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Gauche alternative en Corse

Un bel exemple d'opportunisme

Publié le 14 Janvier 2017 par Manca alternativa

Giacobbi et Orsucci s’acoquinent avec Macron

 

Un bel exemple d'opportunismeBattu aux dernières élections et empêtré dans des ennuis judiciaires pour détournement de fonds, Paul Giacobbi n'a même pas attendu la primaire organiséepar le PS en soutenant Sylvie Pinel, la candidate de son parti, le PRG. Il apporte son fragile soutien à Emmanuel Macron dans un communiqué de presse ainsi rédigé :

Pourquoi j’apporte mon parrainage à Emmanuel Macron.

Membre du mouvement En Marche dès sa création, j’ai choisi de soutenir l’ancien ministre de l’Economie, bien avant qu’il ne présente sa candidature.

Je partage son diagnostic lucide sur le manque de compétitivité de la France et adhère à ses propositions de réformes, notamment en faveur d’un cadre fiscal favorable à l’investissement des entreprises.

En matière d’organisation du travail, je suis convaincu de la nécessité de penser différemment l’accès à l’emploi et à la formation pour que chacun puisse d’abord vivre de son travail  et que ce travail corresponde à ses moyens, ses compétences, sa formation.

Sans abolir les 35 heures, il convient d’assouplir ce cadre, dans la concertation et d’abaisser les charges salariales pour redonner du pouvoir d’achat aux ménages.

Sur les retraites, je suis favorable à une retraite par points qui reflèterait la réalité du travail.

En matière de chômage, je suis favorable à sa proposition d’ouvrir les droits aux indépendants, aux commerçants et aux artisans. Très logiquement, il estime que le financement devrait être plus supporté par l’impôt que par une cotisation qui pénalise ceux qui travaillent.

La Corse sera une étape importante de sa campagne. J’ai eu l’occasion de m’entretenir, à plusieurs reprises, avec lui des défis qui attendent notre île.

Il prendra le temps prochainement de la visiter, de l’écouter, d’essayer de comprendre avant de proposer et de partager des idées et des projets.

Avec Emmanuel Macron, la France doit se mettre en marche et la Corse avec elle !"

Ainsi, après Christine Lagarde (directrice du FMI condamnée pour négligence dans l’affaire Tapie), Pierre Gattaz (patron provocateur du Medef) et trois anciens ministres de la droite, Paul Giacobbi affiche son ultralibéralisme économique. Il fait pourtant partie des élus égratignés par Emmanuel Macron qui a dénoncé le carriérisme politique et le clientélisme pour jouer la carte du candidat antisystème, lui qui n’a aucun mandat électif. Paul Giacobbi veut mettre la Corse en marche avec la France, au même pas ultralibéral, après avoir fait des appels du pied aux autonomistes et aux nationalistes pour se faire réélire. Appels non entendus. Le contraire aurait été une compromission et une erreur politique  de la part de ceux qui ont gagné les élections et lui ont ravi l’exécutif et l’assemblée de la Collectivité Territoriale de Corse.

Paul Giacobbi devrait savoir que l’on ne met pas les Corses au pas et que l’on ne les fait pas marcher car ils connaissent la magagne. Son soutien à Macron pourrait passer pour une grosse blague qui ne trompera personne. Pense-t-il aujourd’hui sauver sa carrière politique en se mettant au service d’Emmanuel Macron qui n’a aucun relai politique en Corse ? La fonction était vacante. Il l’a prise.  Ni de droite ni de gauche ! Voilà un positionnement politique qui  convient à ce député radical de gauche, si l’on en croit le Procureur de la république près le TGI de Bastia  qui le considère comme « le grand ordonnateur d’un système qu'il a mis en place à son bénéfice exclusif ». C’est ce qu’a déclaré lors de l'audience le procureur  Nicolas Bessone, selon lequel le détournement a été réalisé « dans des proportions jamais atteintes » en Corse.  Ce magistrat a ajouté : « Si Paul Giacobbi n'était pas condamné, ce serait un recul pour la République ». Paul Giacobbi dénonce un procès politique, comme d’autres politiciens incriminés dans des affaires judiciaires et, parmi eux, même un ancien président de la république a opté pour cette stratégie de défense.

