la République. Il vient d’obtenir l’annulation d’actes de procédure dans l’affaire des écoutes sur son téléphone enregistré sous le prête-nom de Paul Bismuth. Il a les moyens de s’offrir des recours devant les plus hautes instances judiciaires et de multiplier les procédures dilatoires pour gagner du temps et éviter un procès avant les élections de 2017. Tout laisse à penser qu’il y parviendra, lorsque l’on ajoute au travail de ses avocats la lenteur de la Justice, beaucoup plus prompte lorsqu’il s’agit de manifestants et de syndicalistes accusés de violences par la police.

    L’ancien Président est en campagne. Il doit d’abord franchir le cap des primaires de la Droite où se bousculent les prétendants. Pour gagner il occupe une place de choix, puisqu’il est le Président des Républicains. Là encore, il a utilisé le choc des mots. De Président de la république sortant, il est devenu président des Républicains à la faveur du changement d’appellation de l’UMP.

    A-t-il changé ? C’est ce qu’il a voulu laisser croire avec son livre « La France pour la vie ». Espérons que cette œuvre d’écrivain ne lui permettra pas d’entrer à l’Académie française come l’un de ses prédécesseurs, Giscard d’Estaing. Encore une institution bananière lorsque l’on regarde les privilèges de nos Immortels.  Il voudrait, en fait, qu’on le supporte à vie. On en a pris déjà pour cinq ans, cinq ans de plus seraient insupportables. D’aucuns diront qu’il est au plus bas dans les sondages. Il ne faudrait pas s’y fier. Si vous pensez que ce dernier nous a fait toucher le fond, son successeur a trouvé le moyen de creuser davantage. Le système des primaires à droite et à gauche est fait pour légitimer les candidats qui ont le pouvoir. Sarkosy l’occupe à droite et Hollande contrôle le parti socialiste. Si Hollande n’a pas tenu des promesses les plus importantes de campagne, Sarkozy continue à tenir des discours mensongers. Il s’arrange avec les chiffres et les dates pour faire oublier son bilan et l’imputer à son successeur. Il va crescendo dans l’outrance même langagière. Il y est encouragé par le succès de son nouveau modèle,  le candidat des Républicains au Etats-Unis : Donald Trump. Le Sarkozy « donaldesque » montre le plus grand mépris pour les luttes sociales et les syndicats.  Il traite les manifestants des nuits debout de « sans-cerveaux », ce qui nous renvoie aux « sans-dents » de Hollande. Son arrogance a fait des émules lorsque l’on voit les nouvelles créatures de la droite comme Bruno Le Maire, Laurent Wauquiez et Geoffroy Didier. Les anciens, comme François Fillon, Jean-François Copé et Alain Juppé, représentent la Droite libérale favorable à une large déréglementation et iraient jusqu’à supprimer le salaire minimum sans plafonner les gros salaires. Ils  sont dans l’autoritarisme étatique et la confrontation sociale. C’est cette musique que l’on entend dans leur discours commun.

    Sarkozy dit un jour qu’il défend les fonctionnaires et un autre jour les moquent avec pour objectif de casser leur statut et de diminuer drastiquement leur nombre. C’est lui qui avait diminué le budget de l’armée et le nombre des policiers, alors qu’il a entraîné la France dans l’intervention libyenne dont on mesure aujourd’hui les conséquences.  Il se dit le chantre de la laïcité contre l’Islam alors que, en d’autres temps, il mettait le curé au dessus de  l’enseignant. Souvenons nous de ses paroles : « Dans la transmission des valeurs et dans l’apprentissage de la différence entre le bien et le mal, l’instituteur ne pourra jamais remplacer le curé ou le pasteur, même s’il est important qu’il s’en approche, parce qu’il lui manquera toujours la radicalité du sacrifice de sa vie et le charisme d’un engagement porté par l’espérance." Souvenons-nous que, contrairement à ses prédécesseurs, il est allé chercher son collier de chanoine au Vatican sous les caméras.

