• bonimenteur_zem

    Eric Zemmour use et abuse des temps d’antenne qu’on lui donne sans que personne ne mette en évidence les énormes mensonges qu’il assène pour rendre crédible son discours xénophobe et vendre un livre qui pervertit, instrumentalise l’histoire de la seconde guerre mondiale. Les Caron, Ruquier, Salamé, Boudin et autres n’ont pas été capables de dénoncer ce que le journaliste Sébastien Lafargue a expliqué au Journal de 20 Heures de FR2.

    Il n'y a pas 12 millions d'étrangers en France. Il n’y a pas 5 millions d’adultes, parents de 7 millions d’enfants qui sont en train de remplacer les Français de souche et menacent l’identité nationale. Ce faux nombre est repris par Eric Zemmour dans son discours de haine. Dans l’émission « Ce soir ou jamais », personne ne l’a repris. Pourtant, selon les auteurs de l’étude citée par Eric Zemmour, ce nombre est faux.

    A la question « Y a-t-il 12 millions d’étrangers en France, Fabrice Lenglart, directeur des statistiques démographiques et sociales de l'Insee, répond : «  Non, ils y a 3,7 millions d’étrangers en Francs ». Cela représente 6% de la population, toutes origines confondues, y compris européennes.

    Eric Zemmour dit qu’il y a 7 millions d’enfants étrangers de moins de 4 ans qui ne sont pas français jusqu’à l’âge de 18 ans. Il a sortit ce chiffre dans l’émission de Ruquier et personne n’a démenti cet autre mensonge. Selon Fabrice Lenglart, il y a 800.000 naissances par an en France et le nombre d’enfants de’ moins de 4 ans est donc de 3,2 millions, nombre prenant en compte tous les enfants nés en France. Le nombre donné par Eric Zemmour est donc fantaisiste.  En 2011, l’INSEE recensait 2,4 millions d’enfants de moins de 18 ans, de parents étrangers, nés en France et 376 613 nés à l’étranger. Nous sommes loin des 7 millions si en plus il s’agit des moins de 4 ans. Eric Zemmour considère sans doute que l’identité française remonte au dix-septième siècle (avant la révolution) et que tous les apports étrangers, depuis lors, dénaturent l’idée qu’il se fait de la France. Pas besoin de fausses statistiques et de manipulation des nombres pour afficher des convictions rétrogrades, réactionnaires et xénophobes. Il se sert de la mondialisation, de l’intégrisme islamistes, de toutes les dérives sociales pour développer des thèmes populistes d’extrême-droite.

    Chez Bourdin, ce dernier a affirmé quun tiers des mariages en France sont avec des étrangers, 90.000 sur 270.000 !". Grossier mensonge puisque seuls 13% des mariages concernent un Français et un étranger. Là encore abrice Lenglart de l'Insee remet la vérité en place : Il est prononcé 200.000 mariages par an en France, et seuls 13% d'entre eux concernent un citoyen français et un citoyen étranger, soient 26.000, bien loin des 90.000 avancés par Zemmour.

    Eric Zemmour ment de façon éhontée et nombre de ceux qui l’invitent dans leurs émissions n’ont jamais remis en cause ses mensonges chiffrés. Pourtant ses mensonges sont énormes et l’absence de contradiction lui permet de vendre un livre dont il fait la promotion.  Pauvres lecteurs ! Les fausses informations véhiculées par le polémiste d’extrême-droite font penser à celles qui inondent l’Internet jusque dans les boîtes e-mail avec la mention « à faire suivre largement ».

    Eric Zemmour n’est qu’un bonimenteur de l’extrême-droite, un camelot de la pensée, le chantre de l’hoax nauséabond. Il battit son argumentation sur le mensonge. Malheureusement quelques animateurs et journalistes des chaînes télévisées l’ont hissé au rang de grand intellectuel, parce qu’il fait illusion en disant qu’il a tout lu et qu’il étale sa culture comme de la confiture sur des biscottes friables comme ses arguments. On introduit toujours son discours en faisant référence à sa grande culture historique et littéraire sans remettre en cause l’usage critiquable qu’il fait de cette culture. L’écrivain Céline a écrit un chef d’œuvre avant-gardiste de la littérature avec « Voyage au bout de la nuit » mais l’homme était un fasciste détestable  et certainement pas un maître à penser. « La France suicidaire » (essai affligeant commis par Eric Zemmour) aurait sans doute plu à ce « Kollabo » des Nazis, ce pétainiste mais il n’est plus de ce monde.  Avec son dernier opus (vendu à des milliers d’exemplaires grâce à la publicité presque journalière dont il a bénéficié) Zemmour n’a pas écrit un chef d’œuvre comme Celine. Il n’est un génie ni du journalisme ni de la littérature. Il est encore moins un maître à penser malgré son bagou.  On ne retiendra de lui que l’homme détestable. Il vend de la haine, de la xénophobie, du machisme, de l’ultranationalisme. Il s’enrichit en trempant sa plume dans l’ancre brune de l’extrême-droite. Et que l’on ne vienne pas nous dire que nous participons à un lynchage médiatique : le bonimenteur de l’extrême-droite fait l’objet d’une grande complaisance dans ce que l’on appelle la « grande presse » et plus particulièrement quelques chaînes de télévisions.

    La télévision a besoin de se fabriquer des stars dans tous les domaines pour fidéliser l’audimat. En ouvrant plateaux télé et studios radios à Eric Zemmour sans réelle contradiction, sans mesurer la responsabilité prise dans la diffusion de ses mensonges, les médias se rendent complices de ce manipulateur qui joue sur le sentiment d’insécurité et la peur. Il distille sa théorie de l’invasion étrangère avec un scénario catastrophe : sept millions de terroristes en herbe grandissent en France et sèmeront la terreur. Il vend l’idée que le Français est une espèce en voie de disparition. Eric Zemmour multiplie ses apparitions pour vendre ses idées fascisantes (et son livre) dans une période de crise et d’exacerbation des craintes terroristes. Son discours alimente la haine et participe à attiser les tensions entre communautés au nom d’une France franco-française. Son livre a pour titre le « suicide français » et c’est lui qui pousse au suicide. Il n’est pas le druide des aventures d’Asterix, et sa potion gauloise est un poison social.

    Il était simple de mettre Eric Zemmour face à ses mensonges, preuves et spécialistes à l’appui. Ruquier, caron, Salamé, Gourdin, Taddei et tant d’autres ne l’ont pas fait. On invite Zemmour à venir mentir aux Français, parce que ses mensonges font de l’audience. Les électeurs du FN sont aussi des téléspectateurs convoités par les chaînes de télévision qui participent ainsi à la montée de l’extrême-droite car elles laissent des propagandistes comme Eric Zemmour œuvrer pour que des téléspectateurs trompés deviennent des électeurs de l’extrême-droite. Bien sûr, tout cela est fait au nom de la liberté d’expression car la perversion utilise les grands mots qui l'arrangent. Eric Zemmour revendique sa liberté d’expression qui semble jouir des plus grands égards. Il ne fait aucun doute qu’il a compris que ses mensonges (de libre expression) font partie de son fonds de commerce et alimentent son tiroir caisse. Il utilise la rhétorique anti-Islam de plus en plus populaire en ce moment. Il propose ses théories xénophobes comme un charlatan sur les places des marchés. Il y a toujours quelqu’un pour lui tendre un porte-voix. La xénophobie fait monter l’audimat avec la mise en vitrine du terrorisme et de l’intégrisme religieux. Dans le contexte actuel, les polémistes et les propagandistes d’extrême-droite trouvent des tribunes journalières.  Il ne s’est pas passé un jour sans la présence d’Eric Zemmour sur des chaînes de télévision. Des émissions d’information ou en ont fait un polémiste permanent. Il est invité sur toutes les chaînes.

    Pour une fois, nous nous réjouissons que le journal de 20 Heures de FR2 ait rétabli la vérité des chiffres de l'immigration. Il était temps de le faire.

    Pidone

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  • Patrick Cohen n’aime pas Jean-Luc Mélenchon. Cela transparaît par le ton qu’il prend pour poser des questions et sa moue méprisante lors des gros plans faits sur lui lorsque Mélenchon répond.

    Par la volonté de la presse libérale, Jean-Luc Mélenchon est le seul représentant visible et audible  du Front de gauche, en même temps qu’il est celui à abattre. C’est plus facile d’attaquer un homme ciblé que les mélenchon_cohen2idées qu’il porte. Il répond, ne tourne pas autour du pot comme d’autres qui se prétendent de gauche au parti socialiste. Pas de racisme chez lui, pas d’ostracisme ou de xénophobie. Cela agace. On veut le faire passer pour un sanguin et un  futur dictateur. Lorsqu’il passe à la télé, on le fait monter sur le ring audiovisuel pour le faire combattre. On lui cherche querelle alors qu’il est un passionné qui, il est vrai, peut sortir de ses gongs lorsqu’il est face à la mauvaise foi et au mensonge. Jean-Luc Mélenchon a l’énergie des Méditerranéens que nous sommes. Les pisse-froid de la presse parisienne ne lui pardonnent pas.  On a déjà constaté que Partick Cohen ne réserve pas le même traitement à tous ses invités. Il s’est même montré plutôt gentil avec Marine Le Pen qu’il s’était ingénié à rassurer et à magnifier lors d’une interview début 2013, alors que la veille il avait agressé Mélenchon dès la première question. Cet animateur réserve un traitement spécial au représentant du Front de gauche. Le récidiviste Patrick Cohen  a, une fois encore, tout fait pour le déstabiliser mais, au final, merci à France Inter de donner, grâce aux tweets, un échantillon des ragots généralement colportés sur Mélenchon et notamment sur son train de vie. Et puis, Jean-Luc Mélenchon n’a pas peur de Patrick Cohen et sait maintenant à quoi s’attendre. Il lui faut passer par là ou renoncer aux médias.

    Nous avons relevé un échange significatif du rôle de chien de garde social-libéral joué par Patrick Cohen lorsqu’il a prétendu que le CICE a bénéficié d’avantage aux petites et moyennes entreprises qu’aux grandes. Pourtant, au global on parle de 10 milliards annuels dont 60 % vont aux Entreprises de Tailles Intermédiaires (500 K€ par entreprise) et aux Grands entreprises (12 M€ par entreprise) Ca change de la présentation partiale de M. Cohen, non ? Jean-Luc Mélenchon lui a répliqué ironiquement : « C’est vous qui le dites, il faut bien que le point de vue gouvernemental soit défendu. » Pour des économistes, Hollande et le gouvernement devront renoncer bientôt au CICE.  Dans un article récent de libération, Thomas Piketty parle d’une « véritable verrue, incarnant jusqu’à la caricature l’incapacité du pouvoir en place à engager une réforme ambitieuse de notre modèle fiscal et social ». Beaucoup reconnaissent l’inefficacité de ce crédit d’impôt sur l’emploi et préconisent son retrait dès 2015, puisqu’en 2014 il est déjà dû et donc non révisable. Si le chômage augmente, les dividendes aux actionnaires aussi.