L’ancien président de l’exécutif corse s’est mis en marche mais la justice risque de l’arrêter et Emmanuel Macron ne pourra rien pour lui.  Le jugement est mis en délibéré le 25 janvier à 14h. Les élections, c’est au printemps. Paul Giacobbi fera sans doute appel du jugement qui pourrait lui être défavorable. Il continuera à siéger à l’Assemblée nationale et à marcher pour Emmanuel Macron, avec un boulet judiciaire qui lui faudra traîner.

Un bel exemple d'opportunismeJean-Charles Orsucci, maire de Bonifacio ex-vice-président à la CTC présidée par Paul Giacobbi, s’est aussi positionné. Il est souvent présent aux réunions de l’ex-ministre de l’économie. Il va se disputer, avec Paul Giacobbi, le premier rôle de meneur, dans l'île, de la campagne d'Emmanuel Macron. Cet élu local socialiste avait déclaré, lors d’une émission Contrastu en octobre 2016 : « On ne peut pas avoir ici cette nouvelle génération de gauche qui a un discours volontariste, qui estime que l’autonomie est une voie nécessaire - de Alessandrini en passant par de Gentili et tous les autres - et à Paris un discours jacobin fermé… etc.  ». Selon lui, il existe donc un parti socialiste national et un parti socialiste local. Il déclarait militer auprès des instances parisiennes pour que ce discours soit entendu, ce qui restaurerait la crédibilité de la gauche auprès des électeurs corses. Jean-Charles Orsucci s’inscrivait déjà dans un discours à géométrie variable. Jadis radicalement à gauche, il a glissé vers le « ni droite ni gauche » où l’équation est « droite + gauche = droite ». Il a le goût pour les mathématiques qui nous renvoient aussi aux sondages et aux élections. Le chant des sirènes médiatiques attirent certains élus vers le produit politique de l’année.

Du côté de la presse, il faut rappeler qu’Emannuel Macron est soutenu par Patrick Drahi, patron de presse. C’est lui BFM.TV et l’Express. On se souvient comment BFMTV a traité l’affaire de Sisco à charge contre les Corses. L’express est le journal où sévit l’éditorialiste Christophe Barbier corsophobe notoire.

Sur le plan national, les soutiens de Macron ne devraient laisser aucun doute sur l’ultralibéralisme de cet énarque qui a fait fortune en spéculant au service des Rothschild. Pierre Gattaz, patron provocateur du Medef, le trouve rafraîchissant et ne tarit pas d’éloge sur lui. Christine Lagarde l’apprécie fortement et non pas négligemment. Trois anciens ministres de droite l’ont rallié dont Renaud Dutreil, ex ministre de Raffarin, qui est parti, en 2008, à New York où il a présidé la filiale nord-américaine de LVMH dont le grand patron Bernard Arnaud vient de promettre à Trump d’investir aux USA et qui a fait l’objet d’un documentaire édifiant « Merci Patron » réalisé par François Ruffin. On y découvre le management patronal au sein de LVMH à travers les déboires d’un couple de salariés mis au chômage.

En Corse, déjà le Front national essaie d’instrumentaliser les peurs. Il ne manquerait plus qu’un Fillon ou qu’un Macron à la présidence de la république pour aggraver les conditions de travail et le pouvoir d’achat des salariés. Le parti socialiste va récolter ce qu’il a semé en tournant le dos aux valeurs de la gauche. Comment peut-on se réclamer de ces valeurs en s’alliant à Emmanuel Macron ?

Un bel exemple d'opportunismeHeureusement tous les journaux n'appartiennent pas à Patrick Drahi et à Rothschild. En outre toutes les femmes ne sont pas sous le charme d'Emmanuel Macron. Dans le journal "Elle", on le regarde avec humour. Un article vient d'être publié avec le titre "Le seigneur des anneaux". Les femmes ont un sens de l'observation très développé. Macron porte deux anneaux, un à chaque main: à droite et à gauche". Brigitte lui aurait offert celui appelé "Trinity" ( trois ors") de chez cartier. Pas de quartier à qui s'aviserait de faire les beaux yeux à son jeune homme ! La presse devrait passer l'anneau mythique de Gygès (qui rend invisible) à ce personnage de Vaudeville, ce Rastignac qui rêve d'être un monarque jupitérien.

 

U macone

 

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