Gauche alternative en Corse
La Société des agrégés a relevé vendredi, dans un communiqué, "six thèmes particulièrement inquiétants" dans le discours qu'a prononcé jeudi Nicolas Sarkozy sur l'éducation, en particulier la volonté du chef de l'Etat de redéfinir le métier et les missions des enseignants.
Sarkozy a prône une évolution nécessaire du métier d'enseignant qu’il veut relooker. Aux yeux de la Société des agrégés, le seul but poursuivi est « l'augmentation du temps de travail des professeurs ».
"Sous le prétexte de permettre l'accroissement du temps de présence des professeurs dans l'établissement, cette mesure exigerait la création d'au moins 142.041 bureaux (pour trois professeurs par bureau) à financer par les collectivités territoriales", a précisé le Président candidat à sa succession… 142 041 bureaux à faire sortir de terre, aux frais du contribuable, s'étonne la Société des agrégés.
L’intention apparaît clairement : Jeudi dans ses vœux au monde de l'éducation, Sarkozy a rappelé qu'il souhaitait redéfinir les missions des enseignants pour favoriser de "nouvelles manières de travailler" et les amener à être "plus présents dans les établissements".
Aujourd'hui, dans le secondaire, un professeur doit assurer 15 heures de classe par semaine s'il est agrégé, 18 heures s'il est certifié. Selon une étude faite en 2002 par le ministère de l'Education nationale, les enseignants travailleraient en moyenne 20 heures et 27 minutes en plus des cours (préparation, correction des copies, etc.). Par ailleurs la réduction des effectifs entraîne la pratique des heures supplémentaires. Tout compte fait, nos enseignants travaillent déjà en moyenne quarante heures par semaine.
Pour faire passer la pilule amère, il est question d’une revalorisation financière. Après les déclarations attribuées à François Copé, les enseignants resteront des « minables » à moins de 5000€. Il ne s’agit, au final, que de réduire les écarts entre le traitement en début et en fin de carrière. Cela conduit à former une masse indéfinie où tout devient égal.
"Nicolas Sarkozy met tout particulièrement en avant l'augmentation des salaires des enseignants débutants, portés à 2.000 euros bruts par mois. C'est masquer le fait que cette augmentation, qui ne fait que prendre en compte l'alourdissement de la charge des jeunes professeurs stagiaires, exerçant à temps plein, contribue surtout à diminuer les écarts de salaires entre l'entrée et la sortie de carrière et à réduire la différence entre les agrégés et les autres corps", a déploré la Société.
Les autres thèmes inquiétant les agrégés sont "faire mieux avec les mêmes moyens", "la revalorisation de la condition enseignante", "la notation des professeurs" et "l'autonomie des établissements".
"Cette mesure est tout à fait contradictoire avec une politique de revalorisation dans le contexte de désaffection que connaît l'Education nationale et avec la volonté affichée de « motiver » les professeurs", selon la société des hauts diplômés de l’enseignement.
En plaçant un Directeur des ressources Humaines de L’Oréal à la tête de l’Education nationale, Sarkozy, son double machiavélique, a montré sa politique en la matière. L’augmentation ciblée de salaires n’est qu’un peu de cosmétique sur un vieux slogan trompeur « Travailler plus pour gagner plus », tout en demandant de dépenser moins. Le but est de faire travailler encore plus des gens qui travaillent beaucoup tout en diminuant leur nombre pour dépenser moins.
Signé: Pidone