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Gauche alternative en Corse

Haro sur les Grecs

Fannuloni*, voleurs, magouilleurs, fraudeurs.

Voici quelques épithètes, sans compter les noms d’oiseaux divers et variés, qui qualifient les Grecs.

Ces gens-là ont vécu au-dessus de leurs moyens, dit-on. Aujourd’hui, ils doivent payer. 350 milliards d’euros de dettes. Monstrueux.

Ils ont le culot, ces Grecs, de manifester, de défiler, de dénoncer les mesures que la majorité social-démocrate a fait voter au parlement. Mesures de la dernière chance pour répondre aux injonctions des marchés financiers et de l’Europe. Mesures qui vont saigner davantage les couches les plus faibles du pays. Autant dire au condamné à mort d’appuyer sur la détente du pistolet collé sur sa tempe.

Ce qu’on ne dit pas à propos de la crise grecque, au-delà des insultes, c’est de dire quels sont les vrais responsables de la crise.

Certaines couches sociales n’ont jamais payé d’impôts, en particulier les riches armateurs grecs, les gros commerçants, les médecins, les restaurateurs et bien d’autres professions libérales. Seuls les salariés ne pouvaient  pas y échapper. Les dépenses militaires, disproportionnées, ont pesé lourdement sur le budget de l'Etat grec. Au profit des marchands d'armes, parmi lesquels on retrouve en bonne place des fournisseurs français.

En outre, pour essayer de faire face à la dette publique, les différents gouvernements de droite et pseudo de gauche, ont fait appel aux banques privées, dont la Société Générale, lesquelles banques se tournaient vers la Banque européenne pour emprunter à un taux particulièrement raisonnable, à savoir 1,5%. Ces mêmes banques prêtaient des fonds à hauteur de 8 à 13%, générant quelques bons profits.

Il y a aussi le boom immobilier sur les côtes grecques et crétoises au bénéfice des couches aisées de l’Europe du Nord, allemandes et anglaises en particulier. Ce boom a subi lui aussi les effets de la fameuse crise des subprimes, sans compter le désastre écologique engendré. Il suffit, par exemple, d’aller voir sur la façade nord de la Crète pour s’en convaincre. Comme par hasard les plus virulents dans l’attaque contre les Grecs ce sont précisément les Allemands et les Anglais.

Alors, aujourd’hui on parle de plus en plus de renoncer à une partie de la dette grecque. Ce n’est que justice. Les profiteurs doivent  payer, après s’être gavés pendant des décennies sur le dos des Grecs.

La France et d’autres pays ne sont pas à l’abri d’un tel désastre. Raison de plus pour mettre en œuvre une politique économique et financière libérée des injonctions des marchés et des agences de notation.

* Fainéants

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