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Gauche alternative en Corse

Macron fait du zèle

On brade allègrement les bijoux de famille

Emmanuel Macron, nouveau promu à l’économie, à la place de l’impétueux Montebourg, ex-banquier, socialiste, s’est distingué dès son arrivée au quai de Bercy par une série de saillies qui ont comblé d’aise et de ravissement tous les libéraux et autres néo-libéraux qui hantent notre pays, au premier rang desquels Pierre Gattaz, l’ineffable président du Medef. Notre homme considère que les 35 heures ou les allocations chômage ne sont plus des sujets tabous. Par conséquent il faut revoir tout cela dans l’intérêt de la France ! Mais de quelle France parle-t-il ? Pour notre ministre les chômeurs perçoivent trop d’allocations pour des durées trop longues. Et de proposer de tailler dedans sans état d’âme. Monsieur Macron a-t-il un jour connu le chômage et ses conséquences souvent dramatiques pour qui le subit ? Conséquences aux niveaux social, économique, familial et sanitaire ? Pourrait-il vivre avec des indemnités souvent inférieures au Smic, comme la grande majorité des chômeurs ? S’est-il posé la question de savoir qui est responsable du chômage ? Qui a foutu ou maintenu des millions de personnes sur le pavé ? Pourtant le patronat a bénéficié pendant des années d'exonérations de charges sociales afin de relancer l’emploi. Il est entrain de bénéficier du fameux crédit d’impôt, en attendant les largesses du pacte de responsabilité cher à François Hollande et à son gouvernement. Les chômeurs, en tous cas, ne voient rien venir. Et on leur demande encore de faire des efforts ! Inadmissible. D’autant plus inadmissible que la politique d’austérité et de régression sociale est menée par un pouvoir dit « socialiste ».

On pourrait conseiller à monsieur Macron d’autres pistes à explorer, par exemple, celle de la lutte sans merci contre l’évasion fiscale qui nous coûte au bas mot 80 milliards d’euros par an, contre la fraude à la TVA, ou au travail au noir.

Ce n’est pas tout pour notre social-libéral. Dans une conférence de presse tenue le 15 octobre, pour présenter son « projet de loi pour l’activité et l’égalité des chances économiques », il a évoqué tranquillement la vente de certains bijoux de famille ! De ce point de vue-là, il est dans la continuité d’un certain Jospin - un autre socialiste - qui a inauguré la phase de la privatisation accélérée d’un grand nombre d’entreprises nationales. Actuellement l’Etat possède encore 110 milliards d’euros de participations dans 74 sociétés. Il est question de vendre 10% de ce capital, d’ici 2018. Au nom de quoi brade-t-on un bien commun, au profit de qui ? Macron nous explique que 4 milliards seront consacrés à réduire la dette ! Et 6 à 7 milliards  à investir dans des entreprises ? Lesquelles ? Entre parenthèses, il est à parier que le jour de la vente de ces participations la valeur de celles-ci aura tendance à baisser de manière significative, au plus grand bonheur des acquéreurs. Voir l’exemple des autoroutes. On a là un exemple de braderie du bien commun, faite par des « socialistes », avec un zèle particulier que n’oserait même pas avoir la droite traditionnelle. Cette politique de liquidation s’inscrit dans un processus grave de liquidation de tout ce qui ressemble à un bien collectif ou à un service public. Et le projet de traité transatlantique, négocié en catimini, n’est pas fait pour arranger les choses. Il est grand temps de réagir avec la plus grande fermeté avant qu’il ne soit trop tard.

 

Maria Maddalena Lanteri

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