Gauche alternative en Corse
Où en sommes-nous?
Ca y est ! La campagne officieuse pour les prochaines municipales à Ajaccio démarre. Déjà des listes émergent. Tout d'abord celle de l’éphémère maire sortant Laurent Marchangeli qui n’arrête pas de hurler au complot. Pourtant les dernières élections ont été annulées pour « manœuvres frauduleuses et nombre significatif d’émargements irréguliers », par le tribunal administratif de Bastia. De surcroît, il pèse sur la ville une suspicion d’utilisation frauduleuse de fonds publics pour « l’achat » de voix, nécessitant une enquête judiciaire. On attend avec délice les résultats de cette enquête.
Le Front national a bien l’intention de présenter sa propre liste avec son programme particulièrement méphitique. Un programme qui se résume en une phrase : Haro sur les immigrés.
L’ancien maire social-démocrate, Simon Renucci, malgré sa volonté de quitter la politique après sa défaite de mars dernier, renaît de ses cendres et décide de se lancer à nouveau dans la bataille électorale. Il consulte tout azimut. Déjà, un semblant de contour se dessine pour sa future liste. Celle-ci comprendrait des ex-colistiers et ratisserait très large. Elle intégrerait diverses personnalités dont l’engagement à gauche est loin d’être affirmé. Le Parti communiste, pour sa part, a décidé de rejoindre l’équipe Renucci, comme lors des élections précédentes, refusant une fois de plus l’idée d’une liste du Front de gauche, avec ses différentes composantes, dès le premier tour des Municipales. C’est son choix. Mais a-t-il bien tiré les enseignements des dernières élections ? Toutefois et en aucun cas, il ne saurait se prévaloir de l’étiquette du Front de gauche comme on peut l’entendre de ci de là dans Ajaccio et dans certains media.
Simon Renucci fait également des appels en direction des nationalistes, en particulier de Corsica libera. Ces derniers n’ont pas encore arrêté leur choix.
Une autre liste se réclamant de la gauche entre dans la danse. Celle de François Casasoprana, partisan d’un rajeunissement et d’un renouvellement du personnel politique ajaccien. Il se veut proche de Manuel Valls. Tout un programme.
Voilà l’état actuel des listes en présence. Mais il est à déplorer l’absence d’une liste authentiquement de gauche, notamment d’une liste du Front de gauche, avec toutes ses composantes. C’est préjudiciable à plusieurs égards. Si on analyse de près la tournure que prend la campagne officieuse on constate qu’elle est essentiellement axée sur l’affrontement de personnes où tous les coups sont permis. On fait de la fraude électorale un cheval de bataille. Les problèmes essentiels des ajacciennes et des ajacciens sont ainsi occultés. Que deviennent les problèmes de transports publics, de gestion de l’eau, d’environnement, de logement social, d’emplois utiles. De même les problèmes de la réduction des dotations de l’Etat aux communes et des conséquences de la politique d’austérité et de régression sociale menée par le pouvoir dit socialiste ? Oui que deviennent-ils ? La question mérite d’être posée à la population d’Ajaccio.
Jean-Antoine Mariani