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Gauche alternative en Corse

Comediante! Tragediante!

PAP_4P

 

Ce matin, Jean-Luc Mélenchon était l’invité politique de RTL. Sans doute encore sous le coup du « retournement économique » annoncé par François Hollande, on a senti chez lui une colère sourde et il a dit ce qu’il pense de François Hollande: "On pouvait penser qu'il était social-démocrate. Il ne l'est même pas. Il est quelqu'un qui a une politique économique de droite, point final! … De la manipulation, il y en a toujours eu chez lui, c'est quasiment une seconde nature ". Il a ajouté avoir toujours pu constater que ce dernier avait toujours été « dans cet aspect de duplicité permanent ». Pour lui, avec Hollande, les mots perdent leur sens et n’ont plus de valeur. On ne peut pas échanger avec lui.

Les sophistes s’étaient rendu compte de l’ambigüité du langage et des mots. Hollande en use et en abuse. Il les utilise comme des leurres pour pouvoir ensuite les retourner. On comprend alors que le mot « retournement » récemment employé ait retourné les sangs de Jean-Luc Mélenchon qui le commente en disant : « Tous les clignotants sont au rouge et lui ne les voit pas ». Sur ce point, l’eurodéputé du Front de gauche n’a pas été méchant. Pour nous, ce mot « retournement » traduit la duplicité et la parole de François Hollande avec ce qu’il contient de grec… Il enfume. Pour ne pas susciter une interprétation triviale de cette référence helléniste, il nous faut préciser que « parole » en grec se disait « muthos », le mythe[1] non pas dans le sens que lui donnait Homère ou Hésiode ni même Eschyle mais plus proche de l’acception donnée par Sophocle, c’est-à-dire qu’il désigne « ce que l’on raconte », la rumeur… C’est ce qu’il raconte… Ce sont des histoires non fondées. La vérité, chez Hollande, est basée sur un faux socle de gauche. Il finira comme les héros de Sophocle, souvent solitaires et même rejetés. On a envie de lui dire ce que Pie VII disait de Napoléon lorsque ce dernier se montra, envers lui, tour à tour enjôleur, bluffeur, théâtral, menaçant… Comediante, tragediante !

François Hollande se sert du pouvoir comme il se sert du pouvoir des mots tel que l’ont découvert les sophistes. Il pense que c’est celui qui parle le mieux qui aura raison. Sa parole politique est le paroxysme du langage, elle ne dit pas le réel. Alors que Jean-Luc Mélenchon était sur RTL, François Hollande était reçu par Bourdin sur BFM et il a donné son analyse de l’échec des élections municipales. Pour lui, les Français ont demandé une accélération de la politique qu’il mène depuis son élection et le départ de Jean-Marc Ayrault. Il les a entendus et a réalisé leurs souhaits. Que dire de plus sur son intervention pendant laquelle il a raconté des histoires. Malheureusement pour le Président qu’il est encore pendant trois ans, les électeurs de gauche trompés par le candidat qu’il était, ont gardé une conception archaïque mais tenace de la vérité qui est, pour eux, ce qu’il ne faut pas oublier. Il ne les trompera plus avec des mots qui fardent son vrai visage et masque la vérité de ses actes.

Battone


[1] « mythe » signifiait simplement une « parole exprimée ». On le trouve d'abord chez Homère et chez Hésiode dans ce sens de  « parole, discours, discours public ». Chez un autre auteur grec, Eschyle le mot muthos, prend le sens de “récit", et c'est là sont sens le plus courant ; le mythe est d'abord un récit. Chez Sophocle, le mot mythe va renvoyer à l'idée de  dialogue, de conversation, ... et parfois de rumeur... Bref, le mythe, c'est « ce qu'on raconte » et, même en français, on entend bien que cette expression peut soit avoir le sens objectif de « récit raconté », soit, le plus souvent un sens péjoratif : «Ah ! Ça, c'est ce qu'on raconte ...» Sous-entendu, «C'est des histoires tout ça !». Là encore dans un sens péjoratif d'histoires non fondées, de racontars. (Encyclopédie Larousse)

 

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