Gauche alternative en Corse
La droite s’est décomplexée pendant le quinquennat de Sarkozy. Elle est maintenant arrogante à la fin du quinquennat lamentable de François Hollande. Sarkozy a dévoilé une partie de son programme qui est proche de ceux de ses concurrents aux Primaires de la droite. Chacun s’évertue à être plus à droite que l’autre, ce qui laisse augurer une escalade dans les mesures antisociales et sécuritaires.
Voici un avant-goût de ce que propose Nicolas Sarkozy !
« Une profonde réforme de nos structures publiques sera conduite pour gagner en productivité. Nous proposerons de poursuivre la politique du non remplacement d’un départ à la retraite sur deux dans la fonction publique, et d’en étendre le principe aux collectivités territoriales. Sur le quinquennat, cela représentera une réduction de 300 000 postes de fonctionnaires.
Il faudra parallèlement continuer à retarder l’âge du départ à la retraite avec une première étape à 63 ans dès 2020, puis une seconde à 64 ans en 2025.
Face aux déficits de l’Assurance maladie, de plus de 7 milliards en 2015, nous devons réduire de trois points la part prise en charge par l’Assurance maladie, ce qui est possible en remboursant plus efficacement et en ayant le courage de prendre des mesures de déremboursement. »
Ce sont les mesures pour la populace. C’est du Hollande puissance Sarkozy. Et puis arrivent les mesures pour les riches : « (...) une baisse d’impôts et de taxes de plus de 25 milliards d'euros. Elles seront ciblées sur la baisse des charges patronales pour réduire le coût du travail, la suppression de l’ISF qui pénalise l’investissement. »
François Hollande, avec ses lieutenants Valls et Macron, a trahi la gauche en préparant le terrain politique à l’ultralibéralisme et à l’Etat policier. Attendons-nous à une droite autoritaire dans la continuité et l’aggravation de la politique menée par des socio-traitres. La seule issue est que la gauche se recompose sans le parti socialiste et ses affiliés. Il faut gagner la confiance des abstentionnistes et éviter le vote FN aux déçus de la politique des Sarkozy et Hollande.
Pour un renouveau, les seuls candidats crédibles et porteurs d’espoirs sont ceux de la gauche qualifiée de « radicale » ou d’ « extrême ». C’est autour d’eux que doit se recomposer une gauche ouverte à toutes celles et ceux qui refusent le libéralisme économique destructeur des acquis sociaux - toutes celles et ceux qui dénoncent l'aggravation des inégalités - toutes celles et ceux qui en ont marre d’une classe politique corrompue, arc-boutée sur ses privilèges, ceux de la bourgeoisie et du patronat - toutes celles et ceux qui veulent une république plus démocratique, en sortant de la monarchie républicaine installée par la constitution gaullienne.
Si des primaires doivent s’organiser à gauche, ce ne sont certainement pas celles mitonnées par Jean-Christophe Cambadélis et dont se foutent les bénéficiaires, Hollande et Valls. Les primaires à gauche doivent être celles des idées et non des hommes. La seule question devrait-être : Qui peut porter les idées de progrès social et de reforme constitutionnelle ouvrant à une sixième république ? Ce n’est pas au parti socialiste et ses affiliés d’imposer leur choix. Il ne s’agit plus d’élire un monarque républicain mais de choisir un représentant du peuple.
Une loi organique va être votée en catimini pour éliminer les candidats qui ne font pas partie du sérail politicien. Nous l’avons dénoncée dans un précédent article et Une pétition est en ligne contre cette loi organique. Ce serait une atteinte de plus à la démocratie et l’instauration du tripartisme avec, comme arbitre, le Front national.
Ne faisons plus confiance à des candidats porteurs de mensonges électoraux. 2017 ne doit pas reproduire 2012 ou 20O7. Le peuple français ne supporterait pas un nouveau ou ancien « Sarkhollande ». Il faut un candidat de rupture, porteur de l’insoumission à l’économie libérale et à la Finance.
A l’heure où les idéologies fascisantes accompagnent les radicalismes religieux, le libéralisme économique creuse les fractures et, en France, fait de la devise républicaine « liberté, égalité, fraternité » une trilogie qui a perdu tout son sens en même temps que s’éteignent ses "lumières" au fil des siècles.
C’est l’actualité sociale qui nous donne l’occasion de recomposer la gauche. L’action contre la loi Travail se poursuit et s’amplifie avec les « nuits debout » qui suscitent un éveil et, demain, la manifestation des lycéens et des étudiants, une jeunesse qui a besoin d’espérance et d’idéal. Préparons le 9 avril prochain qui doit montrer au gouvernement l’ampleur de l’insoumission à l’ordre libéral ou néolibéral.
Barbutu