Gauche alternative en Corse
Martine Aubry est venue soutenir Philippe Kemel, candidat de la majorité présidentielle dans la Onzième circonscription du Pas-de-Calais. Quoi de plus naturel. Mais les paroles que la secrétaire générale du Parti socialiste a prononcées lors d’un meeting à Hénin-Beaumont posent un sérieux problème. Martine Aubry s’est livrée à une charge peu amène, et sans jamais le citer, contre Jean-Luc Mélenchon qui a eu, à ses yeux, l’outrecuidance de se présenter dans ce que d’aucuns considèrent comme une chasse gardée du Parti socialiste. Elle lui reproche entre autres de courir après les media, d’en faire trop par rapport à Marine Le Pen et de faire partie de « ceux qui donnent des coups de menton à la télé ! ». Par contre, la même Aubry a jeté un voile pudique sur les pratiques douteuses menées pendant des années par certains hiérarques socialistes du secteur. Aurait-on la naïveté de croire qu’elle n’était pas au courant de ces pratiques qui jettent le discrédit sur toute la gauche ? En outre, elle ne s’est pas montrée loquace sur Marine Le Pen. Pourtant cette dernière multiplie les provocations, contribue à diffuser des tracts anonymes contre le candidat du Front de gauche et continue à polluer l’atmosphère en développant sa propagande haineuse contre les immigrés. Pour Martine Aubry, Mélenchon serait-il l’homme à abattre ? Curieuse conception des rapports entre les différentes composantes de la gauche. Doit-on rappeler très amicalement à la secrétaire du Parti socialiste que la victoire de François Hollande a été permise aussi grâce à l’apport des voix qui se sont portées sur notre candidat ?
Nous osons croire que ces paroles douteuses n’expriment pas le fond de sa pensée et qu’il ne s’agit que d’un dérapage verbal à mettre peut-être sur le compte de son l’état d’esprit actuel, après une suite de déceptions personnelles.
Pour terminer, les électeurs du Front de gauche ne sont pas des pantins. En aucun cas ils n’accepteraient d’être manipulés. Ils sauront prendre la bonne décision au moment du vote.
Agostini