Gauche alternative en Corse
Par Manca alternativa
Sanofi s’apprête à « se séparer » de 900 salariés. Les centres de Toulouse et de Montpellier seront concernés. D’autres annonces seraient faites dans les prochains mois. Le 4ème groupe pharmaceutique du monde récuse le terme de licenciements. Il utilise un euphémisme : départs volontaires et réajustement technique ! Pourtant il est bon de rappeler que Sanofi a réalisé un bénéfice record de 9 milliards d’euros en 2011. Et la tendance pourrait se confirmer pour 2012, voire s’amplifier. Donc, le groupe ne connaît pas de difficultés financières. Sa santé est excellente. Alors pourquoi « se séparer » de tant de personnes ? La réponse nous paraît claire. Les actionnaires et autres investisseurs de Sanofi exigent toujours plus de dividendes. Fabriquer des médicaments est le cadet de leurs soucis.
Les syndicats ont vivement réagi à la décision du groupe. Ils rejettent les licenciements et réclament le maintien des effectifs. Ils proposent qu’une loi contre les licenciements boursiers soit votée par le Parlement, comme le suggère le Front de gauche. On ne peut pas impunément jouer avec la vie de centaines de salariés qui ont contribué par leur travail à la prospérité du groupe, sans toutefois recevoir en retour leur juste dû.
D’autres entreprises, en particulier celles du CAC 40, pourraient s’inspirer à leur tour – si ce n’est déjà le cas – de cet exemple. Il est temps que le gouvernement socialiste prenne en compte ce problème et dépose dans les meilleurs délais un projet de loi portant sur l’interdiction des licenciements boursiers.
Enfin, il y a une question de fond qui est posée avec cette affaire. Peut-on accepter sans réagir qu’une entreprise travaillant dans le domaine de la santé puisse réaliser des profits exceptionnels, pour le compte des seuls actionnaires ? Le médicament n’est pas une marchandise comme une autre. L’industrie pharmaceutique doit être développée et gérée dans l’intérêt des populations. En un mot, être nationalisée.
Agostini
Thème Magazine © - Hébergé par Eklablog