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Gauche alternative en Corse

Des gens de l'ombre...

troissinges

 

 

Nous avons suivi les débats au Sénat qui vient de voter la loi sur la pénalisation du négationnisme des génocides reconnus par la France et les suites médiatiques de ce vote. Au-delà des génocides juifs et arméniens, c’est la portée politique universelle de cette loi qui nous a passionnés avec une question qui nous paraît essentielle : comment peut-on ne tirer aucun enseignement des plus grandes tragédies de l’Histoire humaine?

A croire que la liste de ces tragédies, au lieu d’inciter à combattre le négationnisme, révèle encore et encore la perpétuation des conditions pour qu’elles se reproduisent. D’aucuns évoquent même leur grand nombre pour ne plus rien en dire et décider que le passé, au lieu d’éclairer le présent, doit  y étendre son ombre.  « Condamner le négationnisme des génocides du Vingtième siècle ! Folie, disent-ils et d’ajouter «  Pourquoi pas remonter aux Amérindiens ? ». En disant cela, ils savent comment les occupants légitimes des Amériques se virent gaiement exterminés par des intrus qui les ont réduits à l’esclavage, aux souffrances et à la mort. On ne le conteste plus mais il ne faudrait plus en parler en dehors des travaux éternels des historiens…Plus le temps passe, plus la vérité historique s’enrichit-elle ? Comment nous faire croire que l’on apprend davantage en faisant des fouilles préhistoriques qu’en recueillant des témoignages, des images et des documents ? Toutes ces litanies de massacres,  de barbaries, d’acculturation… toutes ces violences extrêmes, toute cette puissance destructrice ont été et restent entre les mains d’individus porteurs de Loi et de civilisation.

En ne reconnaissant pas la portée politique et universelle du négationnisme, ils disent vouloir éviter le sentimentalisme intempestif, c’est-à-dire l’Histoire et notamment celle de nos propres débuts. Gens de l’ombre, ils font le choix, au faux prétexte de la défense des principes des droits de l’homme, d’encourager les récidives du crime le plus barbare. D’aucuns utilisent même la Shoah, un génocide contre un autre génocide. D’autres mettent dans la balance les ventes françaises d’armes à la Turquie sur un plateau et le négationnisme sur l’autre plateau. Ils font ce qu’ont fait leurs prédécesseurs aux heures les plus sombres de l’humanité. Au nom de la liberté d’expression, Hitler et Mussolini sont arrivés au pouvoir. On connaît la suite. D’autres ont choisi, comme Jean Jaurès, de dénoncer et d’alerter. Ils n’ont pas été écoutés par leurs contemporains. Au nom de la liberté d’expression, la Turquie s’est enfoncée dans le négationnisme conforté par le silence des nations. C’est le négationnisme qui lui porte le plus grand tort. Au nom de la liberté d’expression, des députés et des sénateurs ont choisi le camp des négationnistes, tout en reconnaissant le génocide arménien. Leurs vraies motivations semblent toutes autres que la défense des droits de l’homme et de la liberté d’expression. Non dites, elles sont sans doute inavouables. Leur action ne fait qu’encourager d’autres négationnismes comme ceux du génocide cambodgien et rwandais. Elle encourage aussi des débuts d’actions génocidaires (comme au Darfour)  dont la presse parle peu, préférant sans doute suivre le feuilleton DSK ou bien le succès hollywoodien d’un Jean Dujadin dans son rôle muet du film «L’artiste ». Muet ! Tout un symbole !... Les trois petits singes de la mythologie japonaise ont fait des émules en France.

Signé: Pidone

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