    Sarkozy aime parler de sécurité et instrumentalise les fait divers. Est-il le grand protecteur des policiers ? Dans la police, il a installé durablement un malaise en mettant la pression sur les chefs de service tout en diminuant les effectifs et les moyens. Il l’a politisée avec la création d’un syndicat par des policiers sarkozistes.  Sans aucun doute, il préfère laisser la sécurité à des sociétés privées comme il voudrait laisser la sécurité sociale aux compagnies d’assurances qui sont les institutionnels (les Zinzins) des bourses et donc de la spéculation.

    Sarkozy est-il humaniste? Il fait des envolées lyriques avec la sincérité du démagogue dont les actes ne sont jamais inspirés par un quelconque brin d’humanisme. Il se dit le protecteur contre les peurs qu’il entretient. Il s’attaque aux plus démunis, à ceux qui n’ont pas un vrai travail. Pour lui, la solidarité, c’est de l’assistanat. L’argent reste sa valeur phare. Il avait créé le bouclier fiscal. Il promet la suppression de l’ISF. Voilà où se situent ses préoccupations politiques et celles de ses ami(e)s.

    Il ne serait plus le président bling-bling d’une droite décomplexée. Il fait dans le populisme pour aller chercher les électeurs de l’Extrême-droite, tout en faisant croire qu’il pratique l’ouverture qui est une forme du « ni droite ni gauche » tout en s’affirmant de droite. Qui va-t-il débauché ? Emmanuel Macron ? Quelques pseudo-Verts dans le genre de Jean-Vincent Placé ? Il a déjà trouvé son futur Premier ministre en la personne de Baroin, l’homme qui navigue diplomatiquement entre les différents clans de l’ex-UMP.  

    Sarkozy, Hollande et après ?François Hollande porte une lourde responsabilité dans la montée de l’arrogance de la Droite. Il leur a préparé le terrain en trahissant la gauche. Il a justifié leur politique libérale avec l’aide active de Manuel Valls et d’Emmanuel Macron. Il s’est comporté comme le ver dans la pomme de la gauche. Pour prendre une autre métaphore, il a fait entrer les loups libéraux dans la bergerie de la Gauche. On peut aussi faire appel à la mythologie et dire que le parti socialiste lui a servi de Cheval de Troie. Il n’a fait que poursuivre le même jeu politique de la droite qui consiste à se poser en meilleur gestionnaire que son adversaire politique et à chercher des bouc-émissaires de la crise financière et économique.

    Sarkozy, Hollande et après ?De tous les présidents de la république, Nicolas Sarkozy et François Hollande auront été les plus nuisibles pour la France. Ils sont, par contre, une source de moquerie pour les imitateurs et les humoristes. Le Système risque de placer les électeurs devant l’un d’eux pour un deuxième tour des élections, face à Marine Le Pen. Pas de quoi, générer un espoir d’amélioration des mœurs politiques et de la vie sociale. Les abstentions et les votes blancs vont battre des records, car une grande partie de l’électorat de gauche en a marre de voter contre et d’élire un Président par défaut, en constatant ensuite qu’il ne manque pas de défauts.

    Pourquoi ne pas choisir une autre voie pour échapper au tripartisme imposé par la doxa libérale avec ses relais politiques et médiatiques ? Pourquoi ne pas essayer la Gauche, celle qui ne se renie pas, celle de la rupture avec les politiques antisociales menées depuis plusieurs quinquennats et dont on voit l’aggravation constante ? Pourquoi ne pas voter pour celui qui mettra fin à cette république monarchique et bananière, au lieu de s’asseoir confortablement à l’Elysée ? On nous explique qu’il n’y a plus de lutte des classes, que l’avenir politique est le nini, ni droite ni gauche pour tenter de tuer tout débat démocratique. Le but est bien d'installer la pensée unique. La réalité est que la classe dominante impose la régression sociale et s’enrichit toujours davantage. Elle a fait main basse sur tous les pouvoirs et voudraient aussi contrôler nos cerveaux, tout en stigmatisant celles et ceux qui débattent d’une autre façon que dans l'entre-soi. Les « sans cerveaux » des Nuit debout ! Cette insulte vient d’un Nicolas Sarkozy dont l’inculture et la cupidité sont notoires.  Ce sont paradoxalement des « sans-cerveaux » que veulent gouverner Sarkozy et toutes ces stars de la politique. Manuel Valls dégaine l’article 49.3 (C’est fait pour la loi El Khomri aujourd’hui) et Jean-François Copé promet de gouverner par ordonnances. Si l’on n’y prend pas garde, la lutte contre le terrorisme va installer, de façon durable, le flicage de toute une population et une néo-dictature néolibérale est en train de se mettre en place.

