Gauche alternative en Corse
Echos de campagne (suite)
Pas question de mollir
Une vingtaine de représentants des comités Corse insoumise (Corsica ribella) se sont retrouvés, samedi 11 mars, à Poggio di Venaco. Ils venaient des différentes micros régions de notre île. Au menu : le point de la situation politique et l’état de l’engagement des militants dans la campagne électorale non seulement de la présidentielle mais également des législatives.
Pour l’heure, près de mille habitants de la Corse ont apporté directement leur soutien à Jean-Luc Mélenchon et au programme l’Avenir en commun. Plusieurs comités de base se sont constitués ou en voie de constitution, notamment à Ajaccio, Bastia, Ocana, Porto-Ota, Porto-Vecchio, Bonifacio, etc.
Il a été constaté que la campagne électorale, au niveau médiatique, est de plus en plus dure, délétère et passablement orientée. Le contraire eut été bougrement étonnant. Les media – détenus pour l’essentiel par de grands groupes – rivalisent d’ardeur pour masquer la réalité de la situation économique et sociale du pays, préférant insister sur des affaires plus ou moins sordides concernant François Fillon, le vertueux de la Sarthe et Marine Le Pen, alias la blanche colombe aux ailes propres. Dans le tintamarre général la candidature de Jean-Luc Mélenchon est superbement soit ignorée, soit calomnié, discréditée. A ce point, on peut se poser la question pourquoi autant de hargne pour un candidat insignifiant ? La machine à sondages roule à fond. Elle promotionne Emmanuel Macron et l’égérie du Front national. Le premier cité se veut l’incarnation de la modernité, le champion du ni à gauche ni à droite. Notre champion d’En marche vers le passé veut réconcilier l’inconciliable. Comment peut-on unir les intérêts d’un smicard avec ceux d’un Rothschild ? Déjà un nombre certain d’opportunistes de tout poil se ruent vers le Rastignac des temps moderne. Seul candidat – paraît-il capable de faire barrage à la châtelaine de Montretout, celle qui connaît les difficultés de millions de Français, pour avoir sué sang et eau pendant des années sur une chaîne de montage ou comme caissière dans une grande surface. Alors notre homme – nouveau sauveur de la France – en appelle au vote inutile. Naguère le vote inutile, c’était pour le Parti socialiste. On a vu ce que cela a donné au cours des trois dernières décennies. Il est bon de souligner que notre Macron est un pur produit du système, de l’oligarchie financière et des multinationales. Le Capital a compris très vite qu’en Europe et en France, un courant anti système et anti parti est en train de se développer. C’est pour cette raison qu’il a suscité et appuie Emmanuel macron. Les partis politiques traditionnels sont grillés. Eh bien ! On s’en passera. Plus explicitement le Capital prend directement en main la direction des affaires politiques. Toutefois, il a plusieurs fers au feu. Par exemple – on ne sait jamais – il pourrait se servir de François Fillon, si d’aventure celui-ci connaîtrait un miraculeux sursaut. Et ultime recours, notre Marine nationale. Souvenons-nous de la grande dépression de 1929 qui a vu la montée inexorable du fascisme et du nazisme. en Europe. Pour servir quels intérêts, sinon ceux du Capital.
Donc, la tâche est rude pour les militants de Corsica ribella, mais non impossible. Ne disposant pas de l’appui des media, il faudra compter sur soi-même et mener une dure campagne d‘explication sur le terrain, en direct avec les populations, sur la base du programme l’Avenir en commun, avec une lecture régionale. Par exemple, comment ce programme peut apporter des réponses à des problèmes qui se posent avec acuité et gravité à la Corse : le chômage, le manque de logements sociaux, la casta et les dynasties politiques, le développement économique, les déchets ménagers et industriels, l’état de l’agriculture insulaire, l’eau, les transports, etc.
Autre question débattue, lors de la rencontre de Poggio di Venaco : les législatives. Elles sont indissociables de la présidentielle. Il est nécessaire de s’en préoccuper dès maintenant. Les comités Corse insoumise ont décidé, dans un premier temps, de présenter des candidats dans la première circonscription de la Corse du Sud, avec Jacques Casamarta et Christine Malfroy, dans la première circonscription de la Haute Corse, avec Catalina Laurenti et Claude Franceschi. Les autres circonscriptions feront l’objet d’un examen approfondi dans la perspective de dégager éventuellement des candidatures.
Une idée forte est venue dans le débat : il n’est pas question de renoncer à la lutte pour la candidature de Jean-Luc Mélenchon, au nom d’une pseudo nouvelle unité de la gauche, cornaquée par Benoît Hamon. Unité de la gauche qui a fait faillite plus d’une fois dans le passé. Chat échaudé n’y revient jamais.
Une prochaine réunion est prévue dans les quinze jours.