Gauche alternative en Corse
Qui sont les représentants de la doxa libérale ? On connaît les anciens : Sarkozy et son populisme dégoulinant , Juppé, Fillon… et maintenant Hollande, Valls, Macron… etc. Ce sont aussi toutes celles et ceux qui soutiennent la loi El Khomri dont il faut obtenir le retrait.
Et parmi les candidats déclarés pour les prochaines Présidentielles, Bruno Le Maire soutient cette casse du code du travail dans sa première mouture. Il préconise aussi la privatisation de « pôle emploi ».
Il vient de prétendre qu’il n’y a pas de différence entre les RSA et le Smic. Il est vrai que, pour lui et ses semblables, 300 ou 600 € c'est leur argent de poche. Que le smic soit trop bas ne rentre pas dans leur calcul. Essayer de vivre avec 450€ de RSA par mois, ils ne savant pas ce que cela représente pour une personne seule lorsqu’il faut se loger et bouffer. Alors si l’on devait y ajouter les prix des transports, il faudrait choisir entre se loger ou se déplacer pour trouver du boulot. Le torchon de la droite extrême, "Valeurs actuelles", publie cette semaine un tableau établi par l'Ifrap, ce laboratoire d’idées ultralibérales qui rajoute 210 € à un couple avec deux enfants, assujetti au RSA, en comptant les quatre cartes de transports gratuits dans la région parisienne. Quelle vergogne, lorsque l’on sait que ces ultralibéraux cumulent les primes et les remboursements de notes de frais, tout en cherchant tous les moyens de défiscaliser leurs revenus !
Décidément, ce qui est bon pour l’économie est mauvais pour le peuple et ce qui est mauvais pour le peuple est bon pour les exploiteurs et leurs propagandistes. Le RSA serait de l’assistanat. Que dire des retraites chapeaux, des indemnités perçues par nos élus sans justificatifs, du coût de nos anciens présidents de la république, des postes en tous genres distribués pour recaser les amis politiques, les anciens ministres et les élus qui n’ont pas étaient réélus ? Pourquoi verser des millions d’euros à des journaux qui s’insurgent contre l’assistanat apporté au plus démunis ? Leurs subventions ne se sont-elles pas une forme d’assistanat qui permet de payer les salaires des cadres et des journalistes pour qu’ils débitent la propagande ultralibérale ?
L’Ifrap, on connaît ! En matière de manipulation des chiffres, sa patronne, l'ultralibérale de choc Agnès Verdier-Molinié, roule pour le Medef. Sa cible préférée est le service public. Pour promouvoir l’ultralibéralisme, elle dénonce en permanence les dépenses publiques et se fait passer pour la défenderesse des contribuables. Elle essaie en permanence de monter les salariés du secteur privé contre ceux du secteur public, stigmatisant les avantages des uns et oubliant ceux des autres. Finalement, elle vise tous les salariés en cherchant la dérèglementation du code du travail. Elle chasse la fiscalité pour favoriser le secteur privé et réduire comme peau de chagrin le secteur public. Pour elle, tout doit se vendre et s’acheter, la santé et l’éducation comme le reste. Elle a trouvé dans le journal Valeurs actuelles, la presse qui lui correspond. Elle intervient fréquemment dans des débats télévisés sans contradicteurs.
Bruno Le Maire, est ultralibéral viscéral… Allez ! Disons-le : anti-gauche primaire, comme son collègue Laurent Wauquier et quelques autres loups aux dents longues ! L’avenir de la droite extrême ! Laurent Wauquier s’est dit favorable au travail le dimanche. Toutefois, dans un reportage télévisé effectué chez lui un dimanche, il a confié que, pour lui, le dimanche est sacré. En bon catholique, il consacre tous ses dimanches à sa famille et « même si Obama l’appelait un dimanche, il ne répondrait pas ». Voilà la conception esclavagiste du travail et de sa répartition que cette droite décomplexée donne pour les autres. Eux, ils vivent dans le confort, voire l’opulence. Pour eux, vive le dimanche ! Ils peuvent aller à confesse et manger l’hostie de leur bonne conscience. Pour les autres, au turbin ! Quel mépris pour le peuple !
Agnés Verdier-Molinié, Bruno Le Maire, Valeurs actuelles, Laurent Wauquier … ne sont que des exemples frappants pris dans la doxa libérale. On sait que cette idéologie égoïste et antisociale est celle des Sarkozy, Fillon, Juppé, des Républicains ex-UMP, de l’UDI… Et bien, elle est aussi celle de la direction du parti socialiste et de ses satellites comme les Radicaux de gauche qui n’ont jamais représenté la gauche radicale. Inutile de citer quelques Verts appelés au gouvernement. Il suffit de donner le nom de Jean-Vincent Placé pour montrer qui le PS recrute chez les Ecolos. Nous n’avons même plus envie de dénoncer ce Rastignac qui ne mérite que mépris. Il tombera vite dans l’oubli.