     

     Jean Frade

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  • C’est un secret de polichinelle : Valls avait, dès janvier 2016, l’intention de faire passer la loi El Khomri en ayant recours à son arme favorite : l'article 49.3 de la constitution de la Cinquième république. Cela marche à tous les coups ! Ce sera la quatrième fois qu’il dégaine. La dernière en date concerne la loi Macron définitivement adoptée le 10 juillet. Une seule fois un texte a été rejeté à l’époque de Pompidou qui eut recours à l’article 49.3. Ce dernier a démissionné. Des élections législatives anticipées ont été organisées et lui ont donné une nouvelle majorité. Il a été à nouveau nommé Premier ministre. Si l’on revient sur les trois premiers recours à l’article 49.3 par Valls, on se demande si le quatrième aura le même sort ? Quarante voix lui manqueraient actuellement. Les députés frondeurs vont-ils à nouveau rentrer dans les rangs pour ne pas risquer une crise politique ? Il y a peu de chance que Manuel Valls réussisse le coup de Pompidou si son texte est rejeté. C’est sans doute cette perspective qui fera rentrer tout le monde dans les rangs. Chacun veut garder son siège de député jusqu’aux prochaines élections législatives. Des élections législatives anticipées seraient catastrophiques pour le parti socialiste et ses affidés.

    Le 49.QUOI ? : « Le Premier ministre peut, après délibération du Conseil des ministres, engager la responsabilité du Gouvernement devant l’Assemblée nationale sur le vote d’un projet de loi de finances ou de financement de la sécurité sociale. Dans ce cas, ce projet est considéré comme adopté, sauf si une motion de censure, déposée dans les vingt-quatre heures qui suivent, est votée dans les conditions prévues à l’alinéa précédent. Le Premier ministre peut, en outre, recourir à cette procédure pour un autre projet ou une proposition de loi par session ».

    Ainsi à chaque session, le gouvernement peut y avoir recours une fois. Pour la session actuelle, Valls a choisi d’emblée la loi Travail, sachant que l’instinct grégaire des députés de la majorité ne fonctionnerait pas chez quelques frondeurs sans qu’ils aient le couteau sous la gorge. Il lui faut donc ramener les moutons égarés. Nous assistons à une mascarade parlementaire. Il s’agit de gesticulations démocratiques et chacun sait comment ça va se terminer. Avec le 49.3 ! Les frondeurs auront sauvé leur honneur de gauche avant de capituler. La démocratie ne s’en trouvera pas grandie mais le mal est déjà fait depuis quatre ans. François Hollande a tourné le dos à la gauche qui l’avait élu. Il a trahi ses électeurs. Cette trahison ne pouvait qu’entraîner un recours systématique à l’article 49.3 et Manuel Valls ne s’en prive pas. On sait que le mouvement de menton est une mimique significative chez lui. Il aime les coups de force. En se rangeant immédiatement derrière le candidat Hollande, ses 5% aux primaires socialistes l’ont conduit à Matignon. Il n’a aucune légitimité et il le sait. L’arrogance et la contrainte participent à son mode de fonctionnement. Il est un vindicatif. C’est là-dessus que Hollande a tablé pour apparaître comme un homme de compromis.

