Gauche alternative en Corse
Depuis des mois notre président nous prend la tête en nous assurant, avec une conviction sidérale, que la courbe du chômage connaîtra une inversion significative, avant la fin de l’année 2013. Manque de pot pour lui et pour les chômeurs, les chiffres pour novembre infirment ses prédictions, à l’exception d’une timide embellie en octobre. La courbe du chômage continue allègrement son ascension. Les principaux clignotants sont dans le rouge : chômage des jeunes, chômage des séniors, chômage de longue durée. Résultats : 3,29 millions de demandeurs d’emploi. Un record. François Hollande et son gouvernement auront-ils la lucidité et le courage politique de reconnaître l’ampleur du problème, de sortir de l’incantation et d’examiner enfin les vraies causes du chômage ? Aux dernières nouvelles il semblerait que non. Nos gouvernants persistent et signent. Ils maintiennent le cap et demeurent convaincus que leur pari sera gagné tôt ou tard. Comme l’a dit sans rire, Michel Sapin, ministre du Travail, les chiffres de novembre ne sont pas significatifs. Ils sont dus à la « volatilité des données de Pôle emploi » !
Alors devant ce nouvel échec, les réactions sont nombreuses. La droite exulte et tombe à bras raccourcis sur le gouvernement socialiste. Au passage, disons qu’elle a la mémoire courte. La politique d’austérité qu’elle a menée sous le règne de Sarkozy y est grandement pour quelque chose. Le Front national en profite pour en rajouter une louche. Le Medef voit dans la montée du chômage des charges sociales trop lourdes et des impôts trop élevés. De qui se moque-t-il ? A quoi ont servi les dizaines de milliards d’exonérations de charges sociales et les baisses substantielles d’impôts sur les sociétés accordées au cours de ces dernières années ? Mais qu’à cela ne tienne, ce même Medef a l’outrecuidance d'en demander toujours plus. Comme on dit à Marseille : "Tous les couillons vont à la ville ".
Il est grand temps que le gouvernement socialiste ouvre enfin les yeux. Le chômage puise ses racines dans la politique d’austérité imposée par la Troïka. On peut en mesurer aujourd’hui les immenses dégâts en Espagne, au Portugal, en Grèce, en Italie et en France. Continuer dans cette voie, c’est conduire le pays au désastre social et économique. Il est grand temps de tourner le dos à cette politique ultralibérale, contraire aux intérêts des plus larges couches de la population. Un pays ne se mène pas avec de bonnes ou de mauvaises blagues.
Maria Maddalena Lanteri