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Gauche alternative en Corse

La marche pour l'acier lorrain

Ils sont arrivés au pied de la tour Eiffel à Paris, après 320 kilomètres de marche, malgré le froid, la pluie, parfois le soleil, mais avec pas mal de tendinites et d’ampoules aux pieds. Ils étaient heureux, ravis d’avoir accompli un acte de résistance. Les 17 marcheurs d’Arcelor Mittal étaient enfin là, accueillis par des centaines de personnes venues les soutenir. Cela tranchait singulièrement avec le comité de réception, formé de Crs, devant le siège du candidat-président, la semaine dernière à Paris, comité de réception qui, en guise d’encouragement, a distribué force coups de matraque et envoyé sur les salariés des grenades lacrymogènes. Sarkozy, le président-protecteur, s’est même payé le luxe de fustiger les ouvriers présents en les accusant d’être venus l’agresser.  Un comble. Et d’ajouter que ces trublions ne servaient pas la cause de Florange. Il les traitait d’horribles permanents, loin des préoccupations des salariés. Le candidat-président est décidément inguérissable. Toujours animé de la même manie : tenter de diviser les gens. Les salariés du privé opposés aux fonctionnaires, les chômeurs aux salariés, les jeunes aux vieux, les immigrés aux Français de souche, etc. Toute cette rhétorique et ces gesticulations relèvent du dégoût et classent une fois pour toutes le personnage. Il est grand temps de s’en séparer.

Les premières paroles des sidérurgistes furent dédiées à la vieille dame en fer qui trône sur le champ de Mars depuis plus de cent ans. « L’acier de cette tour vient de Lorraine, de chez nous ! », s’exclamèrent-ils, unanimes, les yeux mouillés par l’émotion.

Les ouvriers de Florange sont venus à Paris, pour montrer une fois de plus leur détermination à poursuivre la lutte contre la fermeture du dernier site sidérurgique français, contre un désastre socio-économique qui donnerait le coup de grâce à la Lorraine, région déjà gravement éprouvée. Ils voulaient aussi prouver que leur usine est viable, qu’elle produit les meilleurs aciers d’Europe et que la demande existe. Ils sont venus à Paris pour dénoncer la stratégie du groupe Arcelor Mittal qui vise à sacrifier Florange au nom de la sacro-sainte rentabilité financière. Les salariés-marcheurs ont également condamné l’attitude de Sarkozy, l’homme qui promet tout et ne tient rien. Ils lui ont rafraîchi la mémoire en lui rappelant ses engagements à propos du site de Grandange, avec les résultats qu’on connaît : la fermeture pure et simple.

D’autres salariés, tels les Fralib, Mollex, Pétroplus et bien d’autres refusent aussi la logique infernale du profit à court terme, rejettent les délocalisations et le chômage. Tous participent à leur manière à ce vaste mouvement de résistance qui est en train de se développer, non seulement en France, mais à travers toute l’Europe. Au plan politique ce mouvement trouve une traduction dans la dynamique créée par la candidature de Jean-Luc Mélenchon et le programme du Front de gauche auxquels s’est associée Manca alternativa.

Nous somme tous des « salariés d’Arcelor Mittal ». 

Lazio

 

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