    La loi El Khomri est le point d’orgue du travail législatif mené par Valls et jalonné par l’usage à répétition de l’article 49.3. Emmanuel Macron a participé à l’élaboration de cette loi Travail qui vient dans le juste fil des lois qu’il a lui-même portées en qualité de Ministre de l’économie. Il s’agit de la casse progressive et méthodique du code du travail pour raisons économiques. Du travail d'énarque! Cette loi casse le CDI et en fait un CDD amélioré, tout en facilitant le recours au licenciement économique. C’est cela l’esprit de la loi. Ce n’est certainement pas fait pour améliorer les conditions de travail. Le patronat veut précariser les emplois. Il a déjà recours, souvent abusivement, au CDD et à l’intérim. Manuel Valls, Emmanuel Macron et Myriam El Khomri voudraient faire passer les patrons pour des Bisounours, alors que les scandales de certaines rémunérations patronales se multiplient dans les grandes entreprises comme Renault ou Sanofi dernièrement. Les patrons augmentent leurs rémunérations et les sociétés distribuent de gros dividendes à leurs actionnaires pendant que des salariés font l’objet de plans de licenciements et de blocages de salaires. Des patrons du CAC 4O délocalisent pour faire davantage de profits, en fermant des unités de productions viables. C’est le cas du groupe LVMH et du milliardaire Bernard ARNAUD  comme le montre le film de François Ruffin « Merci patron ! ». Rappelons au passage que Bernard Arnaud est la quatorzième fortune mondiale en 2016, avec un patrimoine évalué à 34 milliards d’euros.

    Manuel Valls, toujours prompt à enfourcher le mauvais cheval, joue une fois encore à Lucky Luke avec un  Emmanuel Macron qui se comporte en Rantanplan, ronge son os et cherche une autre niche. Valls, le premier ministre qui tire au calibre 49.3 plus vite que son ombre, accompagné à distance par Rantanplan. Quant à Myriam El Khomri, c’est  la danseuse de cancan présente dans les saloons et au parlement. Nous verrions bien dans le rôle du croque-mort Pierre Gattaz. Au train où vont les choses, tous ces acteurs de la scène politique seront des bandes décimées par les élections. Le scénario écrit par François Hollande (à dessein droitier et libéral) risque de finir par le retour du teigneux Joe Dalton à l’Elysée, si la justice n’intervient pas. Ce dernier serait capable de s'allier au diable pour reprendre le pouvoir.

    Valls prêt à dégainer le 49.3

     

    Devant l'obstination idéologique de Valls et Hollande, sept syndicats de salariés, d'étudiants et de lycéens appellent à une nouvelle journée nationale de grèves et de manifestations le jeudi 12 mai contre la loi Travail. L'intersyndicale, qui doit de nouveau se réunir mardi, prévoyait initialement "une journée d'initiatives et d'interpellation des parlementaires".

    La menace de l’article 49.3 explique cette journée d’action à cette date qui correspond à la fin des débats à l'Assemblée nationale, avant le vote solennel du 17 mai.

    Le 49.3, c'est Hollande qui en parle mieux : 


    Fucone

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  • La républiques des acoquinementsEntre la classe politique et le patronat, il y a des porosités qui ne sont que peu dénoncées. On s'acoquine, on se distribue des fromages. Décidément, nous sommes dans la république des copains et des coquins.  Le comité de nomination et de gouvernance d'Air France-KLM cherche un successeur à son PDG démissionnaire Alexandre de Juniac qui avait été nommé à sa sortie du cabinet de Christine Lagarde, à l’époque ministre des finances en cours de transfert au FMI. De 1993 à 1994, il devient conseiller technique au cabinet de Nicolas Sarkozy (alors ministre du Budget et porte-parole du gouvernement), chargé des dossiers de la fonction publique, de l'éducation nationale, de la culture et de la communication. Il est ensuite directeur adjoint, chargé des questions relatives à la communication au cabinet de Nicolas Sarkozy, au ministère du Budget, porte-parole du gouvernement, de 1994 à 1995. De 2009 à 2011, il est le directeur de cabinet de Christine Lagarde, ministre de l'Économie, de l'Industrie et de l'Emploi. En novembre 2011, la commission de déontologie d'Air France valide la nomination d'Alexandre de Juniac au poste de président-directeur général de l'entreprise le 16 novembre 2011. Le 5 avril 2016 il est annoncé qu’Alexandre de Juniac va quitter la présidence d’Air France-KLM pour rejoindre la direction générale de l'IATA, l'Association internationale du transport aérien. Il devrait occuper ce nouveau poste au plus tard le 1er août 2016. Les trois membres peinent à s’entendre sur le nom de son successeur qui devra être choisi avant le 3 mai prochain.

