Gauche alternative en Corse
Triste spectacle qui nous est servi depuis deux jours dans les media. Tous les objectifs et les micros, sans oublier de belles plumes, se tournent vers une nouvelle affaire sensationnelle, celle des écoutes téléphoniques dont seraient victimes notre ancien président de la république et son dévoué avocat. De malheureux persécutés. A droite, c’est la mobilisation générale. On parle d’acharnement, de méthodes policières, dignes d'une dictature. Rien que ça ! Tous les ténors de l’Ump y vont de leur couplet et jouent aux vertueuses indignées, en particulier un certain Jean-François Copé qui crie au scandale, en oubliant au passage sa propre affaire de détournement de fonds de son parti au profit d’une société « amie », la Bigmalion. Dans la foulée, on organise une bronca des avocats et on fait signer une pétition en solidarité avec le collègue Herzog et pour condamner les écoutes contre les gens de la profession. Question ? Les avocats seraient-ils tous des citoyens au-dessus de tout soupçon ? Seraient-ils tous plus blanc que blanc ? Dans cette opération enfumage, menée avec brio, par l’Ump, il faut dire que le gouvernement et certains ministres, en particulier la ministre de la justice, ont donné un sacré coup de main. N’ont-ils pas nié, pendant un certain temps, d’avoir été informé des écoutes ? Ca a permis à la droite d’utiliser allègrement la bévue et de privilégier la forme plutôt que le fond de l’affaire. Comme dirait monsieur Ricard, ex-secrétaire du Sac, ex-ministre de l’intérieur, un certain Charles Pasqua, fin connaisseur de la politique politicienne, quand on veut faire oublier une affaire, on en invente une autre. C’est ce qui est en train de se produire actuellement. Du coup, les affaires concernant Nicolas Sarkozy, et elles sont nombreuses, sont jetées aux oubliettes. La droite en profite pour se faire une virginité, après deux ans de luttes intestines. Alors on crie au complot. On attaque au passage la magistrature, les juges d’instruction. Il faut dire que tous ces braves gens de l’Ump étaient naguère pour la suppression de ces derniers. Ces empêcheurs de tourner en rond. On réclame à grands cris l’institution d’une justice indépendante du pouvoir politique. Il est vrai que sous le règne de Sarkozy, ce principe éminemment démocratique était scrupuleusement respecté. En résumé, on crie au loup et on serre les rangs derrière Nicolas Sarkozy. Pendant ce temps la politique d’austérité et de régression continue de plus belle. Les mauvais coups pleuvent. Le dernier en date, le gel des retraites complémentaires des salariés. Cela équivaut à une nouvelle baisse du pouvoir d’achat pour plus de 11 millions de personnes. A souligner que ce gel a été approuvé par le Medef, l’ensemble des organisations syndicales à l’exception de la Cgt.
Maria Maddalena Lanteri