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Gauche alternative en Corse

Les leçons de l'Histoire

Le 11 novembre 2013 n’aura pas été comme les autres anniversaires d’une grande guerre meurtrière qui devait être la der des ders et ne l’a pas été puisqu’une autre devait faire de nouveaux ravages moins de vingt ans plus tard. Pour la première fois un Chef d’Etat a été sifflé par un groupuscule où quelques membres portaient le bonnet rouge de la contestation bretonne contre l’écotaxe.  Rapidement la responsabilité de cette manifestation indigne a été attribuée à des extrémistes de Droite lancés dans une chasse à l’homme qui rappelle la montée du fascisme ayant précédé les deux guerres. 

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Blumblessé

On a toujours en mémoire l’assassinat de Jean Jaurès devant le café du Croissant, situé rue Montmartre, un établissement fréquenté par des journalistes et des typographes du journal « L’humanité ». L’assassin Raoul Villain était un exalté sensible à la propagande des nationalistes de l’extrême-droite, arrêté en flagrant délit le 31 juillet 1914. Il sera acquitté le 29 mars 1019 et la veuve de Jean Jaurès sera même condamnée aux dépens. Réfugié aux Baléares, il sera abattu par des Républicains espagnols le 13 septembre 1936, l’année du Front populaire et quelque mois après de l’agression antisémite commise contre Léon Blum boulevard Saint Germain. Ellle a été perpétrée le 13 février 1936 par des membres de la ligue de l’Action française qui sera dissoute par Albert Sarraut, président du Conseil.

François Hollande n’est ni Jaurès ni Blum à nos yeux mais il en est l’héritier aux yeux de l’Extrême-droite, adversaire historique de la Gauche. Bien sûr nous sommes des opposants à la politique antisociale menée par François Hollande et son gouvernement  mais il s’agit d’une opposition à une politique pour laquelle il n’a pas été élu. Notre opposition n’a rien à voir avec celle de la Droite et de l’extrême-droite orchestrant une chasse à l’Homme haineuse qui ressemble à celle que nous avons évoquée et qui a précédé les heures sombres de notre histoire. La présence de bonnets rouges, malgré la mise au point faite par leur leader breton qui s'en est désolidarisé, démontre la manipulation qui est faite du désarroi des salariés d’entreprises bretonnes en difficulté.

Le 11 novembre est une fête nationale qui doit être une journée de recueillement à la mémoire de tous ceux qui sont morts par devoir  dans des guerres. Ce n’est pas le moment des polémiques politiciennes mais celui de s’interroger sur notre propre histoire. La Corse est en deuil comme d’autres régions particulièrement touchées en 14-18. Nous ne rentrerons pas dans une querelle sordide et morbide pour savoir à quelle région revient la palme du plus grand nombre de morts comme l’a fait le journal Libération en mettant en concurrence la Corse et l’Ardèche, il n’y a pas très longtemps. Tout classement est stupide et forcément faux car il n’a jamais été fait un compte précis des morts corses ou d’origine corse.. Que valent les statistiques et les classements face au deuil de toutes les familles qui ont perdu un grand-père, un père, un frère, un oncle, un enfant…etc. Certaines ont été décimées et ne s’en sont jamais remises. La Corse tout entière ne s’est jamais remise des saignées subies pendant les deux guerres mondiales sur les plans humain, démographique et économique. Il suffit de porter son regard sur les monuments aux morts pour évaluer la catastrophe humanitaire à l’échelle de chaque famille et de chaque village.

Le 11 novembre doit aussi nous rappeler ce que l’histoire nous a laissé des agissements de l’extrême-droite. L’actualité est venue nous donner l’occasion de le faire. Tous les partis politiques devraient dénoncer le groupuscule qui est venu insulter le Chef de l’Etat au moment où il déposait une gerbe de fleurs sur la tombe du soldat inconnu. Nous verrons qui sera à ce rendez-vous de l’histoire au moment où l’Extrême-droite retrouve les conditions lui permettant d’instrumentaliser la crise sociale pour inoculer sa peste idéologique aux déçus du bipartisme.

De violents groupes d’extrême droite font régner depuis quelques années un climat de terreur dans de nombreuses villes de France. Jean-Luc Mélenchon et le Front de gauche demandent depuis plusieurs mois la dissolution de ces groupuscules fascistes et antirépublicains. La mort tragique de Clément Méric semble avoir convaincu le gouvernement. Cependant, certains jugent cette solution inutile et inefficace. Il est évident qu’un tel dispositif ne fera pas disparaitre la haine. L’expérience de 1936 permet malgré tout de démontrer l’efficacité de cette méthode.

 

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