Gauche alternative en Corse
Vous avez dit réforme
Fini les bains de soleil sur la plage de Portigliolo, le sable fin, fini les roupillons dans un hamac sous un olivier. Fini les vacances. Voici venu le temps du boulot et des mauvaises nouvelles : la guerre en Syrie se poursuit, le terrorisme islamiste multiple ses actions de mort dans de nombreux pays de la planète, des menaces d’intervention des Etats-Unis d’Amérique au Venezuela se précisent, la fameuse « réforme » du code du travail est quasiment prête et j’en passe. Tiens, parlons-en de la « réforme » du code du travail ! Elle fait l’objet, en cette fin du mois d’août, d’un grand tintouin. D’éminents spécialistes – les mêmes que ceux qui naguère nous vantaient les vertus de l’austérité – se répandent sur les radios, la télé, dans la presse, pour nous expliquer, sans rire, qu’il faut impérativement « réformer » notre code du travail, trop lourd, trop rigide, pas assez flexible par rapport à d’autres pays européens. Donc, pour y remédier notre nouveau président jupitérien propose, par voie d’ordonnances, des mesures « justes et équitables ». N’étant pas très douée pour la sémantique, je me suis ruée sur le Petit Robert et j’ai cherché la définition du mot réforme. REFORME, AMELIORATION DE L’EXISTANT. Bigre ! Je me suis posé la question de savoir si ce qu’on nous propose améliorera l’existant. La réponse est toute simple. C’est tout le contraire. On assiste à une vraie régression sociale, à un démantèlement sans précédent du code du travail. Quelques exemples : la priorité sera donnée à l’entreprise. Fini les négociations au niveau de la branche. En clair cela veut dire que les patrons pourront baisser les salaires, augmenter les horaires de travail, sans compensation, au gré des circonstances et de leur bon vouloir. C’est ce qu’on appelle : tirer les avantages et autres acquis sociaux vers le bas. En outre, ces mêmes patrons auront toute la latitude de virer du personnel, sans être inquiétés, au nom de la sacro-sainte compétitivité. Il paraît que ces mesures faciliteront l’emploi et le retour à la croissance. D’aucuns prédisaient la même chose avec les massives exonérations de cotisations sociales et autres crédits d’impôts et pacte de responsabilité. Mais pour quels résultats ? Le chômage est au plus haut niveau, la reprise économique se fait attendre. Les riches deviennent de plus en plus riches et les pauvres se serrent un peu plus la ceinture.
Dans cette affaire le patronat exulte. Il suffit d’entendre les applaudissements frénétiques, lors de l’université d’été du Medef. Pierre Gattaz, patron des patrons est aux anges. Enfin un pouvoir politique qui s’apprête à exaucer tous ses vœux. Dans son exultation, ce même Pierre Gattaz, qui vient de s’offrir un petit château pour la modique somme de 40 millions d’euros, prévient quand même Macron et son gouvernement. « Il ne faut pas mollir sur les mesures. Pas question de faire plaisir aux salariés », par quelques petits cadeaux de compensations, d’ailleurs illusoires.
Il est grand temps qu’on se réveille de la torpeur de l’été.
Face à ces attaques du pouvoir jupitérien il nous reste la mobilisation, y compris dans la rue. Attaques qui nous ramènent allègrement vers le passé, gommant ainsi des acquis obtenus par des dizaines d’années de luttes sociales et politiques. Vive le progrès !
Le 12 septembre, il faut répondre massivement à l’appel de la Cgt, de Solidaire, pour dire basta au saccage social. De même le 23 septembre à l’appel de la France et de la Corse insoumises. Sinon, attention au mauvais réveil.
Maria Maddalena Lanteri