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Gauche alternative en Corse

Un peuple sans mémoire est un peuple sans avenir

Un peule sans mémoire est un peuple sans avenir

Le chant des sirènes

 

Dans près de soixante jours, aura lieu le premier tour de la présidentielle. La campagne officieuse bat déjà son plein, pas toujours dans les meilleures conditions. De mauvaises odeurs  s’y dégagent, avec la révélation d’affaires plus ou moins sordides, touchant des partis dits vertueux comme les Républicains et le Front national. Voyons quels sont dans ce contexte les candidats déclarés.

Le moraliste aux casseroles

Il y a François Fillon, le moraliste, empêtré dans des histoires d’emplois fictifs. Un comble pour un candidat prêt à demander des sacrifices considérables à la grande majorité des Français. Notre homme, surnommé monsieur casserole, entend poursuivre sa campagne, malgré l’ouverture toute récente d’une information à son endroit par le parquet national des affaires judiciaires. Et il peut compter sur le soutien de millions de fidèles. Un comble qui montre que la crise actuelle est aussi morale et que d’aucuns préfèrent absoudre les délinquants plutôt que de les condamner ! C’est dire le degré de corruption qui affecte une partie de notre pays.

La vertueuse Marine épinglée à son tour

Il y a Marine Le Pen, héritière d’une dynastie du même nom, surnommée la blanche colombe aux ailes propres. Donc, une femme au-dessus de tout soupçon. Une femme qui crie haut et fort : « Ce sont tous des pourris ». On connaît son empathie pour les pauvres, les déshérités. Elle en partage les souffrances. On devrait plutôt dire qu’elle en abuse, tout en désignant à la vindicte populaire les vrais coupables à ses yeux, les immigrés, de préférences les Musulmans. Mais manque de bol pour notre vierge de Montretout, la voilà rattrapée à son tour par de vilaines affaires. La justice s’en est saisie, en particulier des affaires d’emplois fictifs, d’arnaques sur des comptes de campagne électorale, etc. C’est l’histoire de l’arroseur arrosé qui se répète. Bien évidemment, l’égérie du Front national nie en bloc toutes ces accusations  et crie au complot, avec un aplomb remarquable. Dans le même temps, elle fait encore plus fort. Elle refuse de répondre aux convocations de la police qu’elle se plait au passage d’adorer et de soutenir en toute circonstance. Elle y consentira après les élections ! Belle conception de la démocratie. Serait-elle au-dessus des lois de la République ? Sortirait-elle de la cuisse de Jupiter ? On peut déjà entrevoir comment elle et sa clique pourraient se comporter en cas de victoire à la présidentielle.

L’homme de la Finance

Il y a l’ineffable Emmanuel Macron, un jeune loup, le Rastignac des temps modernes, le télé évangéliste, l’homme possédant des qualités exceptionnelles, en particulier un don d’ubiquité. Il est de gauche, de droite et d’ailleurs. Tout un programme. A notre humble avis, il est tout simplement de droite et farouche partisan de l’oligarchie financière. Il en est le pur produit. N’est-il pas passé par la banque Rothschild ? Les media ne s’y trompent pas. C’est leur chouchou. On le promotionne à l’envie. On le rallie gaiement. Et quels ralliements. Que des jeunes premiers : Daniel Cohn Bendit et l’irremplaçable François Bayrou, toujours à l’affut de la moindre occasion pour se faire remarquer. D’autres sont sur le point de rejoindre le fumeux « En marche », en particulier certains députés socialistes. Emmanuel Macron et son équipage, fait de bric et de broc, sans programme précis, ne sont là que pour embrumer encore plus l’atmosphère. Ils ne feront que du vieux, en cas d’élection, avec un vernis pseudo moderne. Avec tous ces lascars, on est en face d’une vaste campagne d’enfumage rarement égalée.