    Le président de ce comité est  Jean-Dominique Comolli, un énarque, ancien directeur général de l'Agence des participations de l'État. Au grand dam des personnels d’Air-France/KLM, il a proposé un haut fonctionnaire, collègue et ami des cabinets des gouvernements de gauche dont il est issu : Véronique Bédague-Hamilius, la directrice de cabinet de Manuel Valls.  Cela fait hurler les personnels d'Air France comme de KLM.

    Ronald Noirot,  représentant  syndical de la CFE-CGC de la compagnie nationale, dénonce le copinage et met en avant les compétences de Frédéric Gagey, l'actuel patron d'Air France, « le seul dirigeant français qui ait l'aval des Néerlandais de KLM en même temps que de la majorité des partenaires sociaux français avec les compétences nécessaires pour diriger le groupe AF-KLM ». Bien sûr, Jean-Dominique Comolli s’oppose à tout candidat interne. Frédéric Gagey avait été mis à l’index par  l'équipe de Juniac, notamment lors des négociations sociales et du redressement financier. Un autre candidat s’est révélé trop cher. Fabrice Brégier affiche un salaire de 6 millions d’euros chez Airbus

    La républiques des acoquinementsFinalement il apparaîtrait qu’un énarque tienne le bon bout : Jean-Marc Janaillac, PDG de Transdev, apparu au capital de la SNCM. C’est la fameuse filiale de Véolia dont les marins et salariés de la compagnie maritime pourraient parler. Surtout toutes celles et tous ceux qui se retrouvent au chômage, abandonnés par cet actionnaire et l’Etat. Ils l'ont subi. Au moment de la liquidation judiciaire de la SNCM, Janaillac était aux commandes de Transdev et a fait valoir que la compagnie maritime ne pesait pas lourd dans le chiffre d’affaires de la filiale de Véolia. Une façon de dire que Véolia/Transdev se débarrassait d’une quantité négligeable, personnels compris.

    De Juniac à Janaillac, les salariés d'Air-France/KLM pourraient en avoir encore  leur claque... 

    Janaillac est donc le PDG de Transdev, filiale de Véolia. Monté à Paris après le lycée, M. Janaillac a hésité un temps à intégrer Normale-Sup. « Je m'étais inscrit en hypokhâgne mais je n'avais pas envie d'être prof et mes parents estimaient plus raisonnable de faire HEC », explique-t-il. Une fois son diplôme en poche, il intègre l'Ecole nationale d'administration (ENA), dans la fameuse promotion Voltaire, celle de François Hollande, Ségolène Royal, Michel Sapin, Jean-Pierre Jouyet, Dominique de Villepin, Henri de Castries (PDG du groupe Axa)…

    « C'est quelqu'un de courageux, qui dit les choses et agit en tenant compte des réalités », abonde Jean-Pierre Jouyet, l'actuel secrétaire général de l'Elysée (Il a été ministre de Sarkozy), qui le connaît depuis 1976 : les deux hommes ont fait ensemble leur service militaire, à l'école d'artillerie de Draguignan (Var), avec Jérôme Bédier, le lobbyiste de Carrefour, un autre proche.

