Gauche alternative en Corse
Netanyahou a terminé sa visite officielle en France à Toulouse. Il a participé à un hommage organisé à la mémoire des trois enfants et du directeur d’une école juive, lâchement assassinés par un jeune voyou, manipulé par des extrémistes musulmans. Cet hommage que nous respectons n’est peut-être pas dû tout à fait au hasard. En tous cas, Netanyahou a su le récupérer senza vergogna. Rappelons qu’il est en campagne électorale et que son crédit au niveau international n’est pas au firmament. Il y a dans l’air comme de la récupération et l’occasion de se refaire une virginité, en jouant par sa présence sur l’émotion naturelle qu’un tel hommage peut susciter. Cela pose un problème non seulement déontologique mais aussi politique. Monsieur Netanyahou mène une politique répressive et d’apartheid à l’égard des Palestiniens. Il est allié à un parti d’extrême droite. Il s’adonne sans complexe à des actes de piraterie dans les eaux internationales. Son aviation pilonne souvent la bande de Gaza, occasionnant des pertes en vie humaines et de graves dégâts. Il organise l’embargo de cette bande et maintient sa population dans une sorte de prison à ciel ouvert. Il encourage le développement des colonies de peuplement dans les territoires occupés en Cisjordanie – au passage, n’a-t-il pas invité les Français de confession juive à rejoindre Israël, lors de son intervention à Toulouse ? Imaginons un instant que des individus débarquent chez nous, en Corse, avec des bulldozers et des pelleteuses et arrachent nos vignes, nos oliviers, rasent nos maisons pour s’installer à notre place. Pour justifier de telles exactions ces quidams invoqueraient leur droit de propriété sur ces terres parce que – paraît-il – il y a deux mille ans leurs pseudo ancêtres auraient vécu là ! Quelle serait notre réaction ? Cette venue en France n’est qu’une opération de propagande. Il est insupportable d’assister à la récupération d’un acte odieux que nous ne pouvons que condamner. On peut s’étonner que dans un tel contexte François Hollande se soit laissé embarquer dans cette opération. Sa présence aux côtés de Netanyahou ressemble pour le moins à de l’allégeance ou à une approbation de la politique menée par le premier ministre israélien. Pendant son intervention, il s’est bien gardé de critiquer comme il se devait ce dernier. Il n’est pas sûr que cette « caution » soit de nature à redresser l’image de marque du président de la République, déjà quelque peu émoussée.
Maria Maddalena Lanteri