Gauche alternative en Corse
Faisons un petit récapitulatif ! Sur cinquante-quatre ans de Cinquième république, la droite a détenu les pleins pouvoirs pendant trente ans et a partagé les pouvoirs la plupart du reste du temps avec la Gauche. La droite sort d’une période de dix ans de pleins pouvoirs car, jusqu’au changement récent de majorité au Sénat, elle détenait la majorité dans les deux Chambres. La Cinquième république a vu passer 6 présidents de la république élus, sur les six, quatre étaient de droite. Nous avons compté quatorze premiers ministres de droite alors que la gauche n’en a eu que six.
Cette droite se prétend démocratique et n’a pourtant jamais partagé le pouvoir pendant donc trente ans dont nos dix dernières années. Pendant son quinquennat, Nicolas Sarkozy ne s’est pas contenté d’être l’ami des grands patrons de la presse privée. Il a voulu et obtenu de nommer les patrons des chaînes télévisées publiques. Cela ne l’a pas empêché, devant les sondages défavorables, d’accuser une chaîne BFMTV de lui être défavorable, provoquant l’agression de deux journalistes lors d’un de ses meetings.
Aujourd’hui, après la défaite de la Présidentielle et à la sortie d’un quinquennat autocratique, les Sarkozystes viennent expliquer en chœur qu’ils doivent remporter la nouvelle majorité aux législatives car une victoire de la gauche mettrait en danger la démocratie et permettrait à François Hollande de mettre en œuvre le programme sur lequel il a été élu. Belle leçon de démocratie. Belle discipline des amis politiques de Sarkozy qui avait dû leur distribuer comme il en a l’habitude, une fiche d’argumentaire pour contrer la gauche… avec ce seul argument cynique et dérisoire. Pour le reste, ils n’ont pas compris que le bilan et les promesses de Sarkozy sont des échecs. Ils n’ont pas compris que leurs mensonges et leurs contre-vérités n’ont pas convaincu 51,67% des électeurs pour une participation de plus de 80%. Je crois qu’ils n’ont pas encore compris ce qu’est une démocratie.
Cet argument peut se retourner contre la droite amnésique et démontre à quel point ses représentants méprisent le suffrage universel. Ils font du pouvoir leur seule propriété. Pour eux la démocratie, c’est bénéficier d’un vote massif de béni-oui-oui en leur balançant des contre-vérités, des mensonges et en faisant preuve d’une mauvaise foi qui n’a pas d’égal avant l’arrivée au pouvoir de Sarkozy et de sa clique d’aboyeurs à la tête desquels figurent Jean-François Copé relayé par les Frédéric Lefebvre, Nadine Moreno, Rama Yade, Rachida Dati … Selon le principe de Peters, ces fidèles Sarkozystes ont atteint leur niveau d’incompétence dans les fauteuils que Sarkozy leur a donnés. Il ne faut pas oublier les jeunes aboyeurs comme Benjamin Lancar et autres Nicolas en herbe. Leur disparition dans les oubliettes politiques devrait en satisfaire plus d’un même à droite.
Perdants, ils continuent dans le même registre jusqu’à un point où l’on se demande ce que pensent réellement des hommes politiques comme Fillon, Juppé et Raffarin. Que va faire Jean-Louis Borloo, prompt à retourner sa veste ? Que vont faire les centristes qui doivent réaliser qu’ils auraient peut-être dû rester avec le seul leader qui ne s’est pas renié pour ne pas s’abaisser à cette extrême-droitisation qu’ils ont pourtant cautionnée. Non compromis, François Bayrou, nous l’espérons, restera au centre, c’est-à-dire à droite, sans venir créer la zizanie à gauche. Son avenir est à droite, donc qu’il y reste.
A droite, il n’y a pas de réelle opposition interne mais une volonté conservatrice commune. La droite ne veut rien partager et surtout pas la crise. A gauche, vous aurez l’opportunité d’envoyer à l’assemblée nationale des députés issus du Front de gauche. Ils veilleront au fonctionnement démocratique des institutions et au respect de la justice sociale. Chaque candidat du Front de gauche portera aux législatives le slogan « L’humain d’abord ! », en défendant les acquis sociaux et en les faisant à nouveau progresser.
Plutôt que de donner et redonner votre suffrage à une droite soucieuse de bloquer toute avancée sociale, soutenez les candidats issus du Front de gauche pour qu’ils constituent un groupe parlementaire capable d’influer de façon constructive sur l’orientation politique du gouvernement qui va être constitué.
Le Front de gauche a recueilli 11% des suffrages au premier tour, soit presque quatre millions de voix. Ces voix doivent être entendues.
Le rendez-vous des Législatives est d’une grande importance car c’est l’occasion de ne pas laisser carte blanche au candidat que nous avons soutenu. C’est l’occasion de faire entendre nos voix dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale, sans que la droite fasse obstacle à une politique choisie par la majorité des Français mais tout en rappelant à François Hollande qu’il a été élu par la gauche pour une politique sociale et la défense de la démocratie mise à mal par son prédécesseur. Ce n’est pas la gauche qui menace la démocratie mais bien la droite en soumettant le peuple au pouvoir des riches et des banquiers.
Signé: Battone