Gauche alternative en Corse
Une occasion pour initier une nouvelle époque
Point de repos, ni de vacances dans le landernau politique corse. De ci de là on s’agite, on consulte, on grenouille, on recherche des alliances et on en défait d’autres, en vue des prochaines élections territoriales. Au cœur de ce remue-ménage, la lutte des places. Mais où sont donc passées les préoccupations de la grande majorité de la population insulaire, à savoir le chômage, le pouvoir d’achat, le logement, etc. ?
Quant à la vraie gauche, elle est placée devant un dilemme : ou faire comme les autres, rechercher des places, même au rabais, en s’alliant au second tour des élections avec des représentants ou des alliés du pouvoir dit socialiste qui mène allègrement le pays sur la voie de l’austérité et de la régression sociale ou s’en tenir à une ligne claire, sur la base d’un programme alternatif qui tourne le dos à la logique économique que subit la Corse. Logique du tout tourisme, de la spéculation foncière et immobilière et de l’économie de la rente. Il en va de son avenir.
Les élections municipales devraient nous éclairer sur notre comportement futur. Des alliances douteuses, avec des forces dites de gauche et des éléments clairement situés à droite ont semé le trouble chez beaucoup de nos électeurs. Ces derniers se sont réfugiés pour une bonne part dans l’abstention. On connaît le résultat. Pourtant Manca alternativa avait prévenu du danger qui nous guettait. Elle n’a pas été entendue. Ne renouvelons pas la même erreur. Allons aux Territoriales, au premier comme au second tour dans le cadre d’une coalition sociale et politique inédite, constituée des différentes composantes du Front de gauche (Parti communiste, Manca alternativa/Ensemble, Parti de gauche) et des représentants des syndicats, des associations, des mutuelles et du mouvement coopératif. Une forte attente existe. Ne laissons pas passer l’occasion. Un fort besoin de changement se manifeste de plus en plus en France, en Espagne, au Portugal, en Italie, en Irlande et en Grèce, malgré l’odieux coup d’Etat financier organisé par la Troïka, contre le peuple grec. Initions une nouvelle époque pour une autre Corse. Il faut en finir avec la casta, les dynasties politiques, le clientélisme qui ont fait des ravages considérables dans notre île, non seulement aux niveaux social et économique, mais aussi au niveau des consciences. Finissons-en avec la soumission aux caciques insulaires. Céder une nouvelle fois à certaines sirènes, c’est contribuer involontairement à la pérennité des vieilles pratiques politiques.
Cette nouvelle coalition irait aux élections sur la base d’un programme élaboré en étroite liaison avec les populations. A notre connaissance, nous sommes les seuls à proposer une telle démarche.
Oui, c’est possible, à condition que toutes les composantes du Front de gauche marchent du même pas et en ressentent le besoin et la nécessité. Créons les conditions pour y parvenir.
Pudemu.
Jean Antoine Mariani