• La dictature du risque…

    marianne1

    Il n’y a pas pire dictature que celle des dirigeants qui utilisent la peur et font vivre leurs citoyens avec le risque. Leur protection de la maladie, du chômage, des accidents… et l’accès aux biens publics fondamentaux (éducation, culture…) sont les garants de la liberté. Une population qui vit sous le risque est soumise. C’est pour cela qu’il est essentiel de ne pas abandonner l’invention démocratique qu’est l’Etat providence.  Il faut sans doute le réinventer et lui trouver un financement pérenne, en sortant d’une économie de rente, de spéculation, de parasitisme qu’est l’économie des marchés financiers. Les banquiers, les financiers et les spéculateurs détruisent de la valeur plus qu’ils n’en créent. La spéculation et les délocalisations tuent le développement industriel et les emplois.  Pour lutter contre ces deux gangrènes, il faut faire payer la protection sociale aux pays qui n’en n’ont pas et, sur le dos de leurs peuples, pratiquent une concurrence déloyale. Il faut éviter de tomber dans le système américain qui marchandise la santé : par exemple un Américain paie en moyenne deux fois plus cher leur santé et nombreux sont ceux qui ne sont pas soignés. Contrairement à ce que l’on veut faire entrer dans nos têtes, les dépenses publiques ne sont pas que des dépenses mais aussi des investissements comme l’éducation et la recherche. La porte de sortie de la crise n’est pas celle qui ouvre sur un avenir sans autre horizon que des plans d’austérité qui mènent à la récession économique et sociale. En dégradant la note de la France, une agence de notation a montré qu’elle ne croyait plus aux plans d’austérité. En 1944 la France était endettée de 200%  et elle a remboursé en 4 ans grâce à la croissance. Ce n’est pas par la baisse du pouvoir d’achat et l’accroissement du chômage que la France retrouvera une croissance suffisante pour faire face à ses dépenses et ne plus subir la loi des marchés financiers. Ce n’est pas avec une fiscalité injuste qu’on réhabilitera l’impôt qui est un des piliers de la démocratie. Il est essentiel que la dépense publique soit perçue comme justifiée et indispensable. Par exemple, la France a un système de santé qui doit rester le meilleur du Monde et, malheureusement, il se dégrade au fil du temps. La santé ne peut être remise en cause. Les médecins ne doivent pas être uniquement motivés par leurs honoraires et  les économies de santé sur le dos de leurs patients. Les dirigeants ne doivent pas l’être aussi uniquement par la spéculation des riches et les plans d’austérité sur le dos de leurs concitoyens.

    Malgré la pression de la crise, il ne faut pas renoncer à des services publics de qualité (éducation, santé, sécurité…). Si une plus forte pression fiscale est nécessaire, elle doit s’appliquer aux nantis, bénéficiaires de cadeaux fiscaux. Seule la croissance peut éviter que cette pression fiscale devienne insupportable. Or la croissance, c’est du travail et de la productivité. Un pays qui a 10% de chômeurs possède un énorme gisement de travail. Dans un monde qui réduit le citoyen à un consommateur à l’échelle planétaire, il faut trouver une nouvelle abondance hors d’une économie de marchés financiers pour ne pas régresser et revenir au capitalisme du 19èmesiècle… une lente récession nous menace depuis que l’économie financière a pris le pouvoir. Il faut reconstruire avec une exigence : L’humain d’abord ! 

    Benjamin Coriat, Econimiste atterré, nous dit : « En vérité nous n’avons plus le choix. Le néo-libéralisme mène l’Europe à la catastrophe. L’Euro ne peut survivre dans une situation où chaque pays doit se battre avec ses partenaires pour être le plus compétitif possible, avoir le moins de déficit public possible, réduire au maximum ses dépenses publiques et ses impôts, cela sous la surveillance des marchés financiers. Il est plus que temps de « changer d’économie ! ». L’Europe doit s’affirmer sociale, solidaire et écologique et un chemin est possible vers ces objectifs conjoints. C’est pour aller dans cette direction que nous avons formulé de nombreuses propositions dans notre dernier ouvrage. (Changer d’Economie. Nos propositions pour 2012, éditions LLL) ».

    Entretien avec Benjamen Coriat:

    Les agences de notation, le AAA et nous... 

     

    Signé: Pidone

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