    Ne soyez pas mauvaises langues ! François Hollande et son secrétaire général Jean-Pierre Jouyet ne sont pour rien dans le choix de leur collègue de promotion, même si l’intéressé serait un invité fidèle des fameux « petits déjeuners du lundi ». La journaliste du Point, Mélanie Delattre a raconté que, en 2012, des vieux amis et de jeunes technos alimentaient la boîte à idées du candidat Hollande. La boîte à idées s’est transformée en boîte à outils. Au bout de quatre ans d’ouvrage, on sait ce que cela a donné.

    Assumant une sensibilité de gauche (On connaît la suite, la voici !), «mais plus sociale libérale que gauche intégriste » (C’est un de ses collaborateurs qui le dit, notez le qualificatif « intégriste » !), Janaillac n'aurait pourtant pas voulu rejoindre l'Elysée lors de la victoire de François Hollande, resté un ami. « On lui a proposé le poste de directeur de cabinet mais il a refusé », reconnaît M. Jouyet. « Je voulais rester dans le privé, parce que l'entreprise, ce n'est pas que la lutte des classes, les conflits, c'est aussi riche de rapports humains », explique l'ami énarque. Tout un programme ! De Janaillac à Macron, il n’y a qu’un pas. Il a été franchi allègrement par François Hollande.

    Jean-Marc Janaillac « assume une sensibilité de gauche plus social libérale que gauche intégriste ». Cette formulation est une litote. Il faut comprendre qu’il est politiquement de droite mais qu’il a des amis politiques classés à gauche parce que membres du parti socialiste. Ce langage est clair pour tous les énarques habitués à utiliser toutes les figures de rhétorique pour en dire moins tout en laissant entendre davantage. Ils ne disent jamais clairement les choses pour pouvoir les revendiquer ou les contredire.

    Bien sûr, à AIR France/KLM, personne ne regrettera Alexandre de Juniac, ses mauvais investissements et ses licenciements. Il aurait même augmenté ses rémunérations de 65%  alors qu’il s’est agi de bloquer, voir de diminuer les salaires des personnels. Sous sa présidence 5500 postes ont été supprimés.

    Au-delà de la compagnie de navigation aérienne, on se souvient qu’il est pour le travail des enfants et qu’il admire le Qatar pour la façon dont les syndicalistes et les grévistes y sont traités.

    « Pendant plus de 20 minutes, de Juniac régale son auditoire. La mine gourmande, le numéro 1 du groupe aérien semble oublier l’existence des caméras, et enchaîne les déclarations décomplexées. Les acquis sociaux ? Tout cela est « très flou ». Les 35 heures ? « La durée du temps de travail, qui paraît-il est un acquis social, qu’est-ce que cela veut dire ? ». L’âge de départ à la retraite ? « Est-ce que cela a un sens?». L’œil vitreux (de Juniac est intervenu après le déjeuner), il embraye ensuite sur le sujet de l’interdiction du travail des enfants. Une interdiction dont le bien fondé semble douteux au président d’Air France – KLM : « On a d’abord interdit aux enfants de moins de huit ans de travailler, puis l’interdiction a été portée à douze ans, puis à seize. (…) Qu’est-ce que c’est qu’un enfant ? Est ce qu’il faut les faire travailler, pas travailler ? Pas sûr . Mais le comble est atteint lorsque de Juniac, évoquant la concurrence à laquelle sa compagnie doit faire face dans un monde globalisé, raconte une anecdote qu’il trouve manifestement croustillante : « Comme le disait mon homologue de Qatar Airways hier à propos de la grève, “M. de Juniac, chez nous, ce ne serait pas possible, on les aurait tous envoyés en prison” ». Salve d’applaudissements dans la salle. Le Qatar érigé en exemple, pays où comme le rappelle Mediapart, « les salariés émigrés, traités comme des esclaves, meurent par tombereaux sur les chantiers ». ( Extrait d’un article dans le journal Le Grand soir ) 

    La républiques des acoquinementsToutefois, chacun notera que, dans la république des copains et des coquins, chacun veut placer son postulant au détriment d’un choix interne qui pourtant apporterait un peu de quiétude dans une entreprise nationale qui a vécu quelques remous et qui a vu des syndicalistes condamnés pour avoir chahuté des cadres arrogants. C’était une petite révolte contre le mépris dont les dégâts n’ont été que vestimentaires. Il paraît que cela a nui à l’image de la France dans le monde entier. Heureusement, depuis lors, la France est devenu le troisième exportateur d’armes, ce qui semble avoir redonné des couleurs à notre Président et, paraît-il, une bonne image du pays de droits de l’homme.