    L’animateur est resté avec plus d’insistance sur le Venezuela et la répression récente de manifestations dans ce pays. Jean-Luc Mélenchon a fini par dire qu’il n’était pas vénézuélien tellement l’insistance était visiblement accusatoire de son soutien au régime de Chavez, puis il a enchaîné sur le référendum révocatoire présent au Venezuela et qui est dans le projet d’une 6ème République. Patrick Cohen voulait faire une démonstration par un syllogisme : Chavez était un dictateur, Mélenchon a soutenu Chavez, donc Mélenchon est un dictateur. C’est simpliste, réducteur et de mauvaise foi mais l’animateur grincheux ne recule devant rien.


    "On ne peut pas vivre heureux durablement avec... par franceinter

    Jean-Luc Mélenchon a dû expliquer sa comparaison entre l’affaire Kerviel et l’affaire Dreyfus. Il l’a faite pour insister sur l’innocence de l'ex-trader à laquelle il croit. Il l’a faite en référence à la défense des droits de l’Homme. Il est revenu sur l’affaire Kerviel et sur le comportement de l’Etat qui a renfloué la banque sans démontrer la malversation attribuée à Kerviel seul. Patrick Cohen a occulté le rôle de la banque pour critiquer le soutien de Mélenchon au trader et alimenter la désapprobation de ceux qui ont vu dans la comparaison avec Dreyfus, une injure à la mémoire du soldat juif. Comme si l’affaire Kerviel devenait une affaire politique Mélenchon, alors qu’elle est une affaire bancaire devenue une affaire d’Etat. Peut-être que Mélenchon en a trop fait ? Toutefois, étant convaincu de l’innocence de Jérôme Kerviel, on ne pourra pas lui reprocher de ne pas en avoir fait assez. Les épisodes judiciaires et politiques de cette affaire politico-financière permettent de s’interroger sur la culpabilité réelle de l’ex-trader, d’abord condamné à rembourser près de 5 milliards d’euros, préjudice de la banque dans des opérations spéculatives à hauts risques qu’il aurait menées au nez et à la barbe de son employeur. Jean-Luc Mélenchon s’est interrogé…  Les pertes reprochées à Jérôme Kerviel existent-elles vraiment ? Pourquoi le juge a-t-il refusé systématiquement toute expertise indépendante de ces pertes ? Pourquoi a–t-il choisi de croire sur parole la banque ? Pourquoi la ministre Christine Lagarde a-t-elle fait verser à la banque un milliard 700 millions de dédommagement, alors que la condamnation de Jérôme Kerviel, qui était la condition de ce versement, n’était pas définitive ? Pourquoi ce dédommagement a–t-il été versé alors que le défaut de surveillance de la banque sur son employé est attestée par l’organisme professionnel bancaire qui en est chargé, ce qui interdisait tout dédommagement de la part de l’Etat ?... Et ces questions en amènent une autre : la condamnation de Jérôme Kerviel n’a-t-elle servie qu’à innocenter la banque ? Qui ne se l’est pas posée ? Aujourd’hui Jérôme Kerviel ne remboursera pas les 5 milliards mais il a été condamné à 3 ans fermes de prison. Jean-Luc Mélenchon s’est expliqué longuement sur son soutien ICI.

    Quittons France Inter et passons sur la chaîne FR2…

    attali_zemmour

    Hier l’émission « Ce soir ou jamais » avait pour thème « Augmentation des inégalités ? Crise des solidarités ? Fin du modèle social français ? »  Les questions méritaient d’être posées mais un invité a dévoyé l’émission : Eric Zemmour.  Il est omniprésent sur toutes les chaînes qui font la promotion gratuite de son opus qui veut réhabiliter le régime de Vichy et la France de l’occupation. Ce polémiste d’extrême-droite apporte de l’eau sale au moulin de groupes fascisants comme celui qui est allé récemment profaner à Marseille la statue de Missak Manouchian en déversant un flot de contre-vérités révisionnistes faisant de la milice des héros et du groupe de l'affiche rouge des terroristes. Zemmour veut intellectualiser et historiciser les thèmes primaires de l’extrême-droite. 

    On connaît l’émission de Frédéric Taddei, une émission pleine de pièges. Hier le piège se nommait Zemmour à qui l’on a taillé une émission sur mesure. Ce n’étaient plus les thèmes qui était au centre des débats mais Eric Zemmour qui, comme à son habitude, tentait de s’accaparer le micro, usant de la même technique qui est de d’amadouer d’abord chaque interlocuteur en disant les accords qu’il partage avec chacun avant de les provoquer et de faire passer son discours nauséabond. La provocation d’extrême-droite est son fonds de commerce et ça marche, puisque son livre se vend bien avec l’aide de tous ses confrères de l’audiovisuel. On utilise Zemmour comme on utilisait Tapie : pour l’audimat. Peu importe les thèmes abordés, il fait le spectacle, car c’est cela qu’on attend de lui et c’est pour cela qu’il est omniprésent sur les chaînes de télévision. Pauvre presse audiovisuelle !

    Frédéric Taddei a soigneusement choisi les interlocuteurs d’Eric Zemmour, qui était excité comme une puce. Il avait de quoi donner quelques démangeaisons aux autres invités. D’abord à Jacques Attali, l'archétype du socialisme énarchique et pédant qui oscille entre économie et philosophie, dans de doctes démonstrations qui entrent par une oreille et ressortent par l’autre pour se diluer dans les nimbes de sa pensée consensuelle. Il se parle à lui-même sans s’entendre. Il prêche pour l’individualisme et chacun ne doit compter que sur lui-même.

    Qui sont les autres ? François Dubet,  sociologue qui plaide pour une école renouant avec l’Égalité réelle. Il est l'un des premiers intellectuels de gauche du "social-libéralisme".  Cynthia Fleury, philosophe permanente de l’émission si peu en rapport avec les causes qu’elle défend et qui sont à l’opposé des provocations de Zemmour.  Elle est restée dans son rôle de philosophe en ramenant le débat à des concepts. Philippe Nemo  l'invité masqué comme on les aime à "CSOJ" qui fait écho à Zemmour sur bien des points, ayant notamment théorisé autour de la Révolution française, génitrice de la gauche "1793", elle-même responsable de bien des maux, entre autres la religion de gauche, le laïcisme, et le vote des pleins pouvoirs à Pétain, en 1940. Il a commis un ouvrage intitulé « La France aveuglée par le socialisme » : tout un programme ! Il suggère une « Union occidentale » qui regrouperait l’Europe occidentale, le Canada et les États-Unis, au nom de la « civilisation occidentale » qu’il s’invente. A côté de Nemo, Zemmour apparaît comme modéré. Sa présence est une manœuvre de plus pour « respectabiliser » le polémiste placé au centre de l’émission. Le dédiabolisation de l’extrême-droite suit son cours médiatique.

    Enfin, Clémentine Autain, co-directrice de la revue Regards et membre du Front de gauche au sein d’ENSEMBLE/FASE,  a rejoint le groupe en cours d’émission. C’est l'adversaire de gauche idéale pour Zemmour, après son tour de chauffe. Elle incarne l'archétype de la féministe de gauche que Zemmour dénonce dans son livre. Elle est passée par le parti communiste.  Il a, dans son sac à malices, une série d’arguments éculés pour l’agresser. Il a déjà démontré dans le passé tout le mal qu’il pense de ce qu’elle représente. On sait qu’il n’est pas, à contrario, apprécié par Clémentine Autain en tant que femme de gauche et féministe. On la comprend.

    On se souvient que Frédéric Taddei (champion de la liberté d’expression) avait invité l’infréquentable  Dieudonné qui n’avait pas besoin de publicité, tout comme Eric Zemmour. Cet animateur cherche à faire de l’audience et ses émissions apparaissent minutieusement préparées, c’est-à-dire orientées. Le prétexte de la liberté d’expression est bien utile. Il est possible de faire un décryptage des émissions politiques avant de les voir et, avec quelques clés, on est rarement contredit sur ce décryptage. C’était encore le cas hier soir : Eric Zemmour a eu la tribune qu’il pouvait espérer pour représenter ce que le journal « Libération » appelle la France rance dans sa Une du 11/10/2014.. L’article est en ligne ICI ( abonnement payant)

    Nous n’avons pas suivi l’émission jusqu’à son terme, tant elle s’est avérée ennuyeuse grâce à Jacques Attali et polluée par Eric Zemmour et Phlippe Nemo. On peut parler de machination médiatique et il n’en est ressorti rien de positif dans un débat de mots qui, si l’on en croit le slogan du sponsor gérant d’épargne, devait nous faire prendre de la hauteur, sans doute pour nous mettre la tête dans les nuages. 

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    Toutefois vers la 48ème minute, Clémentine Autain a réagi à des propos ahurissants tenus par l’ineffable Némo, qui n’a rien à voir avec le capitaine de Jules Vernes. Elle a défendu sa propre analyse sur les questions posées, en portant les idées qu’elle partage avec les militants du Front de gauche. Le lien de l’émission est ICI.

    Dans le mot machination,  il y a machine. Patrick Cohen et Eric Zemmour sont les rouages de cette machine médiatique au service de l’UMPS et du Front national. Des rouages grincheux mais bien huilés. Leur mission est d’exclure du jeu politique toutes les mouvements créés en dehors de l’UMP, du PS et du Front National. La démocratie reposait sur plusieurs pouvoirs dont le pouvoir médiatique en tant qu’anti-pouvoir.  Il ne l’est plus car il fonctionne comme une machine de propagande politique qui dépend non pas d’un lectorat mais de subventions, de capitaux et du commerce publicitaire. Dans le service public, ce sont les relations politiques des uns et des autres qui influencent les lignes éditoriales. Les intervenants viennent en grande majorité de la presse libérale. Des économistes patentés apportent la pensée unique du libre échange et du marché libéral de l’offre. Heureusement l’Internet a ouvert des tribunes à toutes et à tous, mais cela ne concurrence pas le paysage audiovisuel français immuable et qui dispose d’une fenêtre facile d’accès dans chaque foyer. La multiplication des chaînes n’a malheureusement fait que multiplier  une information formatée. Les grandes radios ne sont que des succursales de ces chaînes et on y entend le plus souvent les mêmes animateurs ou leurs clones.   

