Gauche alternative en Corse
Je suis venu parler à la France qui travaille". C'est par cette phrase que le candidat Sarkozy a commencé son prêche, à Lille, le jeudi 23 février dernier. Quel cynisme de la part de celui qui a aggravé le chômage et qui voudrait faire passer les chômeurs pour des fainéants. "Derrière la solidarité, il y a ceux qui travaillent pour les autres. Ilfaut travailler davantage, sinon, il n'y aura plus de solidarité", a-t-il expliqué. "Je vais à la rencontre des travailleurs, j'entends ce qu'ils me disent. Je veux que le travail paye mieux que les allocations", a martelé le président candidat… et d’enfoncer le clou : « "Il faut travaillerdavantagepour réduire les dettes. C'est la ligne que j'ai fixée. Je ne m'en suis pas départie pendant ces cinq années"… et il fustige les défenseurs des acquis sociaux "Ce qu'ils veulent, c'est surtout dépenser plus et augmenter les charges. Ils ne sont obsédés que par le développement de l'assistanat et par l'entretien de clientèle. Ils veulent faire payer les riches, mais c'est tout le monde qui payera", a-t-il affirmé. On le sait : lui n’a jamais voulu faire payer les riches. Ce sont les pauvres qui vont payer la crise par le chômage et la baisse du pouvoir d’achat… mais aussi par leur santé, par l’éducation de leurs enfants, par leur sécurité… par une politique d’austérité et de régression sociale. Alors qu’il n’a rien fait depuis cinq ans pour « moraliser le capitalisme », il en reparle « en pensant à la France qui travaille, scandalisée par de tels comportements… » C’est-à-dire la retraite chapeau et la rémunération des grands patrons. Il en parle au moment où les grands patrons sont en train de réformer eux-mêmes leurs modes de rétributions sans tenir compte des effets de manche d’un Sarkozy en campagne…un coup d’épée dans l’eau, comme il sait le faire et qui ne troublera pas ses relations avec le Medef.
Ses vraies cibles sont les chômeurs et les allocataires du RSA. Nicolas Sarkozy est revenu sur l'idée des sept heures obligatoires que les titulaires du RSA devront effectuer au service de l'intérêt général. Il propose que l'octroi de ce revenu de solidarité active soit contrôlé de façon périodique, tous les 18 mois, afin de mesurer les progrès d'insertion réalisés. . C’est le chômeur qui a perdu le chemin de l’emploi et non les emplois qui manquent. Voilà comment retourner les responsabilités et préparer le fameux référendum sur les droits des chômeurs. Les 35 heures ont également fait l'objet d'une attaque en règle. Pour le candidat UMP, confondre la qualité et la quantité de travail a été une grave erreur.
La valeur « travail » est un vieux tantième de la droite la plus réactionnaire et des heures les plus noires de la France. Nous ne pouvons plus souscrire à la religion du travail des hommes de l'après-guerre, à l'esprit puritain qui voyait dans le travail une exaltation du dieu du Progrès, à la religion du sacrifice dans le travail. Nous vivons un temps dans lequel les slogans "travail, famille, patrie" tombent à plat. C’est pourtant à cela que veut nous ramener Sarkozy. Le travail, une valeur qui, bien entendu, ne sera jamais payée à son juste prix mais considérée comme une marchandise soumise à la concurrence. « Travailler plus et dépenser moins », « Produire davantage avec un coût moindre »… Pour produire plus, les industriels en sont arrivés à rationaliser le travail à la chaîne. Voilà la réalité de ce que propose Sarkozy. Il dit aussi qu’il veut revaloriser les petits salaires en supprimant des allocations et des charges sociales. La vérité est qu’il veut supprimer les charges patronales et faire supporter tout le poids de la solidarité aux salariés.
Sarkozy ne recule devant aucune hypocrisie parce qu’il méprise le peuple. Il veut passer pour le messie. Ne prenez pas ce messie pour une lanterne ! Il est et reste l’obscur leader d’une droite de l’argent, une droite réactionnaire qui ne cédera aucun de ses privilèges et dont l’humanisme se limite à jeter une piécette dans l’escarcelle d’un mendiant à la sortie de l’église. Lorsque Sarkozy parle de la « valeur travail », on y trouve tout ce que la droite y met de cynisme, de profit et d’asservissement. Sarkozy est en train de vouloir faire un travail au peuple… entendez par là, le manipuler comme en 2007. Sarkozy oppose le travailleur au chômeur. Il fait du travail un critère d’exclusion et non un droit, en laissant croire que celui qui ne travaille pas vit mieux que celui qui travaille en abusant de la solidarité. Sarkozy ne veut rien partager, même pas le travail. « En partageant le travail on ne créé par des emplois, on détruit des emplois", a-t-il ajouté, pour justifier sans doute la défiscalisation des heures supplémentaires qu’il a instaurée dans le privé et le public et son projet de suppression des 35 Heures. Quel mépris pour la détresse, la précarité, la misère !
Sarkozy, nous voilà !...
Nous voilà pour rejeter ton modèle de société injuste.
Nous voilà pour une alternative humaniste et solidaire,
Nous voilà pour plus d’égalité, plus de fraternité, plus de liberté !
Signé: Pidone