Gauche alternative en Corse
Solidarité avec
les étudiants Tunisiens harcelés
Qui ne se souvient de cet élan démocratique et l’enthousiasme qui l’accompagnait en 2011 et qui a permis de chasser Ben Ali du pouvoir en Tunisie. Les jeunes en mal d’avenir et confrontés au chômage, à l’absence de débouchés et aux tracasseries quotidiennes ont joué un rôle important dans la chute du pouvoir et la révolution du Jasmin. Le rassemblement avec le peuple, les ouvriers, les salariés, les syndicalistes a porté ses fruits. La volonté d’émancipation, de jouer un rôle dans l’évolution démocratique du pays a été fort et unificateur. Le « printemps arabe » pour reprendre une idée fort développée à l’époque s’est malheureusement peu à peu étiolé. Les illusions ont laissé la place à la déception.
Six ans après, les hommes au pouvoir ont changé, mais les problèmes économiques, sociaux, démocratiques demeurent. Les jeunes ont le sentiment d’un loupé, l’amertume se manifeste de plus en plus notamment parmi les étudiants qui ont activement participé à la révolution du jasmin et qui espéraient construire une société progressiste et démocratique.
A la fin de l’année 2015, le 17 décembre un groupe de 28 anciens militants de l’UGET (Union Générale des Etudiants Tunisiens), ainsi que des militants de l’Union des Diplômés Chômeurs (UDC) se sont engagés dans l’action et observé une grève de la faim à Tunis, au siège de l'Union Générale des Etudiants de Tunisie, au nom de tous les chômeurs fichés depuis l’époque de l’ancien régime, pour revendiquer leur droit au recrutement dans la fonction publique sur la base de l’amnistie générale. La majorité des grévistes de la faim engagés dans ces actions sont des anciens militants du syndicat de l’Union Générale des Etudiants de Tunisie (UGET) et ont été des opposants farouches au Président Zine el-Abidine Ben Ali. Nombre d’entre eux ont été incarcérés et se sont vu interdire l’accès aux universités et aux emplois du secteur et service public.
La grève a duré 30 jours pour aboutir à un accord le 18 janvier 2016 signé avec les pouvoirs publics. Une première liste de 774 personnes victimes a été établie.
Cependant, le gouvernement n’a réglé jusqu’à ce jour que très peu de cas et les deux organisations (UGET et UDC) ont contesté la présence dans les 195 cas réglés des noms de personnes ne figurant pas dans liste des 774 recensés.
C’est cette situation qui a incité 18 militants à entamer une nouvelle grève de faim depuis déjà plusieurs jours pour réclamer l’application de l’accord du 18 janvier 2016 qui prévoyait le recrutement des personnes victimes d’interdits professionnels et fichés par la police.
Aujourd’hui Manca Alternativa/Ensemble en Corse, tient à apporter son soutien aux militants victimes d’interdits professionnels, brimés et victimes d'un harcèlement politique en Tunisie. Cette situation n’est pas acceptable à l'égard de ces étudiants. La solidarité internationale doit s'exprimer car c'est aujourd'hui la seule attitude politique qui peut amener un pouvoir à reculer et respecter les droits humains.
Manca alternativa
Ajaccio le 14 janvier 2017