    Pour faire écho au livre présenté par François Dubet « La préférence pour l’inégalité », aujourd’hui, une question nous taraude: les français, dans leur immense majorité, veulent-ils un système équitable qui leur fasse du bien ? Jean-Luc Mélenchon est favorable au vote obligatoire et, à notre sens, cela permettrait de répondre à cette question. On se souvient que,  à l'après-guerre, la sécurité sociale a été établie pour tous (hormis certaines exceptions comme les paysans qui n'en n'ont pas voulu...), le Conseil National de la Résistance étant passé par là. Peu de temps après, le peuple français votait à droite. Après 68, idem. Le français de base dans la panade, préfère-t-il que tout le monde soit à son niveau plutôt que l'inverse ? C’est pourtant cela que la propagande libérale veut leur faire entrer dans la tête, en diabolisant la gauche canal historique, celle du Front populaire et du Conseil national de la résistance, celle des ses leaders disparus comme Léon Blum ou  Jean  Jaurès. Le premier avait été agressé sauvagement et le deuxième assassiné en leur temps, à la suite de lynchages médiatiques organisés par la presse de droite et d’extrême-droite qui déversait une idéologie xénophobe et ultranationaliste qu’Eric Zemmour et d’autres veulent réactualiser dans un contexte social et politique qui semble leur être favorable,  la presse audiovisuelle les y aidant.

    U Barbutu

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  • Sauf à être historien, on peut se foutre de ce qui s’est passé en Chine, en Mauritanie et au Pays de Galle l’année 75 après JC. En France le nombre "75" fait penser à Paris, mais, depuis l'élection de François Hollande, lorsqu’on en fait un pourcentage, il est révélateur de la politique menée par le gouvernement Valls et constitue l’une des plus grosses fausses promesses du candidat Hollande. Elle est emblématique de son mépris pour l’électorat de gauche qu’il a trompé.   

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    Manuel Valls a choisi Londres et la City pour faire allégeance à la Finance. C’est à l’Etranger qu’il a assumé pleinement son libéralisme et l’abandon du socialisme qui n’aura été pour lui qu’une étiquette politique pour faire carrière. C’est à l’étranger qu’il annonce des mesures qui vont toucher les chômeurs. C’est à l’étranger qu’il annonce l’abandon de la taxe de 75% qui était censée faire contribuer les plus riches à la réduction du déficit… Manuel Valls est allé s’agenouiller sur le tapis rouge de David Cameron qui avait déclaré : « Quand la France instituera un taux de 75% pour la tranche supérieure de l'impôt sur le revenu, nous déroulerons le tapis rouge aux entreprises françaises ». Quelle humiliation supplémentaire après le voyage de François Hollande qui, le 29 février 2012 ( deux jours après son annonce de la taxe à 75% et son fameux « mon ennemi c’est le monde de la Finance »)  s’était précipité rassurer son ennemi de la finance à Londres en disant : « J am not dangerous ! ».  Valls est allé plus loin avec « J am pro business ».  Tous les deux ont mis leurs montres à l’heure de Big Ben. Ils font tous les deux le même son de cloche. Le « social » ce n’est pas leur tasse de thé.

    Hollande et Valls aiment les anaphores. On pourrait leur en donner de l’anaphore sur tout ce qu’on peut leur reprocher ! On ne le fera pas car ils nous ont rendu cette figure de style insupportable. Clémentine Autain l’a dit aujourd’hui dans une interview donnée à Lea Salame sur France Inter : Manuel Valls n’est pas le socialiste moderne qu’il prétend être mais il s’affiche comme un homme de la droite traditionnelle qui se moule dans les normes dominantes, les normes du marché, la 5ème République à bout de souffle.

    Cette taxe de 75% était une promesse qui s’est révélée être un acte législatif impossible puisque son vote a été retoqué par  le Conseil constitutionnel. La loi a été ensuite modifiée pour faire payer la taxe aux entreprises plutôt qu’aux individus ayant des rémunérations annuelles au dessus d’un million d’euros. Pour exemple, ce sont les clubs de football qui devaient payer cette taxe sur les hauts salaires des joueurs. Une taxe éphémère. Jean-Marc Ayrault et François Hollande avaient insisté sur son caractère exceptionnel, donc provisoire. Manuel Valls a annoncé aux Anglais qu’elle sera supprimée à partir du 1er janvier 2015 : « Je sais que cette taxe a fait grand bruit ici [au Royaume-Uni], et surtout notre décision de taxer les salaires très élevés. Mais beaucoup de gens oublient de dire que c'était temporaire. Ça n'existera plus au 1er janvier 2015 ».  A croire que son auditoire à la City était plus concerné que le quidam français. C’est aussi à la City qu’il a annoncé la révision des indemnités de chômage d’un système français trop généreux. Le perfide Manuel Valls fait donc des annonces de politique intérieure en priorité à la City de la Perfide Albion.

    On se souvient que, dans son discours de politique générale à l’Assemblée nationale, il a annoncé des baisses d’impôts pour les plus pauvres et une prime exceptionnelle pour les petites retraites. Cela s’est transformé en une réalité dérisoire si on compare ce train de la misère qui cachait le train de la richesse. Un train de mesure en cachait un autre. Comme on le dit en Corse « de la morue pour le peuple » et du caviar pour les plus riches. Il sera intéressant de connaître les montants des cadeaux fiscaux faits aux pauvres et de ceux faits aux riches. Cette taxe devait concerner 470 entreprises (dont des clubs de foot) et un millier de dirigeants ou salariés selon les chiffres du Budget. Quelques millions d’euros à ajouter au 40 milliards de crédit d’impôts aux entreprises qui pourront payer les gros salaires sans s’acquitter de cette taxe qui ressemble à un tour de passe-passe politique affligeant. Il faut dire que, dans ses interventions sur cette taxe, François Hollande n’en était pas à une volte face près, notamment envers les clubs de foot. En janvier 2012, il s’engage auprès d’eux à ne pas augmenter leurs taxes. Pendant la campagne, pour être élu, il sort cette taxe comme joker de gauche avec son fameux « mon ennemi, c’est le monde de la finance ». En 2013, ce ne sont plus les bénéficiaires de hauts revenus qui sont visés mais les entreprises qui les rémunèrent (dont les clubs de foot)… tout cela en passant par la première loi retoquée par le conseil constitutionnel. Janvier 2015, suite et fin !

    La scène politique française est occupée par des problèmes internationaux et des débats sociétaux comme le mariage pour tous et la GPA. Pendant ce temps, notre premier ministre va parler de politique intérieure à l’Etranger, en Allemagne et, en Angleterre, sur l’extrade d’un lieu hautement symbolique du monde de la Finance. Il rend compte de la politique intérieure de la France à Merkel et Cameron, tout en méprisant ce qui reste de la gauche au parti socialiste. Pendant ce temps Hollande ne parle plus que de sujets internationaux en France. Décidément, il y a quelque chose qui ne tourne pas rond à Matignon et à l’Elysée.  Est-ce le retour de Sarkozy qui déboussole le pouvoir solférinien ?  Sans aucun doute, ce come-back programmé n’ouvre pas le débat politique mais l’enferme plutôt dans une campagne de propagande médiatique libérale et ultralibérale qui se déchaîne. Tout y passe : la fonction publique, la sécurité sociale, le syndicalisme, le chômage, les allocations familiales… On connaît la méthode de Sarko. Il apporte en continu de la « matière » aux journalistes – notamment aux chaines télé, et surtout celles qui donnent l’information en continu. Il a remis sur le tapis « travailler plus pour gagner plus », veut rétablir les heures supplémentaires défiscalisés, aggraver la politique d’austérité… Alors Manuel Valls lui emboîte le pas, pendant que François Hollande lui sert de puching-ball, histoire d’ancrer l’idée d’une revanche en 2017 : une idée qui plaît à la presse pour des raisons politiques ou bien par besoin de politique-spectacle. Qu’ils se fassent la belle en 2017, qu’ils se tirent ailleurs qu’à Elysée. On peut en dire autant pour les autres : Fillon, Juppé, Ayrault, Valls and co… qu’ils se tirent ailleurs qu’à Matignon ou dans un ministère. Qu’ils se tirent avant que le Front national ne s’y installe grâce à eux.

    On aimerait  mettre fin à l’amalgame UMPS, utile au Front National. On aimerait bien que les socialistes de façade ne représentent pas la Gauche en traitant d’extrémistes ceux qui défendent les valeurs qu’ils trahissent au nom du libéralisme économique. Nous ne sommes pas au bout des manipulations. Aujourd’hui, sur une radio (que je ne nomme pas pour ne pas lui faire de publicité), j’ai entendu un propagandiste de la Droite ultralibérale dire que des Français quittent la Sécurité Sociale pour contracter des assurances privées à l’Etranger… C’est lui qui le dit et il faut le croire sur parole, sans témoignage ni statistique. On ignore tout de l’ampleur d’un tel phénomène qui le ravit. Cet animateur a parlé de liberté de choisir, histoire de mêler le mot « liberté » à celui de libéralisme économique qui exclue le beau mot de « solidarité ». Quelle liberté de choix ont le chômeur, le smicard, le SDF, le petit retraité… ? On ne se fait plus d’illusion sur cette presse de nantis qui parlent de tout sans rien savoir. A chacun de ne pas se laisser polluer, contaminer par cet individualisme égoïste tant répandu chez ceux qui profitent du Système et qui ont leurs relais dans la presse. 

    François Hollande et Manuel Valls suivent un cap libéral malgré des côtes de popularité en berne. Ils s’obstinent à aller contre l’opinion et surtout celle des électeurs de gauche. Peut-être pensent-ils, comme le président de l’assemblée nationale qui a déclaré aujourd’hui sur les ondes de France inter : « Dans l'opinion, si vous voyez les positions dominantes, on rétablirait la peine de mort et on virerait tous les immigrés… » Quelle conception de la démocratie ! Quel mépris pour le peuple ! C’est le même Claude Bartolone qui s’oppose à la transparence du patrimoine et des revenus de nos élus, sous prétexte que ce serait de la « démocratie de paparazzi ». Décidément certains élus socialistes et prétendument de gauche se comportent comme une élite intouchable. ? L’immunité ne leur suffit pas. Il leur faut aussi le secret bancaire.  On ne peut plus s’étonner de rien mais, pour autant, il ne faut pas tout accepter.

    Vivement une 6ème république avec de nouvelles règles constitutionnelles qui nous mettent à l’abri d’une république bananière qui pourrait demain rétablir la peine de mort et virer les immigrés de France lorsque la fracture sociale sera devenue insupportable. Demain, il suffira que les électeurs du Front national soient la plume qui fasse pencher la balance électorale du côté d’un Sarkozy pour  annihiler des décennies de progrès social  et d’évolution vers une société plus fraternelle, plus égalitaire, plus libre et donc plus solidaire. François Hollande n’a mis en place aucune alternative politique de gauche. Il s’est engagé dans une alternance libérale dont Manuel Valls est le champion en titre, malgré une campagne présidentielle qui avait pourtant donné des gages à la gauche et en particulier aux 4 millions d’électeurs du Front de gauche. François Hollande et Manuel Valls porteront l’entière responsabilité du retour de la droite et de la montée du Front National, scénario prévisible si les abstentionnistes voient augmenter leurs rangs. Ils portent l’entière responsabilité de la division au parti socialiste et d’une opposition de gauche qui n’est pas près d’oublier comment ils l’ont traitée.

