Gauche alternative en Corse
Les présidents se succèdent et cherchent tous les moyens de ne pas tenir leurs promesses et leurs effets d’annonce. On se souvient de la loi de pénalisation des génocides promise par Nicolas Sarkozy et retoquée par le Conseil constitutionnel. On a vu que des politiciens peuvent se servir de la tragédie des Français d’origine arménienne par clientélisme tout en ne tenant pas la promesse faite à l’échelon local par une élue UMP dans un quartier de Marseille peuplé en partie par des enfants et petits enfants des rescapés du génocide arménien, et à l’échelon national par un Président de la République désireux d’obtenir un second mandat malgré son impopularité due à une politique antisociale. On promet aux Arméniens une loi et, secrètement, on rassure les dirigeants et les lobbies turcs. Pour faire plaisir aux électeurs du Front national, il avait promis une loi prévoyant la déchéance de l’identité nationale. Inconstitutionnelle !
Il faut croire que son successeur a compris la méthode. François Hollande promet une taxe de 75% sur les revenus supérieurs à 1 million d’euros par ans. Le Conseil constitutionnel la déclare inconstitutionnelle. Joli coup ! La loi votée sur la baisse des rémunérations du Président de la république et des ministres ? Inconstitutionnelle ! Il suffisait d’un simple décret pour agir.
Et voilà que, pour réagir après l’affaire Cahuzac, notre président d’une république exemplaire, propose de rendre inéligibles à vie les élus impliqués dans des affaires de fraude ou de corruption. Il s’agirait d’une peine automatique et donc inconstitutionnelle car, en matière de délit et de crime, seuls les tribunaux peuvent décider des peines sans qu’elles ne soient automatiques comme de simples contraventions.
Le Conseil constitutionnel est le cimetière des éléphants de la politique. C’est aussi celui qui annule les promesses électorales et les effets d’annonce pour faire croire à une volonté politique de tenir des engagements... Il est au service de l’imposture politique. Sarkozy et Hollande peuvent s’exclamer la main sur le cœur : « J’ai essayé ! »
Sur Facebook, le journal Le Monde a ouvert une page « Le suivi des promesses de François Hollande ». Elle s’arrête au 22 août 2012. Il paraît qu’il les a tenues selon sont agenda ou qu’elles étaient en cours de réalisation… sans doute sur une autre planète que Mars, car ce mois lui a réservé une pluie d’astéroïdes. Un dicton conseille : « En avril ne te découvre pas d’un fil ! » De fil en aiguille, le temps passe et rien n’a changé dans les mœurs politiques.
Il existe toujours une vraie Gauche qui dit les choses. Ne vous laissez pas tromper par une partie de la presse qui veut la diaboliser en la calomniant. Pour ces chiens de garde du capitalisme sauvage, les partisans d’une politique sociale et d’une résistance au monde de la Finance sont des extrémistes et des populistes. Ils leur font partager ces termes avec le Front national. Sortez de l’imposture médiatico-politique ! L’extrémisme dont ils ne parlaient pas, c’est celui de ceux qui vivent dans le mensonge. Le populisme dont ils ne parlaient pas, c’est celui de ceux qui trompent le peuple. C’est celui de l’acculturation et de la téléréalité. C’est celui du mensonge d’Etat.
La Cinquième république est moribonde. Vive la Sixième république ! Le parti socialiste est assassiné ! Vive la gauche ! Il est temps que les gens qui vivent de leur travail prennent leur destin en main. La seule sanction des fraudeurs et des corrompus, c’est le vote. Il ne faudrait pas que certains se laissent séduire par l’imposture sociale du Front national créé par le patriarche Le Pen dont la fortune est un héritage librement consenti par un de ses « amis » et « admirateurs ».
Aujourd’hui, seuls les partis et mouvements qualifiés d’extrême-gauche sont aux côtés des syndicats en lutte et des salariés menacés de chômage. Avec quelques syndicats qui méritent encore leurs noms, ils se sont opposés à l’accord ANI voulu par le Medef et que le gouvernement veut inscrire dans la loi. Ce même gouvernement a accepté la règle d’or budgétaire, et instauré une politique d’austérité imposée par la Troïka.
François Hollande n’a pas pris la mesure du mécontentement à gauche et de la gravité de l’affaire Cahuzac. Il a pris le risque que d’autres demandent des démissions. Le FN et l’UMP ne s’en sont pas privés. Maintenant, il est prisonnier du mensonge et de son manque de réaction démocratique. Il sera obligé de remanier le gouvernement et ce sera vu comme étant sous la pression de l’opposition.
Le capitaine du pédalo, partisan d’une gauche molle, n’a fait que confirmer les attaques venues de son propre camp. Il a joué de l’anaphore et elle lui revient comme un boomerang car il a mis le cap à droite. Il ne pouvait que rejoindre Sarkozy et l’Ump pour un « tous pourris ». Il a maintenant la tête dans le sac mais c’est d’avoir jouer l’autruche.
U cicalone