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Gauche alternative en Corse

La flexibilité c'est maintenant

Publié le 12 Janvier 2013 par Manca alternativa in CFDT, CGT, contrat, Flexibilité, Parisot, patronat, syndicats, travail

CDParisot1

Les partenaires sociaux sont arrivés tard dans la nuit de vendredi 11 janvier 2013 à un accord "très satisfaisant", si on en croit le Medef, les media et trois organisations syndicales la Cfdt, la Cgc et la Cftc. Les " modernes" ont gagné et ont fait preuve de réalisme face aux  « archaïques », comme la Cgt et Fo.  Ces dernières auraient manqué un tournant historique dans les rapports entre partenaires sociaux  responsables, en refusant l’accord. C’est le triomphe du compromis. Nous parlerons plutôt de compromission. Pour sa part, François Hollande participe au chœur des satisfaits.  "C’est un bon accord", assure-t-il. Cela lui permet surtout d’éviter un débat au Parlement et de légiférer sur le sujet, comme cela était envisagé en cas d’échec des négociations. Une chose est certaine. « Le changement c’est maintenant » est reporté aux calendes grecques. Une fois de plus le président de la République et son gouvernement quoiqu’ils s’en défendent se sont encore couchés devant les exigences du patronat et des marchés financiers, après le traité budgétaire européen et le fameux plan de compétitivité. L’accord approuvé par des organisations syndicales minoritaires constituent non pas une avancée significative, comme le martèlent et le répètent en boucle les media, depuis vendredi soir, mais plutôt un moyen d’ouvrir une nouvelle brèche dans le code du travail. Cet accord, au-delà de quelques points positifs, comme la généralisation de la complémentaire santé, légalise le plus de flexibilité, ce qui fait dire à certaines mauvaises langues que la "flexibilité c’est maintenant". Dès la mise en œuvre de l’accord, les entreprises auront désormais le droit et le loisir de baisser les salaires et/ou le temps de travail en cas de difficulté. On peut déjà en mesurer les conséquences. Il est à parier que les entreprises vont user et abuser d’une telle disposition. Déjà dans un passé récent, le fabricant de pneumatique Conti avait expérimenté la formule : baisse des salaires pendant deux ans afin d’assurer la sortie du tunnel. Résultat : Au bout de deux ans tout le monde a été viré. Merci patron. C’est la généralisation de cet exemple qui est à redouter. Madame Parisot et les marchés financiers sont ravis et exultent. Quant aux syndicats "réalistes", ils auront la redoutable tâche de justifier leur accord devant l’ensemble des salariés. On leur souhaite bien du plaisir.

Jean Antoine Mariani

Vu dans l'Huma

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