    Pidone

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  • prince_machiavel

     

    Un site de critique théâtrale « Au balcon.fr » pose les questions suivantes :

    Pourquoi François Hollande et Nicolas Sarkozy sont-ils si impopulaires ? Comment ont-ils gagné l’élection présidentielle ? Pourquoi sommes-nous d’éternels insatisfaits en matière de politique ?

    Pour répondre à ces questions, deux pièces de théâtre sont proposées parmi lesquelles une adaptation du Prince de Nicolas Machiavel. Nicolas ! Il s’agit bien du prénom de Macchiavel et cela mérite de parler d’un autre Nicolas qui vient d’orchestrer son retour et affiche sa ferme intention de se représenter aux élections présidentielles de 2017.

    La pièce de Laurent Gutmann est intitulée« Le Prince, tous les hommes sont méchants ».  L’auteur y reprend les grands préceptes de Machiavel, homme politique et écrivain florentin du XVIème siècle. Nous vous proposons une vidéo de présentation.

    Cinq cents ans se sont écoulés et, si cette doctrine d’une politique machiavélique est vieille, force est de constater qu’elle a toujours ses adeptes au détriment des bonnes mœurs. L’actualité judiciaire en témoigne. Les discours cyniques et manipulatoires se succèdent. Du texte philosophique de Machiavel, les politicards ont retenu ce que l’on appelle couramment le machiavélisme : une conception de la politique prônant la conquête et la conservation du pouvoir par tous les moyens, y compris la manipulation dans le plus grand mépris du peuple. Ce machiavélisme, ils le mettent au service de leurs ambitions et des puissants lobbies qui leur permettent la conquête du pouvoir.

    Au-delà du partage du prénom « Nicolas » avec Machiavel, Sarkozy a fait du machiavélisme son unique mode de conquête du pouvoir.  Comme l’autre Nicolas, il pense que tous les hommes sont méchants et, tout en prônant le rassemblement, il attise les divisions pour s’en servir. Il ne le fait pas sans s’aider des sondages et des statistiques. Prenons un exemple simple : sa proposition de mettre fin au statut des fonctionnaires et de les recruter avec des CDD de cinq ans. Immédiatement, la presse libérale sort un sondage qui démontre que la majorité des Français l’approuvent, bien sûr après une campagne préalable de fonctionnaires bashing. Comment s’étonner que, ensuite, des propositions sur le modèle ultralibéral américain fassent leur chemin balisé par la presse capitaliste. Le secteur public représente moins de 6 millions de fonctionnaires alors que le secteur privé compte près de 27 millions d’emplois. L’enjeu est clair : en tapant sur le secteur public, Sarkozy compte sur les 27 millions de salariés du secteur privé, tout en leur préparant des reformes du Code du travail qui mettra fin au Cdi aux 35 heures. Quel est son calcul machiavélique ? Comme Machiavel, il pense que tous les hommes sont méchants et qu’il suffit de faire appel à des sentiments négatifs comme la jalousie. Il pense qu’il suffit de monter le propriétaire envieux d’une Clio contre celui qui a pu se payer une Mégane, pour ensuite mettre tous les salariés au pas. Il monte le plus grand nombre contre des boucs émissaires faciles. Il pense qu’en livrant les fonctionnaires (dont le nombre se réduit sous des politiques d’austérité)  à la vindicte des salariés du privé en CDD ou au chômage, il se sert habilement de la nature humaine pour se faire élire et, ensuite, appliquer une politique ultralibérale qui pénalisera tous les salariés au profit du patronat et des spéculateurs. Autres exemple : il est devenu partisan de l’extraction du gaz de schiste, dont nul n’ignore le lobbying pratiqué par les grandes compagnies pétrolières et gazières. Il veut convaincre que cette prise de position anti-écologique lui est dictée par le souci de créer des emplois, alors que la transition écologique en matière de ressources énergétique est tout aussi créatrice d’emplois et d’indépendance énergétique. Nul n’ignore les dégâts écologiques que l’extraction du gaz de schiste provoque. Il suffit d’aller faire un tour au Etats-Unis pour s’en convaincre. Même son choix d’avancer sa campagne aux élections présidentielles en passant par la présidence de l’UMP  relève d’un calcul machiavélique. Il a voulu couper l’herbe sous les pieds de Juppé et Fillon, tout en se plaçant dans une position présidentiable qui, doit-il penser, le mettra à l’abri des multiples procédures judiciaires si les sondages lui sont favorables. Les journalistes n’arrêtent pas de vanter son habileté politique et à force d’habileté, il y aura bien un moment ou « trop, c’est trop ».  Nous pensons que le moment est arrivé, car sa prétendue habileté ne fait que mettre en évidence son cynisme et son hypocrisie qui renvoie l’éclat trompeur de celui qui mérite plus le mépris que les louanges.   

    Tout le monde a compris que Nicolas Sarkozy n’a pas changé et, pour reprendre une formule de Machiavel, il ne  chemine qu'entraîné par la force de son naturel.  Il  joue sa carte personnelle en s’entourant d’une garde prétorienne aux dents longues. Cela nous amène à la deuxième pièce de théâtre citée qui donne un aperçu peu flatteur des coulisses de la politique : Les cartes du pouvoir, De Farraguth North de Beau Willimon, mis en scène par Ladislas Chollat

    Jusqu’où les politiques sont-ils prêts à aller pour conquérir le pouvoir ? Défendent-ils des idées ou se battent-ils pour leurs ambitions personnelles ? Faut-il mettre ses principes de côté pour gagner une élection ?

    Synopsis : Stephen Bellamy, attaché de presse et conseiller de campagne du gouverneur Morris est jeune, séduisant, brillant, ambitieux et déjà très expérimenté. Il prépare les primaires de la présidence américaine, sous la tutelle de Paul Zara, directeur de campagne incontournable qu'il admire et dont il a toute la confiance. Tous deux, profondément convaincus de leurs idéaux politiques et sociaux, s'engagent honnêtement, avec une solidarité indéfectible dans ce combat électoral. Mais il faut gagner... Dans le jeu des Cartes du Pouvoir, la trahison est-elle inéluctable ?

    Les Cartes du Pouvoir est l'adaptation française de la pièce de théâtre Farragut North écrite par Beau Willimon et sortie en 2008. Elle est tirée de l'histoire vraie de l’ancien gouverneur américain Howard Dean. Elle a été adaptée au cinéma : un film qui a récemment fait l'ouverture de la Mostra de Venise « Les Marches du Pouvoir » (The Ides of Marchs, 2011) réalisé par et avec George Clooney de Nespresso. Voici une vidéo de présentation…

    Sous une allure sympathique, BC BG, peut se cacher un vrai pourri, cynique, imbu de sa personne, imbuvable, égoïste, manipulateur, intéressé, colérique… En un mot « détestable » ! C’est l’un des personnages de la pièce, joué par Raphaël Personnaz. On entre dans ce petit monde de la politique fait aussi d’attachés de presse et de journalistes aux dents qui rayent le parquet. Nous plongeons au cœur d'un monde où tous les coups sont permis tant que l'on ne se fait pas prendre. Cela vous fait-il penser à quelqu’un en particulier et à quelques uns en général ?

    Sarkozy et Hollande partagent un aspect du machiavélisme. Après avoir accéder machiavéliquement au pouvoir, ils veulent se maintenir dans une situation ouverte à tous les retournements. « Si tu savais changer ton caractère, quand changent les circonstances, ta fortune ne changerait point », écrivit Machiavel. Ils ont retenu la leçon, comme ils en ont retenu une autre : « Un prince bien avisé ne doit point accomplir sa promesse lorsque cet accomplissement lui serait nuisible, et que les raisons qui l’ont déterminé à promettre n’existent plus. » Mais, pour ne pas laisser voir cette perfidie, il doit aussi « posséder parfaitement l’art et de simuler et de dissimuler ». Son hypocrisie doit le faire paraître « tout plein de douceur, de sincérité, d’humanité, d’honneur, et principalement de religion ». Pour la religion, nos deux candidats du deuxième tour en 2012 ont changé d’avis et se prononcent aujourd’hui pour l’interdiction du recours aux mères porteuses. L’humanisme n’est chez eux qu’un ingrédient dans les discours de campagne électorale. L’honneur ? Il aurait fallu qu’ils honorent leur mandat de Chef d’Etat au lieu que ce soit le titre de Président de la république qui les honore à tort. Pour ce qui est de la sincérité, elle est un calcul comme un autre, pour reprendre un extrait de « Becket ou l’honneur de Dieu » (Jean Anouilh). La douceur ? Celle du gant de velours ou, en osant une trivialité, de la vaseline.

    Sarkozy et Hollande ont sans doute oublié ce que disait Rousseau de Nicolas Machiavel : « En feignant de donner des leçons aux rois, il en a donné de grandes aux peuples. Le Prince est le livre des républicains ». Les républicains en ont une autre lecture qu’eux et pensent qu’il ne faut pas sous-estimer l’intelligence du peuple, au point de le manipuler deux fois. La France gagnerait à ne plus faire de la présidence de la république l’enjeu de politiciens qui n’ont retenu de Machiavel que les manigances, les manipulations et le mépris du peuple.

    Nous sommes au XXIème siècle et leur maître à penser vivait en d’autres temps et sous d’autres cieux. Nicolas Sarkozy est un prince-président déchu démocratiquement après un quinquennat. Il veut que les fonctionnaires soient recrutés avec un CDD de cinq ans. Il faut rappeler qu’un CDD de Président de la république coûte ensuite à la France entre 1,5 et 2 millions d’euros par an à vie au profit de chacun d’eux. Nous entretenons à grands frais Chirac, Giscard d’Estains et Sarkozy, bientôt un quatrième Hollande. Qui ne rêve pas d’un CDD pareil. Nous proposons que le Président de la république ne fasse qu’un seul quinquennat et que des réformes constitutionnelles nous sortent de cette république bananière plazcée sous la présidence d’un monarque élu. Cela nous mettrait aussi à l’abri d’une éventuelle monarchie familiale, lorsque l’on s’aperçoit, du côté du FN, que Le Pen a installé sa lignée. Après Jean-Marie, nous avons Marine et, après Marine, il y a Marion. Deux nouvelles générations sont déjà en place alors que Marine joue la reine d’Angleterre, affublée de son prince qu’on ne sort pas du FN en la personne de Louis Aliot.

