Une étrange campagne est actuellement menée contre les associations corses de protection de l’environnement. D’aucuns essaient perfidement de discréditer ces associations qui ont le mérite de lutter au quotidien contre le massacre de notre littoral. Ils laisseraient entendre qu’elles se livreraient à des attaques insidieuses à l’endroit de certains élus et représentants de l’Etat. D’ailleurs, un de ces derniers, en la personne de Jean-Jacques Panunzi, président du Conseil général de la Corse du Sud a porté plainte pour diffamation. Mais que cache cette campagne ? Probablement il y a la volonté de se débarrasser d’empêcheurs de tourner en rond. Les dites associations sont sans doute gênantes pour le business qui s’est installé en Corse autour du foncier et de l'immobilier. Business qui rapporte gros et sans effort, suscitant comme on peut l’imaginer beaucoup de convoitises… et de morts.
Plusieurs questions se posent au regard de la situation que connaît notre littoral. Celui-ci est théoriquement protégé par une loi. Cette loi est-elle respectée ? Il faut croire que non. Il suffit de se balader, par exemple, le long du bord de mer entre Ajaccio et Coti-Chiavari pour s’en convaincre. Des constructions fleurissent en deçà de la limite des cent mètres et dans des zones dites remarquables. Que dire aussi de grands projets immobiliers à Propriano, à Figari, à Porto-Vecchio, sur la côte orientale, etc. Qui donne l’autorisation de construction ? Qui valide en dernier recours ? La réponse est dans la question. Cela veut dire que certains élus et représentants de l’Etat ont une part de responsabilité dans cette affaire. Ou alors ça serait une opération du saint esprit.
Le laxisme et la complicité de certaines sphères politiques et administratives ne peuvent que favoriser et renforcer la spéculation foncière et immobilière, avec les conséquences néfastes que l’on mesure déjà : la dégradation du paysage corse, la violence et la multiplication des assassinats liées à cette spéculation.
On a envie de crier Basta. L’Etat ne doit plus se contenter de parler et de montrer ses muscles. L’heure est à l’action. Et les moyens existent.
Affaire à suivre.
Ghjuvan Anton Mariani