Le chant des sirènes

Un peule sans mémoire est un peuple sans avenir

Il y a aussi d’autres candidats qui se réclament de la gauche, entre autres Benoît Hamon et Jean-Luc Mélenchon. Ce dernier a démarré sa campagne en février 2016. Un vrai programme de rupture, l’Avenir en commun, a été discuté et élaboré par des milliers de Français. C’est le seul ayant fait l’objet d’un chiffrage. Ce programme propose enfin de sortir des politiques d’austérité et de régression sociale que nous connaissons et subissons depuis plusieurs décennies. Il veut faire la démonstration, avec un certain nombre de mesures, qu’il est possible de se débarrasser de la logique thatchérienne dans laquelle on voudrait enfermer les pays européens, en particulier la France, à savoir « qu'il n’y a pas d’autre voie possible ». Les partisans et autres laudateurs de ce postulat oublient une chose fondamentale : rien n’est inscrit définitivement dans le marbre. L’empire romain, malgré sa puissance, a fini par s’effondrer. Jean-Luc Mélenchon et la France insoumise ont ouvert une fenêtre sur un nouveau monde. Un bol d’air frais commence à se faire sentir dans un environnement délétère où règnent le fric, la corruption. Il faut encore plus ouvrir cette fenêtre, mieux toutes les fenêtres et toutes les portes. Sans cela, ce sera comme hier, avec les mêmes politiques, la même caste. Quant à Benoît Hamon que propose-t-il et quel est son objectif ? Certes dans son programme, il y a des propositions qui se rapprochent du programme de la France insoumise. Mais de graves divergences subsistent, en particulier sur l’Europe et la loi Elkhomeri ou loi sur le travail. En outre, le candidat du Parti socialiste refuse clairement de s’exprimer sur le bilan du quinquennat Hollande, préférant miser sur l’avenir ! De surcroît, il n’a pas réussi ou voulu se débarrasser de la tutelle de la rue Solferino. D’ailleurs, dans son entourage de campagne on retrouve des fidèles de Manuel Valls, et de François Hollande. Dans ces conditions comment peut-on prétendre faire du neuf avec une telle tutelle et un tel attelage ? Cela pose le problème de la confiance que l’on peut accorder à ce candidat qui a la prétention, sur la base de sondages probablement bidouillés, d’être le mieux placé à gauche pour accéder au deuxième tour de l’élection présidentielle ! Faisons un peu d’histoire. Le Parti socialiste a souvent trahi ses engagements et ses promesses, et son passé n’a pas toujours été glorieux. Sans remonter à Jésus Christ, citons quelques exemples significatifs. En 1940, 80% des députés de la Sfio ont voté les pleins pouvoirs au Maréchal Pétain. En novembre 1948, Jules Moch, ministre socialiste de l’intérieur a envoyé des chars et l’armée pour réprimer dans le sang la grande grève des mineurs. Résultats : six morts, des centaines de blessés, trois mille mineurs licencié sans aucune autre forme de procès, brisant ainsi des milliers de vie sur le plan social. En 1956, Guy Mollet, socialiste bon teint, président du conseil, intensifie la guerre en Algérie. En 1958, la grande majorité des socialistes ont applaudi à la constitution de la Ve république, celle qui institue la monarchie républicaine. On comprend mieux pourquoi, aujourd’hui, que les socialistes, une fois au pouvoir ne s’empressent pas de proposer une constitution plus démocratique et s’opposent au principe d’une  VIe république. Ajoutons le tournant de la rigueur de François Mitterrand, en 1983, dont on mesure encore les effets de nos jours. Terminons par la cerise sur le gâteau. Le quinquennat de François Hollande. Un modèle d’hypocrisie et de trahison. 

Dans ces conditions il n’est pas question de céder aux chants des sirènes qu’on entend avec de plus en plus d’insistance dans le monde de la gauche. Il faut s’unir, dit-on de ci de là, y compris chez des gens sincères. C’est le seul moyen d’accéder au second tour de l’élection et de faire barrage à la Marine. Et qui est le mieux placé entre Mélenchon et Hamon ? On le donne en mille. Bien évidemment Hamon ! Ce n’est pas sérieux vu le passé du Parti socialiste et à sa capacité à honorer ses engagements. Il nous faut résister au chant des sirènes. Souvenons-nous de l’Odyssée. Ulysse a résisté au chant des sirènes, en s’enchaînant au mat de son bateau, en franchissant le détroit de Messine. Ses équipiers s’étant mis de la cire dans les oreilles.  Tous ont ainsi eu la vie sauve. Il n’est pas question de céder à ce chant que l’on entend de plus en plus. Il en va de l’avenir de la vraie gauche. Jean-Luc Mélenchon est et doit rester notre candidat. La bataille va être rude, avec son lot de pressions tous azimuts, d’insultes, de dénigrements, etc.

Angelo Leonetti

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