    Si l’on revient sur les élections présidentielles depuis 2002, on doit reconnaître que Machiavel avait raison lorsqu’il a écrit : « « En politique le choix est rarement entre le bien et le mal, mais entre le pire et le moindre mal.» C’est valable aussi pour le choix des candidats soumis aux électeurs. En outre, je réalise que si le mandat du président de la république était un quinquennat unique, nous n’aurions pas aujourd’hui à tirer sur une ambulance et un fourgon cellulaire, pour refuser une alternance arbitrée par l’extrême-droite. On finit par se lasser de tout. Cela fait sans doute partie de leur calcul si l’on réfléchit à la montée vertigineuse de l’abstentionnisme.

    Les Français en ont sans doute leur claque de cette clique de politiciens qui devraient prendre leurs cliques et leurs caques et disparaître, pour que l’on puisse s’exclamer : bon débarras ! Malheureusement ils ont déjà leurs jeunes vieux aux portes du pouvoir, des jeunes « politicaillons » triés sur le volet du conservatisme réactionnaire et de l’ultralibéralisme. Inutile de donner des noms, ils se font connaître.

    Battone

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  • hollande_quirit

    Hollande a fait une légère remontée dans les sondages. Est-ce l’effet de l’union nationale contre le terrorisme jihadiste ou l’effet Sarkozy ? Le journaliste Serge Raffy, en biographe, a sorti un opus sur le Chef de l’Etat intitulé « Moi, l’Homme qui rit ». Décidément, les références au fromage ont succédé au Flamby de la gauche molle. Le biographe va plus loin dans une interview recueillie Thibaut Le Gal (20minutes.fr) : « Hollande est comme le reblochon, dur dehors, à l'étranger, et mou dedans, toujours dans le compromis à l’intérieur du pays ». Du titre faussement vache qui rit car emprunté à Victor Hugo, on passe au fromage de Savoie (non de Hollande tout mou dedans et dehors), pour nous donner une envie de tartiflette ou autres reblochonnades.

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    La présentation du livre publié chez Flammarion est gratinée : Dans «Moi, l’Homme qui rit», publié ce mercredi aux éditions Flammarion, l'auteur se glisse dans la peau du chef de l’Etat, se promenant dans «les neurones» de celui «qui avance toujours de profil, tel un crabe». On savait que l’Elysée était, depuis longtemps, un panier à crabes et il faut croire que Hollande avait le profil pour s’y installer. Serge Raffy serait entré dans la tête du Chef de l’Etat et se serait promener dans ses neurones. Nous ne saurons pas si, comme Sarkozy, il en revendique deux. On apprend cependant que, derrière l’homme stoïque et imperturbable, sommeille « un volcan éteint ». Inactif en surface mais en éruption permanente. Je vous rassure, il ne s’agit pas de son activité sexuelle mais de la lave des sentiments qu’il dissimule par pudeur et non par indifférence. L’auteur y va de sa comparaison littéraire avec un personnage de Victor Hugo dont la balafre dissimule les sentiments. Gwynplaine est un enfant abandonné et défiguré de dix ans personnage au début de « L'Homme qui rit », roman philosophique qui traite de l’aristocratie. Ce roman a fait l’objet d’une adaptation cinématographique ( cliquer ICI)

    Serge Raffy veut-il, que comme un autre personnage de ce roman Hugolien, nous soyons aveugles pour percevoir uniquement la beauté d’âme de François Hollande, alias Gwynplaine ? Il faudrait aussi être sourd et muet pour ne pas dénoncer sa politique.

    Après le personnage de Victor Hugo, nous avons droit à Lucky Luke… Hollande en pauvre cowboy solitaire, que personne ne peut aider… un « homme diablement seul » mais qui aurait fait entrer la France dans le XXIème siècle en « Mère de la nation » adepte du modèle scandinave, du compromis. Il voudrait sortir la France du bonapartisme, de la monarchie, du césarisme… Pourquoi accepte-t-il la constitution de la Cinquième république et ne propose-t-il pas une réforme constitutionnelle pour sortir de notre république monarchique ?

    Si on lit Serge Raffy, on croirait entendre le prolongement d’une anaphore qui nous reste en travers : « Moi, président je manie la France, poupée de porcelaine,  avec délicatesse… »  C’est un tendre, Hollande et le dur, c’est Valls. En fait, le journaliste nous explique, sans le vouloir, que tous les deux utilisent de concert  la technique du gentil et du méchant, de l’anaphore et du coup de menton.

    Bien sûr, nous avons droit aussi à une comparaison plus poétique que le reblochon : « François Hollande est un roseau d’airain. C’est quelqu’un de plus fort, de plus déterminé que les gens ne croient. Sa puissance, c’est de faire croire l'inverse. C'est un roc, avec le vernis d’un notaire de province. Ceux qui le mésestiment doivent se méfier, il est beaucoup plus dur que ce qu’il laisse suppose ».

    Enfin pour répondre à la question que nous nous posions au début de ce bavardage, Serge Raffy aborde le retour de Sarkozy «  miraculeux pour Hollande » qui n’existerait que par opposition à Sarkozy, son antithèse…. pas forcément sur le fond mais sur leur différence de personnalité. Sarkozy, c’est les tripes à l’air. Hollande, c’est les tripes cachées. Le problème est tout de même que ce dernier reste le ventre mou de la gauche.

    Entre nous, si vous voulez lire un des deux livres cités, choisissez celui de Victor Hugo. Nous vous offrons l’e-book gratuit en cliquant sur le lien ci-dessous :

    http://www.ebooksgratuits.com/blackmask/hugo_homme_qui_rit.pdf

    Casgiu corsu 

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  • lepen-ravir1

    « Ravis par Marine (Le Pen) » est le documentaire de Frédéric Biamonti, diffusé sur France 3. Grâce à la chaîne publique, Marine Le Pen a été un hashtag de l’actualité politique pour l’aider à « ravir » des électeurs dans tous les sens du verbe. Le hashtag (ou encore mot-dièse, mot-clic) est un marqueur de métadonnées couramment utilisé sur internet où il permet de marquer un contenu avec un mot-clé plus ou moins partagé. Composé du signe typographique croisillon «#» (appelé hash en anglais), suivi d’un ou plusieurs mots accolés (le tag, ou étiquette), il est particulièrement utilisé sur les IRC et réseaux sociaux, notamment tweeter.

    Quelle idée de faire de Marine Le Pen un mot-clé alors qu’elle veut enfermer la France dans ses frontières !  Quelle fausse note de lui donner un dièse alors qu’elle est un bémol du discours politique vrai ! Certains ont vu dans l’émission de FR3 une promotion qui lui a été offerte. D’autres, dans son camp, crient à la nouvelle diabolisation. On peut simplement se demander si ce reportage était opportun à un moment où des psychopathes jihadistes ont assassiné lâchement de façon barbare Hervé Gourdel. Peut-on donner une tribune aux idées du FN en pleine nouvelle montée de l’islamophobie qui fait partie de son fonds de commerce ? Lorsque Marine Le Pen dit qu’elle fait la distinction entre l’Islam qu’elle accepte et le fondamentalisme qu’elle rejette, elle veut faire oublier l’idéologie de l’extrême-droite et sa politique contre les immigrés arabes et musulmans. Lorsqu’elle vente les nationalisations en disant que les idées de son parti ont évolué, elle veut faire oublier l’ultralibéralisme capitaliste prôné par son père. Elle veut faire croire à une rupture idéologique avec le lepénisme d’hier comme elle veut faire croire à une rupture familiale. Elle ne changera pas le nom du parti car cela lui ferait perdre plus que ce qu’elle y gagnerait (C’est elle qui l’a dit). Il faudrait pour changer son image, changer aussi de marque de fabrication, mais si elle prend le nom de son compagnon Louis Aliot, elle reste ancrée au Front national.

    lepen_pasenmonnom

    Vous voyez Marine Le Pen avec une pancarte « # Not in my name » pour renier les propos de son père ? L’appartenance au FN est une question de consanguinité idéologique. On peut lire dans la biographie de Louis Aliot : Lors de la campagne pour l'élection présidentielle de 1988, sa mère, qui deviendra dans les années 2000 secrétaire départemental du Front national de l'Ariège, l'emmène à un meeting de Jean-Marie Le Pen. Louis Aliot expliquera ce qui l’a décidé à s’engager un soir de 1988 : « À Lavelanet, dans mon département, lors d’un meeting de Jean-Marie Le Pen, j’ai croisé la haine : celle de la gauche "humaniste", "tolérante" et "progressiste" qui braillait dans la rue, le poing levé en chantant L'Internationale ». Sous un vernis bleu Marine, elle est faite dans le moule FN. Les nouveaux dirigeants ont beau tenir des discours édulcorés et usé cyniquement d’une sémantique volée à la gauche, il faut être naïf pour croire à cette rédemption politique.

    De cette diffusion, nous tirons une satisfaction : elle n’a pas fait un bon audimat. Mais les chaînes de télévision ne se sont pas arrêtes là avec les résultats des Sénatoriales. L’élection de deux sénateurs frontistes a été commentée comme une grande victoire des lepénistes, alors qu’il ne s’agit que d’un épiphénomène faisant suite aux élections municipales et à la grogne de quelques maires mécontents de la réformes des collectivités locales en cours. Quelle percée ! 2 sénateurs sur 348 ! Et voilà que les deux maires élus jouent les imbuffati, les prétentieux sur-gonflés devant les caméras.

    Décidément, tout est fait pour donner un effet de loupe à l’image du Front national et de Marine Le Pen. Des rédacteurs en chef de journaux papiers ou télévisés aiment jouer les apprentis sorciers avec l’opinion publique et le plus insupportable est lorsqu’ils le font sur des chaînes publiques. Ils franchissent souvent le pas entre l’information et la propagande.

    Personnellement je n’aime pas le terme hashtag qui résonne comme un claquement de bottes. Mais là n’est pas le sujet… Quoique ? A y réfléchir  sa sonorité va bien à Marine Le Pen.    

    U barbutu

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  • Cette note ne fait pas partie de l’actualité mais ne sera qu’un bavardage sur le nouveau VRP du gaz de schiste.

    sakodouble

    A Lambersart, banlieue bourgeoise de Lille, Sarkozy n’a pas lancé sa campagne à la présidence de l’UMP mais celle aux élections présidentielles de 2017. Il a désigné son adversaire : François Hollande. Il a fait un discours de troisième tour des Présidentielles 2012. «Que reste-t-il de l’immense "Moi président"?» a-t-il questionné la foule pour ensuite prendre son successeur en ligne de mire, fustigeant sa personne et sa politique.

    «Les Français trouvent que les sommets de l'Etat sont perdus, sonnés, incapables du moindre bond, sans perspectives, sans stratégie» … «Et que dire de ces comportements qui abaissent le débat public. La présidence dite normale? On imagine ce que cela aurait été si elle ne l'avait pas été», a-t-il lancé, sourire narquois aux lèvres devant la claque militante. Avec une certaine jubilation non contenue, il questionnait à nouveau son auditoire : «Le comportement exemplaire des ministres? Le Président qui ne se mêlera pas de tout? La vie privée qui ne devra pas interférer avec la vie publique?» poursuivant :«A mi-mandat présidentiel, c'est sans doute ce qu'on appelle un sans-faute. On s'attendait au pire, au moins de ce point de vue, on n'a pas été déçus».

