Gauche alternative en Corse
Hollande a la mémoire courte et le discours à géométrie variable. En témoigne son discours de motion de censure prononcé devant l'Assemblée le 21 février 2006 contre la loi sur le CPE : «Le premier verrou que vous voulez faire sauter à tout prix s'appelle tout simplement le code du travail», imputait-il au gouvernement. L'actuel chef de l'État qualifiait le texte «d'arme de destruction du contrat à durée indéterminée», et d’ajouter : «Voilà la différence entre vous et nous. Vous proposez un démantèlement pour tous du droit du travail», accusait-il.
Le député François Hollande s’était opposé également fermement à l’utilisation de l’article 49-3 qu'il qualifiait de "passage en force". A cette occasion, il regrettait "une violation des droits du Parlement, une brutalité, un déni de démocratie, une manière de freiner ou d'empêcher la mobilisation".
On se souvient du sort qui a été réservé au CPE voté et aussitôt abandonné. On se souvient des manifestations de mars 2006. Dix ans plus tard, nous voilà au même point. Hollande nous fait revivre ce qu’il avait dénoncé chez de Villepin. Il a laissé les rennes du gouvernement à un Premier ministre qui avance dans l’ultralibéralisme à coups de menton. Il lui a collé un ministre de l’économie qui fera sans doute carrière à droite, après avoir débuté dans les coulisses du pouvoir socialiste. Comment peut-on penser que l’on passe de la banque Rothschild à la Gauche ? Il n’est pas de gauche et a trouvé un débouché politique dans un parti socialiste passé sous la coupe réglée des libéraux. Au PS, il n’est plus d’actualité de s’affirmer socialiste avec des valeurs de gauche sous peine d’être traité de frondeur. La remise au pas est d’abord verbale et ensuite l’article 49-3 remet les troublions d’opérette dans le droit chemin de la droite. Aujourd’hui, pour Hollande et sa clique, les valeurs de gauche sont « has been » ou pire « extrêmes ».
Sous prétexte de modernisme, les cyniques Valls et Macron défendent une régression sociale sans précédent. Pendant ce temps Hollande déchaîne la météo à Tahiti, courtise les îles lointaines, fait un crochet par l’Amérique du Sud et, à son retour, un petit tour pas glorieux au salon de l’agriculture.
Comme en mars 2006, la jeunesse et les syndicats doivent faire entendre, d’une seule voix, la révolte contre une politique affiliée au Medef. Il est grand temps qu’une grande force populaire vienne mettre un frein à la casse sociale organisée par Sarkozy et Hollande, par la droite et la fausse gauche qui font le jeu de l’extrême-droite pour profiter du vote dit « républicain », une politicaillerie que l’on nous ressert à chaque élection.
La jeunesse réagit comme en 2006 ! Unef, Solidaires Etudiant-e-s, UNL, SGL, Fidl, DIDF jeunes, Génération précaire, OLF, Mouvement Jeunes Communistes de France, Union des Etudiants Communistes, Ensemble jeunes, Jeunes écologistes, JOC, MJS, MRJC, ND-Campus, NPA jeunes, AL, jeunes PG … toutes ces organisations ont appelé jeudi dernier à la mobilisation et à la contestation le 9 mars prochain, jour de présentation du projet de loi El Khomri en conseil des ministres.
Battone