    Quel patron sera Jean-Marc Janaillac ? Tout dépendra des pouvoirs qui lui seront conférés. Le grand patronat, par la bouche de son représentant Pierre Gattaz, veut pouvoir licencier sans justificatif. Il souhaite que la France sorte de la convention 158 de l'Organisation internationale du travail (OIT) qui oblige à justifier un licenciement. Le but. Il a déclaré au journal L’Opinion : « Les chefs d'entreprise, quand ils peuvent embaucher, craignent de se trouver devant les prud'hommes s'ils rompent le contrat. C'est un des principaux freins à l'embauche… Reste que pour lever le frein juridique, il faut sortir de la convention 158 de l'Organisation internationale du travail qui nous oblige à justifier les motifs du licenciement. Tant qu'on aura cette contrainte supranationale, peu importe le contrat, le fond du problème ne sera pas traité ».

    Monsieur Janaillac est Président de l’UTP, Union des transports publics. Nous vous laissons le découvrir dans ce rôle de président œnologue… Pourtant il faut choisir entre boire ou conduire !

    Voilà quelques moments de la vie du grand patronat et de la république des copains. Comment voulez-vous que ces personnages se soucient des salariés et des chômeurs ?

    On n’en a pas fini avec cette promotion Voltaire. Le philosophe du siècle des Lumières a écrit : « La politique a sa source dans la perversité plus que dans la grandeur de l’esprit humain » et « L’art de gouverner consiste à prendre le plus d’argent possible à une catégorie de citoyens afin de le donner à une autre ». Est-ce ces citations qui inspirent les énarques placés sous le parrainage de l’auteur des traités sur l’inégalité et la tolérance. Alors ne soyons pas candides ! 

    Fucone 

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  • L’accent plat de Mācron « Aujourd’hui je pose la question : avons-nous besoin de deux accents, l’aigu et le grave ? Notre presse imprimée, toujours à l’avant-garde, a résolu le problème (autre problème séculaire) des capitales non accentuées, et de l’aspect disgracieux des accents de guingois en travers des titres, par une procédure, sans bavures : un seul accent, horizontal, qu’on appelle couramment l’accent plat ou macron ». Est-ce que c’est ainsi que se pose la question de la candidature d’Emmanuel Macron à la présidence de la République ? Qui est l’accent aigu ? Qui est l’accent grave ? La droite ou la gauche ?

    Lorsque j’ai lu que le macron est un diacritique et que « plusieurs langues polynésiennes, notamment le marquisien, hawaïen, le samoan, le maori de Nouvelle-Zélande, le tahitien, le futunien et le wallisien, l’utilisent…», je suis resté perplexe sur le projet novateur «ni droite ni gauche », avant de lire la suite de la phrase « … pour indiquer une voyelle longue : ā, ē, ī, ō, ū ». Le macron est un accent plat, diacritique de plusieurs alphabets : latin, grec et cyrillique. Il prend la forme d’une barre horizontale que l’on place le plus souvent au-dessus d’une voyelle. Son principal rôle est d’indiquer que le signe qui le porte reçoit une quantité vocalique longue ; il s’oppose en cela à la brève. Il est aussi utilisé pour modifier la valeur de certaines consonnes comme l̄, m̄, n̄, r̄, v̄, ȳ dans l’écriture de quelques langues, ou d’autres consonnes comme  dans certaines  translittérations. Le macron se retrouve aussi au-dessous de certaines lettres modifiant ainsi leur son : on l’appelle macron souscrit ou ligne souscrite. 

