Gauche alternative en Corse
Notre titre est inspiré par celui de la troisième saison du Barbier de Séville car un Barbier se prend pour Figaro et veut mettre à mal la Corse par sa médication d’apothicaire. Ecrire des lettres, c'est bon pour les apothicaires, a dit Nikolaï Gogol. Barbier empoisonne la Corse avec ses éditoriaux. Décidément le Barbier de l’Express est un Tartuffe qui rase gratis lorsqu’il écrit sur la Corse et il ne s’en prive pas depuis son éditorial « Rage et pitié ». Il y revenait notamment avec le titre « Corse : chassons la mafia ». « Combien en ai-je fait des éditoriaux pour dénoncer la criminalité en Corse?", s'interroge Christophe Barbier dans son éditorial vidéo. Trop souvent, lui dit-on en Corse. Le roquet du PAF se pose par ses multiples interventions en spécialiste de la Corse. On savait qu’il est souvent rasoir avec ses certitudes construites sur des conversations de salon mais il n’hésite pas à tremper sa plume dans le fiel pour s’adresser aux crétins racistes et pour partager les points de vue des comptoirs de bistrot. Il réactive avec la morgue dont il ne se départit jamais, les préjugés les plus éculés de peur que la mémoire collective franchouillarde tombe dans l’oubli. A la suite des règlements de comptes qui ont fait trop de victimes en Corse, Barbier sévit et donne son opinion comme si, grand spécialiste de la Corse, il détenait la solution à tous les problèmes non pas des Corses mais des Français avec les Corses. Aussi Guy Talamoni non sans humour le remercie dans un pamphlet. Merci, lui dit-il, « de militer, avec une étonnante efficacité, pour l’indépendance de la Corse » et l’incite à poursuivre son effort en direction des « bataillons d’analphabètes qui vomissent quotidiennement sur les Corses, les noirs et les Arabes ». On pourrait essayer de dialoguer avec ce personnage trop médiatisé qui a les faveurs des plateaux de la télévision mais, en suivant l’exemple de Michel Audiart, ne parlons pas aux cons, ça les instruit. Laissons donc Barbier avec ce lectorat qui aime s’abêtir et continue à colporter les vieux poncifs sur les Corses. Laissons-le dans son bureau parisien avec les bataillons de racistes, qui partagent son point de vue.
Parlons aux vrais démocrates qui savent détecter dans les propos de ce journaleux mondain la gravité de la mauvaise pensée. Il agite son écharpe rouge comme une légion d’honneur alors que nous lui attribuons le carton rouge pour ses tacles journalistiques sournois. Il stigmatise les Corses responsables de leurs malheurs. Il parle le l’incurie de l’Etat pour inciter les pouvoirs publics à lancer une opération de grande envergure sur la Corse. La Corse serait devenue la tête de pont de la mafia qui va envahir le Continent et, passant de la tête au pied, il n’a pas de limite dans la métaphore comparant l’île à un pied gangréné qu’il faut couper. Ce gringalet roule des épaules et enfourche un cheval blanc imaginaire pour une croisade raciste. Il ne sait rien de la Corse et semble, comme d’autres bobos parisiens, penser que la Corse est belle mais qu’elle serait plus agréable sans les Corses.
Le mot « Omerta », l’ignore-t-il, définit aussi la langue de bois, le silence de la presse sur certains sujets. Doit-on lui rappeler la complicité amicale de certains journalistes avec les politiques ? Pourrait-il nous expliquer comment devient-on directeur de rédaction d’un journal derrière lequel il y a des actionnaires ? Qu’il s’attaque à l’omerta dans la presse et qu’il n’ait plus l’impudeur de vouloir donner sur ce point des leçons aux Corses ! Les premières victimes de l’incurie de l’Etat (pour ne pas dire souvent la complicité avec l’affairisme) sont les Corses. Il ne faudrait pas l’oublier. Que peut faire un Corse isolé lorsqu’il est à la fois floué par un représentant de l’Etat, un élu local et un affairiste sans scrupule ? Que ferait un Barbier à sa place ? Montrerait-il autant de poil de la bête ou bien raserait-il les murs? On peut se le demander. Ce monsieur ignore sans doute que, en Corse, des hommes et des femmes se battent malgré tout et contre tous (y compris des gens comme lui) dans des associations et des mouvements politiques. Sans les Corses, l’île serait depuis longtemps sous la coupe réglée des voyous et des affairistes. Doit-on lui rappeler la nomination catastrophique du préfet Bonnet pour répondre à l’assassinat du préfet Erignac dont on ignore les vraies motivations en dehors de ce que la police et la justice ont établi dans une confusion juridique et politique qui laisse les Corses dubitatifs ?
Battone
Le 16 novembre dernier sur iTélé, le Barbier sévit encore sur une chaîne de télévision pour commenter la venue des ministres de la Justice et de l’Intérieur en Corse, n’hésitant pas à parler de gêne de la violence. Il compare l’île au Chicago d’Al Capone et demande même que les témoins soient contraints à parler pour combattre l’omerta. Excité, le roquet du PAF s’enflamme, « Il faut désarmer les Corse », Pour lui « En Corse la violence est dans les gênes, elle est culturelle » dit-il. Voyez plutôt en cliquant sur le lien ci-dessous:
http://www.itele.fr/emissions/chronique/ledito-de-christophe-barbier/video/37781