Gauche alternative en Corse
En Corse, nous avons une expression « Torce u nasu à a ghjustizia » (Tordre le nez à la justice). On pourrait dire que, parfois, elle se fait aussi mener par le bout du nez. L’actualité a été polluée par la sortie d’un livre « La belle et la bête » écrit par une ancienne maîtresse de Dominique Strauss Kahn qu’elle décrit comme « mi-homme, mi cochon». Ce dernier a intenté une action en justice et nos tribunaux n’ont pas interdit la parution du livre mais lui ont attribué en quelque sorte des droits d’auteur en condamnant l’éditeur à 50.000 € de dédommagement et le journal Le nouvel Observateur à 25.000 €. Bien entendu, ce livre a bénéficié d’une large promotion gratuite dans tous journaux télévisés de toutes les chaînes et a déjà fait l’objet d’un tirage à des milliers d’exemplaires. Il ne restait qu’à ajouter un encart judico-publicitaire à la demande DSK. Ce serait déjà fait.
Nous avons, en marge de cette affaire, lu un article vantant une nouvelle technologie mise en place dans les bibliothèques : Le Lonestar Portable Gas Analyser « capable de détecter des bombes chimiques. Chacun dispose d'un large spectre d'odeur à repérer - et donner l'alerte en fonction. Des produits essentiels pour sauver des vies - et qui va désormais venir en aide à d'autres pans de la société : les bibliothèques ». Des réactions chimiques interviennent lorsque les manuscrits se dégradent. Ainsi, en passant le nez sur un incunable ou un livre plus récent, il est facile de repérer une odeur de moisi, par exemple. La machine d’Owlstone parvient, elle, à détecter les composés organiques volatils qui émanent d'une feuille de papier lorsqu'elle se dégrade. Car, si le nez humain y parvient, dans une certaine mesure, l'humain, aura plus facilement recours aux services d'un appareil de chromatographie effectuant une analyse gazeuse, pour avoir une analyse précise. Plutôt que de confier au nez humain, qui peut avoir un rhume, le soin de contrôler la dégradation des livres, il semble plus sûr de recourir à l'appareil de la société américaine.
Toutefois certains livres n'ont pas encore d'émanations gazeuses mais sentent mauvais. C’est le cas de celui qui a déjà rapporté 75.000 € à DSK et va rapporter beaucoup d’argent à l’éditeur et à l’auteure qui expose ce qu’elle a aimé dans le cochon et ce qu’elle n’aime pas dans l’homme… ou réciproquement.
Hier, la Justice française a mis son nez dans une affaire de gros sous. En connaissait-elle les dessous ? On peut se poser la question car c’est le tiroir-caisse qui a fonctionné. Seul le Nouvel Obs a manqué de nez et doit trouver l’addition salée pour un article qui ne lui fait pas honneur. Il faut dire qu’il y a bien longtemps que ce journal a perdu son honneur.
Nous ne lirons pas ce livre que nous déconseillons. Vous trouverez sans doute les extraits les plus croustillants sur l’Internet pour ceux que cela intéresse.
Battone