    Et puis il s’est mis en scène : «Deux ans et demi durant, j'ai assisté, triste et silencieux, à la destruction systématique de tout ce que nous avions fait, non parce que c'était mal, non parce que ça ne marchait pas, mais parce que c'était nous». Il n’a pas manqué d’appuyer où cela fait mal à gauche : «Au lendemain de l'élection présidentielle, tous ceux qui n'étaient pas socialistes, tous ceux qui ne pensaient pas dans la bonne direction, tous ceux qui n'appartenaient pas à la nouvelle majorité, étaient destitués, démis, accusés renvoyés», ajoutant : «Cette fascination pour la revanche a précipité notre pays dans la stupéfaction d'abord, dans l'indignation ensuite. Le nombre de mensonges, le nombre de gens à qui on a menti est si important, qu'aujourd'hui se répand partout en France, dans toutes les régions, dans toutes les catégories, une sourde colère».

    Bien sûr, contraint par Alain Juppé et François Fillon, il a accepté l’organisation de primaires mais il a dégainé avec, pour argument : « aucune organisation ne peut fonctionner sans leadership » et, sous-entendu, le leader c’est lui.

    Voilà un Sarkozy qui revient amnésique et qui a déjà oublié avoir été battu sur son comportement et sa politique. En fait, il reproche à François Hollande de n’être pas mieux que lui sur le plan de l’exemplarité et de la vie privée. Il oublie que la colère contre François Hollande n’’efface pas celle contre lui. En conclusion, il construit son retour sur l’échec de la politique de François Hollande qui n’a été pourtant que le prolongement de la sienne. Il refuse son propre bilan et se pose en chef charismatique. Il ne fait pas de doute qu’il reprendra sa place au sein de l’UMP ou de ce qu’il veut en faire, c’est-à-dire une machine à gagner les prochaines Présidentielles.

    Il a sorti un discours électoral qui va au-delà de la présidence de l’UMP en balayant un peu tout: économie, immigration, homophobie, terrorisme, écologie… Sur ce dernier thème, il n’a pas rassuré les écologistes puisqu’il s’est dit favorable à l’extraction du gaz de schiste, mais s’est mis dans la poche les lobbies de cette extraction qui représente des enjeux financiers colossaux et des catastrophes écologiques tout aussi colossales. « Je ne peux pas accepter que les Etats-Unis soient devenus, du point de vue de l'énergie, indépendants grâce au gaz de schiste et que la France ne puisse pas profiter de cette nouvelle énergie, alors que le chômage ravage tant de nos territoires et tant de nos familles, c'est inacceptable », a-t-il lancé. Aucun doute, il a déjà cédé aux lobbies qui veulent imposer l’extraction de ce gaz. Il cite les Etats-Unis. Alors nous vous donnons un petit aperçu de ce qui se passe là-bas…

    A qui s’adresse cet engouement de Sarkozy pour le gaz de schiste ? Nous vous laissons réfléchir à cette question. Non, Sarkozy n’a pas changé.  D’ailleurs il ne s’en cache pas devant ses fans qui le veulent tel qu’il est. Il a même joué de sa réputation de batailleur, assurant qu’«il y aura des primaires à droite avant 2017, qui pourrait douter de bonne foi qu'il en fût autrement? Vous me connaissez ! »

    On le connaît et c’est pour cela que l’on en veut plus ! Un petit groupe est venu le lui dire. Une dizaine de personnes a voulu perturber le meeting. «Sarkozy, délinquant», se sont-ils écriés. Réponse de Nicolas Sarkozy depuis le pupitre: «Ne nous intéressez pas à eux». En fait Nicolas Sarkozy veut que ses partisans ne s’intéressent qu’à lui. Il fait tout pour leur poser des œillères et ne leur demande que de braire.

    U barbutu  

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  • Macron_elkbach

    Voici les déclarations d’Emmanuel Macron qui ont fait polémique et blessé les salariées de l’entreprise GAD qui ont manifesté leur colère sur le petit écran : « Dans les sociétés qui me sont données, sur les dossiers que j'ai, il y a la société Gad. Vous savez ? Cet abattoir. Il y a dans cette société une majorité de femmes. Il y en a qui sont, pour beaucoup, illettrées.Pour beaucoup on leur explique : « vous n'avez plus d'avenir à Gad ou aux alentours. Allez travailler à 50 ou 60 kilomètresCes gens-là n'ont pas le permis de conduire. On va leur dire quoi ? Il faut payer 1 500 euros et il faut attendre un an ? Voilà, ça ce sont des réformes du quotidien et ça ce sont des réformes qui créent de la mobilité et de l'activité ».

    C’était sur les ondes d’Europe 1, lors d’une interview menée par Jean-Pierre Elkabbach, qui ne doit pas être mécontent du scoop réussi. Il s’agit sans aucun doute d’une maladresse derrière une bonne intention alléguée et le ministre du commerce et de l’industrie s’en est excusé « platement ». Parler des salariées de l’entreprise Gad (désigné comme un abattoir comme si cela avait de l’importance) comme étant des femmes pour la plus grande partie illettrées, ce n’est cependant pas anodin.  Est-ce à ne pas relever après les révélations, par Valérie Trierweiler, de l’expression « sans-dent » utilisée par François Hollande ?  Les salariées illettrées d’un abattoir ! Que traduit ce type de maladresses ? Pourquoi stigmatiser des femmes en ajoutant pour la plupart illettrées et sans permis de conduire ? Pour les aider, a expliqué le ministre. 

    Le fossé qu’il y a entre le peuple et tous ces promus de la politique.  Nous en revenons aux mots forts de Jean Jaurés : « Les hommes pratiques […] sont ceux qui emploient quelques mots humanitaires pour amorcer les suffrages du peuple et qui, sous ces mots, ne mettent aucun sentiment ardent, aucune idée précise qui puisse inquiéter les privilégiés ». Parfois ils font des lapsus ou utilisent des mots qui blessent, non pas pour blesser mais parce que c’est révélateur de leur éducation et de leur cursus.

    Les hommes politiques sont coupés de la réalité sociale qu’ils soient élus ou qu’ils viennent de la société civile comme Emmanuel Macron qui n’a aucun mandat électif. Ils sortent le plus souvent du même moule : Sciences Po et l’Ena. Leur entrée en politique se fait par l’intermédiaire d’un sponsor et, une fois installés, ils sont dans ce qu’ils appellent le « tunnel », c’est-à-dire une carrière politique dont le développement est assuré. Ils font carrière à droite ou à gauche, passent de gauche à droite et restent des libéraux. Ils ne voient les problèmes sociaux qu’à travers des ouvrages théoriques, des statistiques, des pourcentages, des courbes… Leurs rapports avec l’électorat passent par les techniques de communication et le story-telling.  Les discours font partie de leurs exercices professionnels et ils passent leurs oraux devant une presse déjà conquise.

    Il ne faut pas s’étonner de la  fracture croissante entre le peuple et ses élites dirigeantes, politiques, administratives, judiciaires, médiatiques, universitaires, dans la France contemporaine. Il suffit de faire la liste de tous les diplômés de ce qui est devenue la classe politique en commençant par les deux derniers chefs de l’Etat. On y trouve bon nombre d’énarques et d’avocats d’affaires issus de la grande bourgeoisie. Ils parlent parfois comme ils en ont l’habitude en privé et se rendent compte à postériori de la portée que peut avoir une expression ou une stigmatisation même involontaire. Ils ne sont animés par aucun sentiment ardent mais uniquement par un conservatisme chevillé à leur esprit et une idée méprisante du peuple au bout de leur langue. Lorsqu’ils tiennent des propos humanistes, c’est qu’ils sont en campagne ou en difficulté.

    Chassé le naturel, il revient au galop. Pour ce faux pas, Emmanuel Macron méritait bien un coup de pied de l’âne qui, comme un fait exprès, est l’anagramme de l’Ena. Le ministre y a fait partie de la promotion Léopold Sédar Senghor qui a écrit : « Il suffit de nommer la chose pour qu'apparaisse le sens sous le signe ». En nommant des salariées de l’entreprise Gad comme étant des « illettrées », il y a mis forcément du sens. On trouve des synonymes : analphabètes, ignares. On trouve le contraire : l’intellectuel. Lorsqu’un intellectuel traite quelqu’un d’illettré, on y trouve forcément un certain mépris et, s’il s’apitoie sur son sort, de la condescendance. Ce sont les mêmes rapports qu’entre le riche et le pauvre.

    Dans une interview, Emmanuel Macron avait déclaré : « Il n’est pas interdit d’être de gauche et de bon sens ». Sans doute, a-t-il voulu maladroitement exprimé ce « bon sens » qui  fait partie de l’arsenal classique de la droite. Pour Roland Barthes et les intellectuels de gauche  le bon sens, c’est le « chien de garde des équations petites-bourgeoises ».

    combats_mosco

    Pour me changer les idées, j’ai feuilleté le Canard enchaîné qui dévoile que, lorsque Pierre Moscovici était ministre de l’Économie, il se serait servi de l'argent de l'Etat pour faire sa publicité d'homme politique. Le ministère des Finances aurait payé de novembre 2012 à mars 2013, 19.136 euros par mois à Pierre Moscovici pour une mission de conseil en communication : soit un total de 95.680 euros. Le quotidien explique : "Outres des conseils, une aide à l'organisation de réunions et des topos écrits, le budget communication du ministère a également financé des notes préparatoires à la rédaction de son livre". Il s’agit de l’opus « Combats ».  L'ancien ministre se justifierait en avançant que son ouvrage était celui d'un ministre de l’Économie et non un livre personnel. C’est pourtant bien de lui qu’il parle à la première personne. Nous avons noté dans un article d’octobre 2013 paru dans l’Express  : si Mosco écrit un livre, décrypte un proche de François Hollande, c'est pour se redonner une perspective et se repositionner. Il lorgne sur un poste de commissaire européen ou sur Matignon ou sur le Quai d'Orsay". Symptomatique: l''intéressé sort du "Nous" gouvernemental et passe au "Je", omniprésent au fil de son essai. Depuis lors il a obtenu son poste de commissaire européen. On se demande à qui sont reversés les droits d’auteur. Ce serait honnête que le ministre de l’Economie Emmanuel Macron les encaisse dans son budget ministériel pour rembourser les 95.680 € qui pourraient être investis dans la  formation professionnelle et la lutte contre l’illettrisme dans les entreprises.  Ecrire un livre pour les illettrés ! Une gageure à laquelle Pierre Moscovici n’a sans doute pas songé.

    Battone.

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  • Du fil de l'actualité en aiguille, commentons quelques actualités...

