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Gauche alternative en Corse

La cacophonie des hypocrites

Publié le 31 Mars 2014 par Manca alternativa in Copé, Elections, FN, Hollande, Le Pen, Municipales, UMP

Le président de l'UMP, Jean-François Copé, s'est félicité d'une « vague bleue », proclamant que son parti était « le premier de France ». « Il s'agit sans doute de la première grande victoire électorale à une élection locale de l'UMP depuis sa création », en 2002, a-t-il poursuivi sur TF1. La droite engrange son premier succès à un scrutin local depuis 2002. Le voilà qui veut transformer une déroute socialiste en victoire personnelle dans l’espoir de redorer son blason et faire monter sa côte de popularité qui est toujours restée en berne.

Ces élections municipales démontrent une fois de plus toute l’hypocrisie déployée par les uns et les autres dans l’analyse des résultats et leurs causes. Chacun ramène cette analyse à son nombril et tous se gardent de constater clairement l’ampleur de la crise politique et morale dans les votes des abstentionnistes et ceux du Front national.

Le Front national ! Parlons-en. Il jouit d’une promotion médiatique qui lui permet d’utiliser un langage de gauche volé à la Gauche. Marine Le Pen est déjà en campagne pour les élections européennes avec des arguments toujours ajustés à l’opinion publique. Il faut dire qu’elle dispose d’un conseiller bien placé Florian Philippot,  puisqu’il œuvre au sein de l’IFOP, institut de sondage. Nous ne nous étendrons pas sur le Parti socialiste des Solfériniens qui ont tourné le dos à ce langage de gauche et au Front de gauche. Aucun journaleux du système politico-médiatique ne rend à César ce qui appartient à César, en faisant remarquer que ce langage appartient historiquement et idéologiquement à la Gauche. Au contraire, lorsqu’un leader du Front de gauche  ne fait que dire ce qui a été défendu par la gauche avant et après le Front populaire, on le traite de populiste et d’extrémiste comme ceux du Front national. Les valeurs de gauche sont abandonnées hypocritement à l’argumentaire trompeur du Front national pour stigmatiser le Front de gauche. Le libéralisme économique a fait perdre des maires qui pratiquaient des politiques sociales. D’aucuns ont sorti leur pancartes promettant des baisses d’impôts, une vieille promesse qui marche à chaque élection locale. Les hommes politiques ont mêmes à leur service des communicants pour les aider à faire le maximum de promesses avant les élections et le maximum pour les oublier après.

Ces élections municipales ne sont pas une victoire de la Droite et de l’extrême-droite mais une défaite de François Hollande et des Solfériniens qui ont laissé le Front national occuper le terrain politique là où le Front de gauche est marginalisé. Dés le lendemain des élections présidentielles, François Hollande à tourné le dos à plus de 4 millions d’électeurs du Front de gauche et à l’aile gauche des sympathisants du parti socialiste. Il suffit d’entendre les critiques de Gérard Filoche, membre du bureau du PS, pour s’en convaincre. Ses propos ne suffisent plus à contenir les sympathisants déçus et à les faire voter.

Ces élections sont l’aboutissement prévisible de la politique de François Hollande et de sa sortie du placard libéral à l’occasion des vœux du nouvel an 2014. Il s’est ouvertement reconnu social-démocrate et, pour le prouver, a lancé son pacte de responsabilité en comptant sur la collaboration du Medef pour redresser la courbe du chômage. L’attitude du patron du Medef l’a mis dans une impasse politique et l’a coupé de la Gauche.

Malheureusement, un facteur n’a pas joué directement sur ces élections locales, si ce n’est encore en faveur du Front national. Ce sont les affaires politico-financières. Le « tous pourris » a grossi le nombre des abstentionnistes, des électeurs écœurés par les politicards. Cela n’a pas empêché les élus, pourtant concernés par les affaires judiciaires, d’être réélus au premier tour.   Nul besoin de les nommer, il suffit de lire la rubrique judiciaire. Marine Le Pen peut remercier ceux qui poussent les écœurés de la politique dans l’abstention.

C’est bien le taux d’abstention qui est le marqueur des élections municipales 2014. C’est une défaite de toute la classe politique et une victoire à la Pyrrhus du Front national.  Les Frontistes ont remporté quelques petites victoires qui pourraient les perdre si l’on se souvient des gestions municipales de Toulon,Vitrolles et Marignane.  Là où ils ont gagné des mairies, la résistance va s’organiser. Même si le vote républicain ne fonctionne plus parce qu’il sert à maintenir le bipartisme, le nombre des opposants au FN ne fera qu’augmenter chez les abstentionnistes. Et puis il s’agit surtout d’une victoire médiatique car les scores du FN en 2014 sont inférieurs à ceux de 1995.

Battone

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