Ce long préambule veut démontrer, s’il le fallait encore, que les pouvoirs sont entre les mains d’une bourgeoisie libérale qui vit de l’économie de la rente et qui méprise le peuple. Ils ont leurs chevaliers d’industrie du CAC 40 et du Medef. Ils ont leur presse et leurs économistes orthodoxes. Ils ont leurs politiciens, avocats d’affaires et énarques. Ils ont leurs lieux de villégiatures et leurs quartiers. Ils ne veulent pas de pauvres sous leurs yeux. Dans le 16ème arrondissement huppé de Paris, ils ont manifesté cette semaine. Non pas contre la loi El Khomri ! Il ne faut pas rêver ! Ils ne veulent pas d’un foyer pour SDF. Ils ont même fait croire qu’il s’agirait d’un foyer pour migrants en prédisant que le bois de Boulogne allait devenir une jungle comme à Calais, un « nouveau Sangate », évoque le député- maire Claude Goasguen, solidaire de ses riches administrés. Ce dernier fut président de la Corpo d'Assas, partisan de l’Algérie française, soutien de Jean-Louis Tixier-Vignancour (candidat d’extrême droite à la présidentielle de 1965) et proche d'Alain Madelin, Hervé Novelli, Patrick Devedjian, Gérard Longuet alors membres du mouvement d'extrême droite Occident, « à la direction duquel, il était chargé, en 1967, avec Gérard Longuet et Jean-Jacques Guillet, de l'entrisme dans les syndicats». Bien qu'il ait joué un rôle en 1966-1967 dans l'infiltration par Occident de Sciences Po, il a toujours nié avoir appartenu à Occident, même s'il entretenait des liens manifestes avec cette organisation. Selon Nicolas Lebourg et Joseph Beauregard, Claude Goasguen aurait fait partie en 1971 du mouvement néofasciste Ordre nouveau.
Dans son arrondissement, il s’agit pourtant d’un foyer pour SDF parisiens et non pas pour les migrants. Nous avons vu une vieille rombière expliquer que des pauvres allaient être mis devant des gens riches, que cela allait les pousser à voler et violer. Ces gens-là ne supportent même pas l’idée d’un sentiment d’insécurité. Cette manipulation médiatique leur a attiré le soutien de Florian Philippot qui avait pourtant demandé que l’Etat s’occupe d’abord des SDF français et non pas des migrants, encore faudrait-il que ce ne soit pas sous les yeux des riches Parisiens qui pratiquent la charité avec leur denier du culte déposé dans les écuelles propres du curé de leur paroisse. Les foyers et les HLM sont réservés au Nord-est parisiens et aux banlieues populaires. Il ne faudrait pas mélanger les torchons et les serviettes.
Dans quel monde vivons-nous ? Un monde pas ragoûtant du côté des riches et des puissants, un monde dans lequel il vaut mieux être beau, riche et intelligent que pauvre, laid et forcément idiot. Le pire est que cela devient un précepte moral dans une société ultralibérale sans morale. Ces nantis se croient beaux, riches et intelligents. Ils ne sont que riches et cyniques. Et pour s’enrichir encore, ils spéculent et jettent les peuples dans des crises financières qui ruinent des pays comme la Grèce, l’Italie, l’Espagne… et la France. C’est toujours le peuple qui doit payer par le chômage, la précarité et la régression sociale. Les dettes publiques sont faites pour cela. L’Europe que l’on nous construit n’est que la gendarmerie de la Finance internationale et la chambre parlementaire de l’ultralibéralisme. Les économistes ne sont là que pour prêcher la bonne parole libérale. Le projet d’un module universitaire « Economie et société » et d’un enseignement hétérodoxe de l’économie s’est heurté à un déchaînement verbal des économistes patentés comme un Jean Tirole, ancien président de la Société d'économétrie et de l’European Economic Association, est docteur honoris causa de l’Université libre de Bruxelles (1989), de l'université de Montréal (HEC, 2007), de la London Business School (2007), de l'université de Mannheim (2011), de l’Athens University of Economics and Business (2012), de l'université de Rome « Tor Vergata » (2012), de l'université Hitotsubashi (2013), de l'université de Lausanne (2013)... etc. Un carriériste économiste de la doxa libérale qui accumule les reconnaissances de cette même doxa libérale. Les prises de position de Jean Tirole ont suscité des critiques, les mesures qu'il recommande étant jugées par les adversaires du libéralisme économique, comme le magazine Alternatives économiques, idéologiquement tendancieuses, car favorables à la privatisation du service public. Derrière sa notion de «responsabilisation des entreprises » se cacheraient en réalité des mesures consistant à réduire, voire à supprimer le contrôle démocratique des marchés par l'État.
En 2017, nous aurons droit à de nouvelles élections présidentielles. Qui sera le nouveau président ? Les listes des prétendants à droite et au parti socialiste ne laissent aucun espoir de progrès social. Au deuxième tour, si les sondages sont fiables, le choix se fera entre l’ultralibéralisme et l’ultralibéralisme, ou bien entre l’ultralibéralisme et le fascisme. Le vainqueur sera l’abstentionnisme.
