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Gauche alternative en Corse

Qui veut tuer la gauche après l'avoir divisée ?

Qui veut tuer la gauche après l'avoir divisée ?Hollande a été élu en 2012 sur le discours du Bourget et grâce aux voix du Front de gauche. La candidature de Jean-Luc Mélenchon n’a pas divisé la Gauche mais l’a renforcée.  Aujourd’hui, les grandes manœuvres continuent à faire croire que Jean-Luc Mélenchon va faire perdre la gauche et elles s’amplifient avec la candidature de Benoit Hamon. C’est l’art de renverser les rôles et les responsabilités. D’abord c’est Hollande qui est le principal responsable de l’éventuel retour de la Droite et son désistement en est l’illustration. Dans sa chute, il a entraîné Manuel Valls et le parti socialiste dont il a provoqué la dislocation. C’est lui qui a pris Emmanuel Macron dans son girond élyséen et en  a fait un ministre de l’économie. La question est posée de savoir s’il en a fait aussi son successeur putatif avec pour objectif la marche du parti socialiste vers un avenir non socialiste. Hollande et Valls ont renforcé la droite avec Macron, comme joker présidentiel.

Les diviseurs de la Gauche sont ceux qui veulent sa mort. Il ne faut pas être un génie de l’analyse politique pour comprendre que Benoît Hamon est investi candidat de la « belle alliance populaire » qui se réduit au PS et à quelques affidés pour endosser la défaite avec Jean-Luc Mélenchon si tous ne se rallient pas à Emmanuel Macron. La ficelle est grosse avec laquelle on veut pendre Jean-Luc Mélenchon. Il reste à savoir si Benoit Hamon est complice ou instrumenté à son insu. Ce dernier est dans la politique depuis 30 ans au PS qu’il connaît bien et il est suffisamment intelligent pour savoir ce que d’aucuns attendent de sa candidature. Pour déjouer le plan Macron, c’est Hamon qui doit rejoindre Mélenchon et non pas l’inverse. Une pétition est en ligne en ce sens ICI .

Les sondages n’ont pas traîné avec la désignation de Benoit Hamon qui se retrouve derrière Macron et devant Mélenchon. Les manipulateurs de l’opinion publique ne pouvaient pas mieux faire pour planter un décor favorable à Macron et défavorable à Mélenchon. Hamon apparaît bien comme le candidat mis dans les pattes de Mélenchon et Macron comme le recours pour sauver Hollande et les caciques du parti socialiste en voie de disparaître pour laisser la place à un nouveau mouvement social-libéral de centre-droit mais se réclamant toujours d’une gauche progressiste qui s’adapte à la gestion du pouvoir et à la mondialisation. Ce n’est pas la gauche qu’ils veulent sauver avec Macron mais ceux-là même qui veulent tuer la gauche.

La Gauche héritière d’un passé de lutte et des progrès sociaux est devenue pour les uns une usine à chimères et pour les autres conservatrice. Conservatrice de quoi ? Des acquis sociaux ! Le progrès serait la droite réactionnaire et la régression sociale. Ils veulent nous faire entrer dans leur meilleur des mondes, celui qui a permis à Trump d’être président des USA et qui nous promet peut-être François Fillon ou Marine Le Pen à l’Elysée. Macron n’est que l’avatar de Fillon. Tous les réactionnaires utilisent une novlangue digne de celle inventée par Orwell.

La presse n’a pas besoin d’enfoncer Fillon dans le scandale, même si elle le voulait car, chaque jour, il s’embourbe encore plus de lui-même. La même presse consacre  toutes les attentions les plus chaleureuses à Macron qui se trouve propulsé en véritable icône des temps modernes. Les éloges se succèdent et toutes les extrapolations journalistiques poussent vers lui les électeurs de droite, du centre et de gauche. La machine médiatique tourne à plein régime pour Macron, faute d’un Fillon lamentable dont l’impopularité est à son apogée. Macron serait aussi le mieux placé pour battre Marine Le Pen au deuxième tour. Qui dit mieux ? Pourquoi des élections ? Il suffit de le couronner et d’en faire le nouveau roi de France, lui qui avança un jour la nostalgie des Français pour la royauté.

Que retient-on d’Emmanuel Macron ? Il est jeune,  mignon avec ses cheveux coiffés courts et son côté premier de la classe. C’est le chouchou des ménagères de moins de 50 ans et  il ravit les grands-mères. Il a le sourire caressant et brosse tout le monde dans le sens du poil  de droite à gauche et de gauche à droite selon le cas. Et bien sûr, comme Trump, il est antisystème. Cerise sur le gâteau électoral, il est sans parti. Il veut évidemment renouveler la vie politique avec une organisation différente, de vraies idées qui changent ! Blablabla... Il suffit de lire la liste de ses soutiens officiels pour y trouver tous les conservateurs en quête d’un avenir politique. Nul doute que, pour exemple, le sénateur-maire de Lyon est un perdreau de l’année en politique.  En l’écoutant, nous avons droit au vieux discours politicien dont il ne reste rien tant les mots sont éculés et trop souvent remâchés. On peut parler aussi de ses soutiens occultes, ses donateurs dont il préserve l’anonymat. Et puis il a été question de l’utilisation des fonds de représentations qui lui avaient été alloués au Ministère de l’Economie. Dans l’éventualité où ils lui auraient servi à financer les premiers pas de son mouvement « En marche », on peut penser que ces pas ont été accompagnés par son colocataire de Bercy proche de François Hollande.

Macron, Fillon ou Le Pen ! Voilà le trio que la doxa libérale veut imposer. Voilà ce qui fait s’interroger sur le rôle assigné à Hamon, en sachant que la cible est la Gauche dite « radicale », parce que c’est la Gauche fidèle à ses valeurs, en la personne de Jean-Luc Mélenchon. L’enjeu est la survie de la Gauche que les caciques du Parti socialiste ont voulu droitiser sous prétexte de la réformer.

Plus que jamais, l’avenir de la Gauche passe par la France insoumise et le programme présidentiel qu’incarne Jean-Luc Mélenchon. Il ne faut pas se fier aux sondages qui sont des informations destinées à manipuler l’opinion et les votes. Mélenchon a fait ses preuves dans une opposition immédiate à l’orientation prise par Hollande oublieux de son discours du Bourget. Hamon a accompagné cette orientation et n’a commencé à se désolidariser de la politique gouvernementale que tardivement. Il n’a pas quitté le gouvernement de lui-même. Il a été remercié comme Montebourg et d’autres. Seul Macron a quitté ses fonctions ministérielles mais on se demande si sa décision de le faire et de créer son mouvement en vue des Présidentielles n’est pas le résultat d’un calcul élyséen et solférinien.

Battone   

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