    Il faut dénoncer sans relâche les désinformations et les mensonges qui polluent les réseaux sociaux et les boîtes e-mails. Des images détournées et messages mensongers sont parfois transmis par vos connaissances sans aucune vérification sur leur véracité. Soyez moins crédules. Le Net est utilisé comme un miroir aux alouettes par des internautes d’extrême-droite. Sur Facebook, les images détournées d’un tournage cinématographique ont été partagées des milliers de fois, sans être dénoncées jusqu’à la parution de quelques articles de presse. Ces agissements se banalisent comme les escroqueries par hameçonnage (fishing), en partant du postulat que sur un grand nombre, un pourcentage se laissera abuser.

    Chaque jour, on constate que le nazisme n’est pas mort et enterré avec Hitler. En Belgique, on banalise l’exposition et la mise en vente d’objets nazis. La présence de casques et d'accessoires militaires nazis exposés dans un magasin d’armes boulevard Adolphe Max à Bruxelles suscite l'indignation d'un journaliste français, Jean Quatremer (correspondant à Bruxelles pour le quotidien Libération).

    En France le racisme s’expose de plus en plus dans une presse. Pierre Desproges disait en parlant de Minute : « Pour le prix d'un journal, vous avez la nausée et les mains sales" (deux ouvrages de Jean-Paul Sartre). Nadia Vallaud Belkacem a cité l’humoriste pour répondre à des articles de Minute et Valeurs actuelles, journaux d’extrême-droite. La publication de Minute titre "Une Marocaine musulmane à l'Education nationale" tandis que Valeurs Actuelles fait sa une sur "L'ayatollah". Nous attendons son action politique à la tête du ministère de l’Education nationale mais considérons qu’elle a fait allégeance à la politique libérale incarnée par Manuel Valls et François Hollande. Nous ne soutenons pas cette ministre carriériste qui, derrière un sourire permanent, pratique la langue de bois. Toutefois les attaques de Minute et Valeurs actuelles sont indignes d’une presse d’opinion et relèvent de l’invective raciste. Nous ne reviendrons pas sur toutes les unes de ces deux journaux qui, sans aucun doute, donnent la nausée et sont écrites par des mains sales. C’est cette presse qui alimente en permanence la haine et draine les lecteurs vers l’extrême-droite.

    En ce qui concerne la rentrée scolaire, sans entrer dans le débat sur le temps scolaire, les maires qui ont organisé la fronde au détriment des enfants et des parents sont dans leur tort, en particulier dans les grandes villes comme Marseille où Jean-Claude Gaudin a trouvé des millions d’euros pour le stade Vélodrome mais, malgré le long délai pour la mise en place, n’a pas prévu de budget pour les activités périscolaires. Il a provoqué la colère des parents mis en difficulté par sa carence.

    L’opposition de gauche à la politique actuelle n’a rien à voir avec celle de la droite qui prône l’ultralibéralisme et celle de l’extrême-droite porteuse de haine. Quoiqu’en dise la presse godillot de la religion libérale, une politique de gauche est possible dans le cadre républicain que sont la liberté, l’égalité, la fraternité et la laïcité. A l’intégrisme religieux et sa violence physique, on peut comparer l’intégrisme libéral et sa violence économique. La gauche n’est une utopie que parce qu’elle n’a jamais réellement gouverné depuis le Front populaire. Que la droite la combatte, c’est logique mais pas en ce qui concerne des politiciens se disant de gauche. Si l’humanisme est la recherche d’un idéal, il n’est pas utopique de mettre l’humain d’abord car l’utopie est ce qui n’est pas encore réalisé et sorti de champ de l’utopie.

    Au « pragmatisme politique », nous préférons la « justice sociale ». A la soumission, nous préférons l’indignation et la révolte, porteuses d’espoir.

    Le bon sens, évoqué par Emmanuel Macron, n’est pas celui populaire de la gauche mais celui d’un homme de droite. « La force du bon sens » est même le slogan de la liste FN de Villeurbanne aux dernières élections municipales. Le « bon sens » du gouvernement Valls, de Macron et de Hollande, c’est ce qui avait fait réagir Barthes, selon lequel le « bon sens », avec ses relents terriens, porte l’aspiration conservatrice à la finitude du monde, à l’immuabilité des choses. Mais ce concept est vicieux car il empêche « d’imaginer l’autre ». Il ferme le débat, il enferme l’interlocuteur, il bloque le rêve… un article critique sur le site RUE89.

    Manuel Valls aime les entreprises et, si nous croyons les extraits du livre de l’ex-première dame de France, Hollande se moque des pauvres. Valérie Trierweiler rapporterait que le président, dont l’ennemi fut un court instant la Finance, lors d'un aurait raillé sa famille, ses origines modestes. Elle ajouterait : Il s'est présenté comme l'homme qui n'aime pas les riches. En réalité, le président n'aime pas les pauvres. Lui, l'homme de gauche, dit en privé : « les sans-dents » très fier de son trait d'humour. François hollande a eu beau, paraît-il, lui envoyer des fleurs, multiplier les invitations à dîner et envahir son téléphone de messages, elle a écrit son livre, qui sort aujourd’hui, chez elle dans le plus grand secret pendant six mois, sur un ordinateur qu'elle avait pris soin de ne relier à aucune connexion. Surprise, surprise pour Hollande et droits d’auteure pour elle. En dehors du mépris de Hollande pour les pauvres, elle ne nous apprendra rien. Si c’est pour dire que Hollande est cynique, menteur et calculateur, on s’en doutait déjà. On peut même imaginer les calculs qu’il a pu faire en nommant Manuel Valls premier ministre. Il met la responsabilité de sa politique libérale sur le dos de son rival. Si ce dernier n’obtient pas la confiance, il ne dissoudra sans doute pas l’assemblée mais nommera un autre premier ministre en cherchant un compromis et de nouvelles alliances. Dans tous les cas, il pense jouer gagnant. A deux ans des prochaines présidentielles, il faut n’attendre de lui que des calculs politiciens et des promesses qui n’engagent que ceux qui les écoutent.

    Après le livre de Florence Duflot, on peut dire, avec celui de Valérie Trierweiler, que la rentrée littéraire n’est pas favorable à Hollande, mais peut-on parler de littérature ? Parle-t-on de presse en ce qui concerne Voici, Gala, Closer et autres revues à scandales ?

    Nous retenons les « sans-dents » ! Quelle honte lorsque l’on connaît les tarifs des dentistes et les petits taux de remboursement de la sécurité sociale dès qu’il s’agit d’implants et de prothèses ! On comprend maintenant que François Hollande, comme Sarkozy, s’entoure de politiciens aux dents longues. Les siennes rayaient déjà le parquet au sein du parti socialiste.

    Nous n’achèterons pas le livre de cette ex-concubine car nous en savons assez sur lui sans y ajouter les anecdotes d’un règlement de comptes conjugal qui a pris les allures d’un vaudeville. Valérie Trierweiler ne fait que, par vengeance et profit, tirer sur une ambulance. Elle a bénéficié d’une promotion exceptionnelle dans la presse, puisque la sortie de son livre a occulté honteusement l’actualité sociale et internationale. Avec Sarkozy, nous pensions avoir touché le fond mais Hollande a démontré qu’il pouvait y avoir un double-fond. Nous ne lui dirons pas comme elle le dit dans son titre à François Hollande « Merci pour ce moment !" même si avec nous le divorce idéoligique est prononcé.

    Tout cela démontre que l’homme providentiel n’existe pas. La France ne peut plus être dirigée et représentée dans le monde par un président-monarque. Pendant combien de temps encore faudra-t-il attendre pour obtenir une reforme constitutionnelle et nous faire sortir de ce régime présidentiel ? De Gaulle est mort depuis longtemps et a obtenu ses pouvoirs de président dans une époque révolue et sans la gauche. Force est de constater que Mitterrand et Hollande n’ont pas fait évoluer la constitution française de façon significative. Le costume de Président de la république est devenu trop grand pour les politiciens d’aujourd’hui. Qu’ils soient de droite ou de gauche et ce n’est pas qu’une question de taille. La France a besoin de plus de démocratie et d’une Sixième république.

    La presse télévisée continue sa propagande libérale. Lorsque Rebsamen montre du doigt les chômeurs, d’aucuns s’empressent de dire que les chômeurs sont moins contraints en France qu’en Grande-Bretagne et en Allemagne. Le débat du les 35 heures est relancé, alors les mêmes sortent des statistiques sur l’absentéisme dans le secteur public plus important que chez nos voisins. Les secteurs des transports et de la santé seraient les mauvais élèves… ils font oublier qu’il s’agit d’arrêts maladie et d’accidents du travail ! Les commentaires sont orientés à charge contre les salariés français du secteur public. Que les fonctionnaires ne se rassurent pas, ils reviendront sur la sellette comme cela est périodiquement fait.

    Aux dernières nouvelles, François Hollande menace la Russie de ne pas lui livrer un navire de guerre en novembre prochain, sans doute sous la pression de l’Otan, c’est-à-dire des Anglo-saxons. Avec Fabius, ils avaient pourtant expliqué que cette livraison était incontournable. On sait déjà que, si elle n’a pas lieu, cela coûtera à la France des millions d’euros et des chômeurs en plus. L’enjeu n’est pourtant pas clair puisqu’il s’agit du conflit ukrainien dans lequel il apparaît difficile d’avoir une opinion tranchée. L’Otan, les USA et l’Europe ont pourtant désigné l’ennemi commun ; la Russie. Pendant ce temps, les soldatesques ukrainiennes pro-européennes et prorusses s’entretuent, les populations subissent un conflit qui se durcit, les interventions étrangères ne font qu’envenimer la situation. A l’interventionnisme russe, les Américains et les Européens ont répliqué par un blocus économique. Les Russes ont déjà fait suite à ce blocus par des représailles économiques. On a pu voir, dans le passé, que le blocus économique contre Cuba n’est pas venu à bout de Fidèle Castro, celui de l’Irak n’a pas renversé Sadham Hussein et celui de la Syrie ne vient pas à bout de Bachar el-Assad. Ce n’est certainement pas un blocus économique qui fera changer Poutine de politique dans le conflit ukrainien, d’autant plus qu’il a le soutien populaire des Russes en Russie et des pro-russes en Ukraine.

    Voilà ! Nous arrêtons là nos commentaires pour laisser libre cours aux vôtres. Il y a temps de choses à penser et à dire ! Malheureusement, l’actualité génèrerait l’angoisse et la déprime si nous ne cultivions pas l’espoir d’un monde meilleur. A ceux qui qualifient d’utopique cet espoir, il faut opposer la résistance à cette fatalité qu’il nous assène quotidiennement. Tout ce qui va mal dans notre société devrait nous pousser vers le meilleur en refusant l’abstentionnisme et le pire.