Ne doutons pas que l’idéologie d’extrême-droite fera son chemin puisqu’elle a été placée en arbitre des élections par les politiciens de droite et du parti socialiste, relayés par la grande presse. Inutile de revenir en détail sur la généalogie de Marine Le Pen et l’idéologie du Front National ! Le votre FN n’est pas un votre protestataire mais un vote xénophobe et raciste. Le vote FN n’est pas un vote pour une alternance au libéralisme économique. Le patronat n’a pas peur du FN.
Nous pouvons évoquer un autre candidat de la droite extrême : Nicolas Dupont-Aignan, président du parti souverainiste Debout la France, en campagne pour l'élection présidentielle de 2017. Le député préconise un « vrai contrôle des frontières » et « l'arrestation préventive des 250 djihadistes de retour de Syrie pour les éloigner sur un territoire lointain », « Je parlais de Kerguelen, puis du bagne, a-t-il précisé à l'antenne. Je considère qu'on ne peut pas prendre le risque d'avoir des bombes volantes sur notre sol ». C’est ce qu’il a déclaré mercredi matin sur France Info. Il voudrait faire des îles Kerguelen un Guantanamo français, alors qu’il est question de fermer la prison offshore américaine. En 2015, il avait déjà proposé de récréer le bagne de Cayenne. Peut-être un jour demandera-t-il de reconstruire la Bastille pour y enfermer les détenus politiques. Comme si la solution contre le Djihadisme se trouvait dans l’ouverture d’un nouveau Guantanamo. C’est ce qui s’appelle un effet d’annonce pour récupérer la peur des électeurs, comme le fait le FN.
Si Hollande et Valls arrivent à tuer la gauche, l’extrême-droite se trouvera face à des politicards trop bien payés au service des nantis. On ne peut pas avoir de grands desseins politiques sans progrès social. Le libéralisme ne libère que les exploiteurs et enferme les peuples dans la régression sociale et la précarité. Il maintient des pays dans le sous-développement et dans la misère. Il nourrit la xénophobie et le racisme en jetant des millions de gens sur les routes de l’exil. Les libéraux travestissent le bien et le mal, l’ordre et le désordre, le mérite et l’assistanat en fonction de leurs intérêts économiques. Ils imposent un «horizon mental », et propage leur idéologie en la cachant. Ils disent agir au nom de l’intérêt général alors qu’ils préservent des intérêts particuliers et veulent soumettre les peuples aux lobbies de la Finance et du capital.
Quelle perspective à gauche en 2017 ? Le Parti Socialiste propose une Primaire de toute la gauche qui éviterait le bilan de la politique gouvernementale désastreuse mise en œuvre par François Hollande et Manuel Valls. Ce n’est qu’une manœuvre politicienne pour reconduire la même politique. Elle a pour objectif d’ouvrir le soutien à une candidature de François Hollande, en étouffant toute alternative à gauche. L’état d’urgence permet à l’Etat de durcir le ton contre les opposants à sa politique.
La répression est utilisée contre le mouvement de la jeunesse. Depuis plusieurs jours déjà des méthodes violentes sont mises en œuvre par le gouvernement à l'encontre des AG et cortèges étudiants et lycéens. Cela a été le cas à Lyon, Marseille, à Paris contre les lycéens. Des facultés ont été fermées à Paris aujourd'hui afin d'empêcher la tenue de réunions. Les flash-balls sont dégainés et les tribunaux prêts à recevoir les manifestants. Des policiers sont même entrés dans le bureau de poste d’Asnières pour faire cesser une AG et expulser les postiers. Ils ont dû renoncer à leur mission car personne ne s’est laissé impressionner. Une expulsion violente d’un amphithéâtre s’est déroulée à la faculté Tolbiac où les CRS ont matraqué les étudiants en faisant plusieurs blessés. Hollande aurait-il peur d’un nouveau mai 68 ? Il avait fait de la jeunesse l’objectif de son quinquennat. Serait-elle devenue sa cible ?
La contestation du projet de loi El Khomri mobilise celles et ceux qui aspirent à une alternative, à une rupture avec le néolibéralisme et la politique sécuritaire néoconservatrice du gouvernement. Cette alternative n’a pas été portée par le parti socialiste qui la refuse encore comme la refusent la droite, le centre et l’extrême-droite. C’est aux électeurs du Front de gauche et à ceux qui les rejoignent de créer un large rassemblement pour présenter un candidat aux élections présidentielles, une personnalité qui portera un projet commun pour constituer une vraie démocratie et revenir sur le chemin du progrès social, en plaçant l’humain d’abord.
Ensemble, Europe Écologie, Nouvelle Donne, les socialistes qui cherchent une alternative à la politique du gouvernement, les forces de la gauche radicale, les syndicats et toutes les organisations soucieuses de progrès social doivent trouver une plate-forme commune pour construire ce rassemblement.
L’alternative est une rupture, pas une alternance. C'est l'insoumission à l'ordre libéral, le droit de dire non, le refus du béni-oui-ouisme. Le changement commence aujourd’hui. Il ne faut plus écouter les promesses sans lendemain. Hollande, c’est fini. Valls et Macron aussi !
Battone