    Quel beau symbole souscrit pour Emmanuel Macron : « L’accent plat » qui veut éliminer tous les autres accents en faisant traîner le son de quelques voyelles et consonnes. Il ne veut pas changer le discours mais seulement la musique. Macron est bien un accent plat de la politique, d’une grande platitude. « Il y a toujours dans l'histoire d'un peuple des moments où ceux mêmes qui en jouissent sont las de la platitude de l'ordre établi », écrit André Maurois dans « Don Juan ou la vie de Byron ».  Songez à la platitude de l’avenir vu par Emmanuel Macron ! Ni droite ni gauche, amor vincit omnia ! L’amour vainc tout ? Si nous avons appris une chose pendant notre existence, c'est que cette platitude est un mensonge. Le monde n’est pas voué à la platitude et la médiocrité. Il n’y a de platitude que dans les situations confortables d’une classe dominante.

    « Comme la platitude ouvre toutes les portes, j'ai essayé d'écrire avec un fer à repasser, mais j'ai mis le feu à mon cahier », écrit Henri-Frédéric Blanc dans son roman « Pourritures terrestres ». Macron a l’accent de la platitude qui lui a ouvert les portes élyséennes de François Hollande, il est en train de mettre le feu au code du travail. L’accent circonflexe présidentiel  que met la presse sur sa tête est un chapeau trop grand et trop pointu pour celui qui veut aplatir un siècle de lutte sociale!

    Macron ne veut pas entendre la révolte des accents aigus et des accents graves. Chaque fois qu’il croise les autres diacritiques, il veut les aplatir parce qu’ils grondent et qu’ils font grève en causant de grands désordres dans son discours. Il a tort de ne pas les prendre au sérieux. Il faut dire que notre ministre de l’économie utilise volontiers le langage commercial international qui est l’anglais dont l’accent n’est qu’une particularité de diction et non pas un signe écrit. Aussi la Grande Bretagne s’est-elle figée dans une platitude royale incarnée par une reine qui vient de fêter sa 90ème année avec sa couronne sur le crâne comme un macron sur la â de crâne et le ê de fête.

    Imaginez-vous un instant le mot « âme » avec l’accent circonflexe aplati par un macron ? C’est pour cela que le Macron n’a pas d’âme. S’il en avait une, il a dû vendre l’accent circonflexe qui lui donnait de la hauteur. Peut-être a-t-il changé la lettre « M » (aime) par « N » (haine). Toutefois même au mot "âne", il faut un accent circonflexe, alors qu’avec son anagramme Ena, il n’en faut pas. Sans aucun doute, Emmanuel Macron a un problème avec les accents et en particulier avec celui énarque de la sincérité. Il cherche à éviter tous les mots qu’il croit piégés comme « droite » et « gauche ». C’est pourtant au parti socialiste qu’il a trouvé ses parrains politiques parmi les néolibéraux post-mitterrandiens.

    Macron s’est mis en marche vers le sommet des carrières politiques. Sans accent, les phrases de ce Rastignac fondront, dans son ascension, comme neige au soleil médiatique. Alors il faudra lui mettre les barres sur les « t » et les points sur les « i », en lui disant qu’il est un petit, un tout petit politicien, un micro-politicien dont les ambitions tomberont à plat.  

    Si la presse, dont l’encéphalogramme est plat depuis toujours, montre actuellement une macronite aigüe, ce n’est pas grave. C’est dû à une overdose de « ni droite, ni gauche ». Il s’agit d’un symptôme passager derrière lequel nous trouvons l'habituelle platitude des commentateurs. Ils aiment sans doute le mot "souplesse" parce qu'il n'a pas d'accent et qu'il pousse à se mettre à plat ventre. Pour ne pas être contaminé, il faut une bonne dose de bon sens accentué par une réflexion critique. Emmanuel Macron est à la pensée politique ce qu’est  le diacritique « macron » à la langue française.  

     

    Jean Frade

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