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Gauche alternative en Corse

Assainir la vie politique en Corse

Paul Giacobbi est de retour 

Paul Giacobbi est de retour sur le devant de la scène, après son retrait sur l’Aventin, à la suite de sa cuisante défaite aux territoriales. Mais pas de manière glorieuse. Il doit passer en correctionnelle à Bastia, très prochainement. Que lui reproche la justice ? Un simple détournement de fonds publics dans le cadre de l’affaire dite des gîtes ruraux, à l’époque où il était président du Conseil général de la Haute Corse. Entre 2008 et 2011, 480.000 euros de subventions douteuses auraient été attribuées généreusement par les instances départementales à des amis, spécialisés dans l’agritourisme. Outre Paul Giacobbi, une vingtaine de personnes seront conviées au procès. D’aucuns sussurent que cette affaire ne serait que la partie la plus visible de pratiques interlopes qui consistent à régaler des cercles  « de coquins et de copains », comme le disait à une certaine époque Michel Poniatowki.

Laissons faire la justice.

Cela dit, une telle affaire porte préjudice à l’ensemble de la gauche, déjà mal en point. Elle s’inscrit dans la logique d’un système basé sur le clientélisme. Une caste politique achète généreusement des voix, avec des fonds publics.

Il est urgent d’assainir la vie politique dans notre île, de se débarrasser des dynasties qui nous emboucanent depuis la nuit des temps, y compris celles qui se proclament, sans rire, de gauche. C’est le cas, entre autres, du clan Giacobbi.

Rappelons en outre que l’ex-président de l’exécutif de la Collectivité Territoriale de Corse s’est également distingué en votant en tant que député toutes les mesures d’austérité et de régression sociale avancées par François Hollande et ses différents gouvernements. Toutes des mesures de gauche, comme chacun peut le vérifier.

Aujourd’hui, se pose la question de la recomposition de la gauche, de la vraie gauche. Cette recomposition ne pourra pas se faire avec de vieilles pratiques, avec des hommes et des femmes d’appareil, des cumulards, plus soucieux de leur propre intérêt que celui des plus larges couches de la population. Elle doit partir d’en bas, s’appuyer sur les milliers d’électeurs de gauche qui se sont réfugiés au cours de la dernière période dans l’abstention, sur tous ceux qui souhaitent un vrai changement, une rupture totale avec des politiques exclusivement au service des privilégiés. C’est possible.

Maria Maddalena Lanteri

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