    Pour 63% des Français, l’opposition ne ferait toutefois pas mieux que la majorité actuelle. Ce sondage ne prend en compte que l’opposition constituée par l’ancienne majorité de droite. Cela n’empêche pas Sarkozy de préparer l’annonce de son retour à l’UMP. Cette semaine, il a beaucoup reçu : Jean-Pierre Raffarin, le coleader de la Droite forte Guillaume Peltier, Hervé Mariton, ses ex-ministres Nathalie Kosciusko-Morizet ou Laurent Wauquiez… Il a reçu aussi Alain Juppé et doit rencontrer Jean-François Copé.

    Jean-François Copé ! Officiellement ils ne se sont plus vus depuis le 23 mai, à l'avant-veille des élections européennes. La démission contrainte de Copé de la tête de l'UMP face au scandale Bygmalion n’avait soit disant pas arrangé leurs relations puisque Sarkozy resterait persuadé que le maire de Meaux l'a « volé » et qu'il était au courant des malversations avouées par Jérôme Lavrilleux… ce qui peut n’être qu’un système de défense : celui des fusibles. Lavrilleux fusible de Copé, lui-même fusible de Sarkozy ? C’est la question que doivent se poser les magistrats en charge de ce dossier.

    main_gauche

    Au-delà de cette bipolarisation médiatique UMP-PS du débat politique à laquelle est venu se mêler le Front national, Il existe une troisième voie qui est celle d’une alternative à gauche. Elle n’est pas traitée honnêtement par cette presse libérale formatée, mais elle est bien présente sur le terrain politique et social. Pour cette alternative de gauche, « Mettre l’humain d’abord » a du sens et le bon sens est celui d’un changement de cap, n’en déplaise à Emannuel Macron, nouveau ministre de l’économie et de l’industrie dont le « bon sens » revendiqué n’est qu’une arme idéologique du libéralisme.

    Battone

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  • Quoi de neuf dans la sphère politique française ?

    quoideneuf

    Le conseil des ministres de rentrée s’est tenu de façon synchro avec une interview donnée par François Hollande au journal Le Monde. Décidément notre chef de l’Etat aime les métaphores marines : il refuse « toute godille ou tout zigzag ». Il défend encore et toujours son « cap » et s’accroche à son pacte de responsabilités comme à une bouée de sauvetage. A croire qu’il assume avec entêtement son image de capitaine de pédalo ! Une fois encore, il va pédaler plus vite pour accélérer les réformes. Lui qui a les yeux rivés sur les courbes et indices économiques affirme que « les choix ne peuvent être rediscutés à chaque fois qu'un indice trimestriel est connu ». Il inscrit le pacte de responsabilité dans une politique économique de l’offre et claironne : « L'objectif est clair : moderniser notre économie en améliorant la compétitivité et en soutenant l'investissement comme l'emploi ». Il a sorti à nouveau sa boîte à outils.

    Que propose-t-il ? Des mesures pour doper la croissance. Il demande, dans le secteur du logement, un « plan de relance » qui « touchera à la fiscalité, aux procédures et aux financements ». En écho, Manuel Valls accuse Cécile Duflot d’avoir démoralisé ce secteur et d’être responsable de la croissance en berne. Selon lui «De tous les ministres d'Ayrault, c'est elle qui porte la plus grande responsabilité sur ce qui n'a pas fonctionné pendant les deux premières années du quinquennat. Car Duflot a mené une politique qui a conduit à l'effondrement de la construction. Un effondrement qui coûte à la France de 0.4 à 0.5% de croissance en moins aujourd'hui» (propos rapportés par le Canard enchaîné). La coupable de la croissance zéro, c’est Duflot ! Il n’y a pas eu de mort dans le gouvernement Ayrault pour servir d’autres bouc-émissaires.

    Le chef du gouvernement ne doit pas apprécier la parution, demain, du livre «De l'intérieur, voyage au pays de la désillusion», écrit par l’ancienne ministre du logement qui regrette sa confiance donnée à François Hollande. «La loi Duflot nous a mis dedans…», déplorerait toujours  en privé Manuel Valls selon Le Canard. «… Car Duflot s'est contentée de faire beaucoup de démagogie dans la gestion des rapports entre propriétaires et locataires, sans se consacrer au soutien de la construction. C'est une loi et une politique qui nous coûte cher aujourd'hui dans le secteur du BTP. Notamment pour la construction de logements neufs», ajoute-t-il pour justifier le détricotage de cette loi.

    Quelles sont les autres grandes idées de François Hollande ? Pour favoriser l’investissement, il annonce  des assises qui «  se tiendront en septembre avec l'ensemble des établissements financiers pour les inciter davantage à prêter aux PME » et il espère « mieux orienter l'épargne vers l'économie productive et pour assurer le financement de grands projets collectifs, comme la transition énergétique ». Le ministre de l'Economie, Arnaud Montebourg, doit présenter en septembre un projet de loi sur le pouvoir d'achat. Ce projet « visera à accroître la concurrence dans les prestations offertes aux consommateurs, à faire baisser les tarifs et à lutter contre le maintien de certaines rentes et privilèges ». Il s'agirait aussi « d'adapter la réglementation sur l'ouverture des magasins le dimanche ». Il a toujours des projets en faveur de l'apprentissage et affirme que « des réformes seront engagées pour développer l'apprentissage, les formations en alternance des chômeurs de longue durée et pour moderniser le dialogue social ».

    Il a tout de même parlé du pouvoir d’achat. Le Conseil constitutionnel a retoqué une partie du pacte de responsabilité sur les allègements de cotisations salariales, début août. Pour redonner du pouvoir d’achat, le président de la République propose deux nouvelles mesures en compensation : la fusion RSA-prime pour l'emploi en une nouvelle prestation sociale. Cette réforme doit, selon lui, « favoriser la reprise du travail et améliorer la rémunération des salariés précaires » et sera engagée « dès la loi de finances pour une amélioration du pouvoir d'achat équivalente à ce qui avait été prévu initialement », précise-t-il. Il envisage aussi une révision de l'impôt sur les revenus pour «rendre plus juste et plus simple le barème de l'impôt sur le revenu notamment pour les premières tranches, c'est-à-dire pour les contribuables modestes et moyens ». Elle sera effective pour l'impôt payé à l'automne 2015 et doit amplifier la réduction d’impôt de 350 euros votée cet été. Qui paiera au bout du compte ? On peut penser qu’il y aura d’autres coupes budgétaires dans le service public avec des suppressions de postes de fonctionnaires.

    Enfin, en ce qui concerne sa politique d’austérité et l'objectif de réduction du déficit public à 3% du PIB exigée par Bruxelles, il « considère que le rythme de la consolidation budgétaire en Europe doit être adapté à la situation exceptionnelle que nous traversons, qui est caractérisée par une faible croissance et surtout par une très basse inflation ». Il ajoute : « Je ne demande pas à ce que l'on change les règles, mais qu'on les applique avec toutes les flexibilités prévues par les traités en cas de circonstances exceptionnelles ». On sait quelle a été son influence dans la politique européenne et cela ne devrait pas s’améliorer car  il affirme ne pas vouloir se placer « dans un face-à-face avec l'Allemagne». Il compte, comme promis en 2012, demander gentiment moins d’austérité et un euro moins fort.

    Après une longue interview du président de la république dans le Monde et un conseil des ministres, quoi de neuf ? Rien !

    Du côté de l’UMP, les ténors commencent à grenouiller en vue des prochaines Présidentielles. Les candidats à des primaires se multiplient : Fillon, Estrosi, Bertrand… et aujourd’hui, c’est officiel ; Alain Juppé. Curieusement, ce dernier avait déclaré qu’il s’effacera si Nicolas Sarkozy participe aux primaires. Le problème est que Sarkozy ne veut pas des primaires. Par ailleurs, Alain Juppé considère que le prochain président de l’UMP ne devra pas être candidat. Là, nous sommes en pleine stratégie pré-électorale et ne doutons pas que c’est le plus tordu qui gagnera les Primaires.  Alain Juppé met Nicolas Sarkozy au pied du mur au moment où la presse annonce que l’enquête sur le financement de la campagne 2007 par Kadhafi a amené les juges au Mali pour y chercher des témoins et des porteurs de valises.

    Du côté de la droite, quoi de neuf ? Rien !

    On a appris quelque chose tout de même dans la presse people. Sarkozy maîtrise davantage cette presse qu’Hollande et, Président, obtenait qu’on retouche les photographies en gommant ses bourrelets sur les hanches. Il contrôlait même sa petite taille et usait de tous les subterfuges pour paraître plus grand. Récemment, François Hollande est apparu sur des clichés peu flatteurs dans le magazine Voici du 15 août. Il y est en maillot de bain pendant ses vacances. On le voit dans une posture avachie, se regardant le nombril en lisant, ventre bedonnant et on découvre l’ampleur de sa calvitie. Dans l’interview accordée au journal Le Monde, il critique l'hebdomadaire people en invoquant le respect dû à la fonction présidentielle et commente : « Je ne vous dirai pas ce que j'éprouve. Vous pouvez l'imaginer. Au-delà de ma personne, c'est la fonction présidentielle qui doit être respectée. Chacun devrait le comprendre, quels que soient les arguments commerciaux ». La moquerie ne réside pas dans son physique qui n’est pas celui d’un Adonis mais dans le nombre de ses conquêtes féminines qui n’est pas en adéquation avec la photographie publiée. La rédactrice en chef de Voici, Marion Alombert, s’est expliquée sur le site Rue89 : « François Hollande n'est pas l'homme le plus sexy du monde et ce n'est pas de ma faute. Ce sont des photos de vacances banales, qui n'ont rien de dégradant, il n'est pas à quatre pattes par terre. Nous n'avons pas pris les photos les plus dures, il n'y a aucune mauvaise intention.» Passons sur la mauvaise intention! On doit reconnaître que Nicolas Sarkozy a bénéficié d’un meilleur traitement mais cela n’en a pas fait l’homme le plus sexy du monde, sauf aux yeux de Carla, si l’on en croit sa chanson « Mon Raymond » (Il faut traduire « Mon Nicolas »). Julie Gaillet doit avoir, elle aussi, pour son François les yeux de Chimène. Et puis, tout cela démontre que, même complexé par son physique, un homme politique peut devenir Président de la république et changer de femme plusieurs fois. Les pensions alimentaires et compensatoires ne freinent pas ses aventures sentimentales. Avec le pouvoir et l’argent, on se décomplexe vite. On peut même attraper la grosse tête et se croire beau.

    Du côté de amours de Sarkozy et d’Hollande, quoi de neuf ? Rien.

    Cette accumulation de riens est la manifestation que rien ne change maintenant comme hier, si ce n’est quelques apparences. La politique est devenue une usine à brouillard qui ne produit que du mauvais temps. Profitons des quelques jours de vacances qu’il nous reste, malgré les passages nuageux. L’avis de tempête concerne la rentrée sociale. Elle arrivera assez tôt !

    Fucone

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