A tous ceux qui remettent en cause les explications officielles sur la "crise" qui frappe l'Europe, je vous invite à regarder attentivement la vidéo en cliquant ICI.
Il s’agit d’une conférence donné par Mme Myret Zaki et le professeur Etienne Chouard.
Myret Zaki (née en 1973 au Caire, Égypte) est une journaliste économique suisse romande et rédactrice en chef adjoint du magazine économique Bilan. Elle est l'auteur de plusieurs ouvrages liés à l'actualité financière, principalement suisse et américaine. Le 3 décembre 2011, elle intervient lors de la conférence L'État et les banques, les dessous d'un hold-up historique avec Étienne Chouard. Étienne Chouard, né le 21 décembre 1956 Paris, est un enseignant en économie et en droit dans un lycée et un blogueur français qui a connu une certaine notoriété en 2005 à l'occasion de la campagne du référendum français sur le traité établissant une constitution pour l'Europe en argumentant pour le « non. En 2007, il apporte son soutien au mouvement altermondialiste au premier tour de l'élection présidentielle et signe la pétition de soutien à la candidature de José Bové à la présidence de la République et marque son opposition au Traité de Lisbonne. En janvier 2010 à Marseille, il animait une soirée consacrée au 11 septembre et au «verrouillage du débat sur ce sujet en France, et la diabolisation systématique de ceux qui doutent de la version du gouvernement Bush. Pour lui, « Hugo Chavez, c'est un laboratoire de démocratie intéressant »
Avec ces deux intervenants, Le journal « La cité » offre une vidéo très instructive, pour ne pas dire édifiante. Bien sûr, il faut garder toute sa lucidité et confronter ce qui est dit à toute l’information donnée sur le sujet par des économistes mais le discours a pour mérite d’être clair et de donner des explications là où les politiques ne font qu’affirmer en laissant le quidam dans l’ignorance.
Sur la dérive des marchés spéculatifs, Myret Zaki nous explique le rôle joué selon elle par Goldman et Sachs qui aurait fourni à un club de cinq gros spéculateurs des informations sur l’état de la dette grecque en 2009. Dans les faits, Goldman et Sachs avait conseillé la Grèce dans des montages financiers destinés à cacher la réalité de cette dette qui était déjà au même niveau depuis des années. A l’époque, les agences de notation avaient simplement conseillé au gouvernement grec de mieux tenir son budget. Dans les coulisses ces organismes auraient joué un drôle de jeu par la suite.
Sur son site François Farnier, formateur et consultant en commerce international, confirme : Pour bien comprendre comment les spéculateurs agissent, avec la complicité de banques d'affaires, tels Goldman Sachs, JP Morgan et Deutsche Bank, il faut revenir en arrière. New York, le 8 février quelques-uns des plus importants spéculateurs américains se retrouvent dans un luxueux restaurant de Manhattan. Autour de la table, les représentants des grands fonds spéculatifs, dont George Soros, l'homme qui a fait s'écrouler la livre sterling en 1992. « Nous n'avons parlé que de nos investissements en Bourse », affirme au « Canard » un représentant du cabinet de courtage Moness, Crespi, Hardt & Co, organisateur de cette réunion de famille. Ce n'est pas l'avis du «Wall Street Journal », qui, le 27 février, a révélé l'affaire : « Ils se sont concertés pour attaquer l'euro afin de le dévaluer et de le tirer vers le niveau du dollar », assure le quotidien, qui ajoute : « Il y a beaucoup d'argent à se faire. ». Il s'agissait d'une réunion de dirigeants de « hedge funds », ces fonds spéculatifs qui, contrairement aux banques, ne sont soumis à aucune autorité de régulation, ne publient aucun compte détaillé et ne paient pratiquement pas d'impôt. « Voilà quelques années, raconte un haut fonctionnaire français, les autorités américaines ont exigé qu'ils s enregistrent auprès de la SEC, le gendarme de la Bourse US. Du coup, ils ont filé vers les paradis fiscaux.
La conférencière explique que la Banque Goldman et Sachs avait averti les gros spéculateurs de la réalité de la dette souveraine grecque. Cela s’appelle un délit d’initié. Il s’agissait pour les spéculateurs de créer une panique sur les marchés et un effet de contamination aux pays voisins de la Grèce. L’objet de la spéculation était la dette grecque et le but était de provoquer une vente massive de la dette sur le marché internationale pour obtenir ce que les financiers appellent des gains à la baisse. La vente massive de la dette d’un pays entraîne la hausse des taux d’intérêt. La Grèce est ainsi passée de 7% à 20%. Après la Grèce ce sont le Portugal, l’Irlande, l’Espagne, la Belgique, l’Italie, la France et même l’Allemagne qui ont fait l’objet d’attaques spéculatives. D’où viennent ces attaques ? Du marché spéculatif de la dette internationale qui est non réglementé, entretenu et préservé par les Etats-Unis et l’Angleterre, les deux pays déjà en faillite. Hors les Etats Unis obtiennent toujours un taux dérisoire de 1 à 2% alors que l’Italie est passée à 7% sans véritable raison économique et budgétaire. Les Etats-Unis et l’Angleterre se livreraient à une véritable guerre mondiale financière. La banque Goldman Sachs est appelée gouvernement Goldman Sachs par les Américains. L’Europe ne peut réglementer que les marchés sur son territoire et en accord avec la perfide Albion dans le cadre de l’Union européenne… Rappelons que l’Angleterre a refusé l’Euro et gardé sa livre sterling.
Voilà, en préliminaire, l’introduction de la conférence filmée et les premières explications données par Madame Myret Zaki qui dit suivre la dérive des marchés depuis quinze ans et témoigne de leur rôle dans la crise européenne et en particulier dans la crise grecque.
La vidéo est un peu longue mais mérite d’être visionnée avant qu’elle ne disparaisse de l’Internet. Les explications sont claires et à la portée de tous. Cela n’empêche pas d’y porter un regard critique et de s’informer plus avant notamment auprès des Economistes comme ceux de l’association dite des « Economistes atterrés ». Deux d’entr’eux avaient répondu aux interrogations de Manca alternativa.
Les agences de notation, le AAA et nous...
Signé: Pidone