L’affaire Depardieu a fait grand bruit. La presse est plus prompte à faire couler son encre sur un people que sur un chômeur en fin de droit. Le premier ministre a simplement dit que le départ de Depardieu était minable. Par un détournement des propos, c’est devenu une injure et Depardieu s’est offusqué d’être traité de « minable », ce qui n’est pas la même chose. Dans sa lettre à Ayrault, il estime ne pas devoir justifier son exil fiscal. Il rend symboliquement son passeport et sa carte Vital, disant ne jamais s’en être servie. Il a pourtant eu quelques pépins de santé et cette fanfaronnade serait à vérifier si la sécurité sociale n’était pas tenue au secret professionnel. Il existe des exilés fiscaux qui reviennent en France pour se faire soigner avec leur carte Vital et nous prenons note qu’il n’en fera pas de même lorsqu’il sera installé en Belgique dans sa nouvelle demeure. Il se plaint, de ses impôts précisant avoir déjà payé 145 millions d’impôt en 45 ans dont 85% de ses revenus 2012. C’est curieux qu’il n’en ait pas fait le reproche à Fillon, en poste pour les exercices fiscaux jusqu’en 2012. Il a tout de même capitalisé une coquette fortune. Nous ne faisons pas de souci pour lui, puisqu’il a mis en vente son hôtel particulier parisien à 50 millions d’euros. N’oublions pas qu’il était au premier rang, à côté de Bernadette Chirac, à un grand meeting de Sarkozy. Curieusement, il termine sa lettre en disant qu’il est resté poli, à croire que la grossièreté lui démangeait. Il ne s’est par retenu face à une journaliste qui voulait le questionner sur son fils (dont il parle dans son courrier comme une victime de « l’acharnement minable » de la justice française qui l’a condamné pour 2 grammes d’héroïne), en la traitant de « salope ! ». Qui êtes-vous Monsieur Depardieu pour traiter une journaliste de salope ? Certainement un misogyne et un grossier personnage.
Des élus de la droite ont sauté sur l’occasion pour défendre l’acteur sarkozyste et détourner les propos du premier Ministre en répétant qu’il avait traité Depardieu de « minable ». Ce dernier avait entonné dans son courrier un refrain déjà entendu chez les Sarkozystes : « Je pars parce que vous considérez que le succès, la création, le talent, en fait la différence doivent être sanctionnés. » Revient sans cesse dans la bouche des Sarkozystes et du Medef, le terme « confiscatoire ». Quel cynisme, lorsque l’on pense à la politique sociale, « confiscatoire » des acquis sociaux, qui est menée depuis des années par la Droite.
Obélix est tombé dans la potion magique et Depardieu se dit citoyen du monde comme son père qui n’a pas dû lui expliquer ce qu’est la « citoyenneté ». Il dit qu’il n’a pas la même patrie que le premier Ministre. De patrie, il n’en a plus et sa lettre, nous l’avons trouvé aussi minable que son exil fiscal. Il est allé jusqu’à dire qu’il aimait toujours les Français. Il part donc avec la caisse mais ne veut pas perdre son fonds de commerce.
En Corse, heureusement, nos ancêtres ne sont pas les Gaulois. Obélix vend sa hutte et quitte Lutèce. Il ira sans doute passer ses vacances chez le dictateur Ouzbek pour arrondir ses fins de mois difficiles, comme il l’a déjà fait. L’argent n’a pas d’odeur pour lui. Nous sommes rassurés : il ne viendra pas construire une maison en Corse, ni y prendre le maquis pour échapper au Fisc. Il ne jettera pas sa gaule du littoral insulaire. On a déjà eu Asterix Clavier. Basta!
Pidone