Gauche alternative en Corse
Un vague bleue virant au bleu marine est venue recouvrir le paysage électoral corse en dehors de quelques îlots comme Bastia, ville où les gens qui y vivent et y travaillent sont plus nombreux que les vacanciers.
Le Parti Socialiste a dénoncé ce dimanche des votes de personnes décédées pouvant mettre en cause la section locale de l’UMP Corse-du-Sud. La fraude aurait été commise à Porto-Vecchio !
Deux signatures inscrites sur le registre d’émargement de l’un des bureaux de vote de la commune corse, présidé par le maire Georges Mela (UMP) correspondraient à deux signataires décédés. Jean-Marc Ciabrini, mandataire de François Hollande aurait déclaré à l’agence Reuters : « J'ai été alerté vers 10h30 qu'un assesseur de Nicolas Sarkozy avait émis ces paraphes. L'assesseur du PS s'est aperçu que les deux électeurs étaient décédés et que c'était donc deux faux. Nous le mentionnerons sur le procès-verbal
Du côté de l’UMP, il est évoqué un « simple incident ». « Lorsque des électeurs sont décédés sur la commune, c'est le bureau électoral qui les radie, or ces deux personnes sont décédées à Marseille et l'assesseur a voulu rectifier en prenant l'initiative d'écrire à l'envers cette mention et de corriger la liste. De surcroît, il n'a pas utilisé de stylo rouge », a expliqué Georges Mela.
Si cet « incident » ne concerne que les deux votes dénoncés et si l’explication de Monsieur Georges Mela est vérifiée, cela n’aura fait que du mal à l’image de la Corse en faisant resurgir encore des pratiques d’un autre âge. Sinon le conseil constitutionnel tranchera.
Toutefois, des électeurs ont aussi signalé le nombre important des votes par procuration et la droitisation du corps électoral par des inscriptions sur les listes de gens ayant une résidence secondaire et ne venant en corse que pour des vacances. La question se pose de savoir si les Corses vivant et travaillant en Corse ont encore la maîtrise de la démocratie locale. D’aucuns affirment que des élus locaux démarchent les propriétaires de résidences secondaires et les incitent à s’inscrire en Corse pour ensuite pouvoir récupérer les procurations.
Le Corse qui vit en Corse peut s’interroger sur cette vague bleue et de plus en plus bleue marine qui va et vient sur ses rivages électoraux. Jean-Guy Talamoni réfute pour son organisation comme antinomique toute consigne de vote FN et considère que, avec 50.000 résidants corses de plus en dix ans, « le corps électoral en Corse n’est pas un corps électoral corse ». Sans avaliser les propositions faites par ce dernier pour pérenniser le corps électoral insulaire, il apparaît qu’un audit de ce corps électoral serait souhaitable pour vérifier sa réalité corse. La question est de savoir si le grand nombre de procurations est le résultat d’un clientélisme frauduleux ou bien l’état normal du corps électorat corse. Il s'agit d'identifier les abus éventuels.
Signé: Fucone