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Gauche alternative en Corse

C‘est dans l’air nauséabond…

Stéphane Courtois, l’auteur du livre noir du communisme, a bénéficié de la passivité complaisante d’Yves Calvi dans l’émission « C dans l'air » du 13 décembre sur le communisme.

En 1997, Gilles Perrault, un vrai historien, avait rédigé une remarquable mise au point au sujet du « Livre noir ». Le texte est à votre disposition sur le site du Monde Diplomatique, .

Stéphane Courtois, l’auteur d’un « assemblage hétéroclite » qui «consacre l’irruption de la technique publicitaire dans la démarche historienne » est encore cité quatorze ans plus tard comme « expert » sur un plateau de télévision. Le responsable « de tant d’acharnement obsessionnel » contre les communistes a pu donner libre cours à son obsession devant un Yves Calvi complaisant et un Alexandre Adler qui s’est sans doute retenu pour ne pas en rajouter une couche mais c’était inutile avec un Courtois expert en barbouillage historique et dénigrements nauséabonds.

calvi

Lors de  « C'est dans l’air" du 13 décembre dernier, le thème était « le communisme 20 ans après ». Yves Calvi recevait donc à cette occasion, Stéphane Courtois et Alexandre Adler (ce dernier est un négationniste du génocide arménien) sur le plateau.  Il n’avait invité aucun membre du parti communiste traité comme le prévenu absent d’un faux procès pseudo-historique avec, en trompe l’œil,  l’actualité politique russe qui n’est pourtant plus communiste depuis la chute du mur de Berlin.

Yves Calvi est tout auréolé de sa nouvelle notoriété après sa pourtant piètre prestation lors de sa participation à un entretien avec Sarkozy. On se souvient de ses silences et de ses regards craintifs vers Pernaud. Cet animateur politique est  comme son compère Aphatie sur RTL, un sarkozyste honteux qui n'ose pas l'avouer: Sous couvert de neutralité vertueuse et avec le concours de quelques amis experts autoproclamés, il sert la soupe de la Droite... et fait partie de cette caste de l’audiovisuel prête à toute les compromissions pour garder l’antenne.

Aujourd’hui, la plupart des médias discréditent le Front de Gauche et le Parti Communisme à un point que le FN passe pour le nouveau parti sympa à la mode tellement chaque TV et journaux sont à l'affut de la moindre apparition, moindre phrase de Lepen. Les grandes manœuvres électorales vont bon train… Le but est de diaboliser le Parti communiste au sein du Front de Gauche.

Suite aux propos scandaleux tenus par certains sur le plateau de C dans l’air, sans que la moindre contradiction ait pu être apportée, vous trouverez ci-dessous le courrier de Pierre Laurent, Secrétaire national du PCF, envoyé ce jour à Yves Calvi et diffusé sur le Net, dernier espace de liberté de l’information.

 

Lettre de Pierre Laurent

 

Depuis maintenant des mois, la discrimination à l’égard du Parti communiste français dans les émissions politiques dont vous avez la charge, et plus globalement dans celles du groupe France Télévisions, est une constante. Toutes nos demandes pour qu’il y soit mis un terme sont - plus ou moins poliment - mais systématiquement écartées.

Mais cette fois, trop c’est trop. Le mardi 13 décembre, l’émission « C’est dans l’air » avait pour invité Stéphane Courtois, dont la seule fonction historique reconnue est l’anticommunisme professionnel. C’est votre choix éditorial, je n’ai pas à le contester. Toutefois, au cours de cette émission, cet invité, qui ne m’a jamais rencontré de sa vie, s’est livré à une violente attaque personnelle en déclarant je cite « Pierre Laurent (…) un fils d'apparatchik qui a mis les pieds dans les chaussons de son papa et qui prend la direction du parti, quelque part ça fait presque pitié». 

Cette pitoyable déclaration est restée sans réponse. Insultante et diffamatoire, elle ne mériterait de ma part que le mépris. Elle s’inscrit dans le registre des poncifs anticommunistes dont Monsieur Stéphane Courtois s’est fait une spécialité, en lieu et place de celle d’historien dont il s’affuble à propos du Parti communiste français.

Je ne peux me taire car cette déclaration intervient alors que la discrimination à notre égard est un scandale qui n’a que trop duré. Élu secrétaire national du PCF en juin 2010, je n’ai été invité à aucune émission politique importante dont vous avez la responsabilité, et quasiment aucune sur l’ensemble des  antennes de France Télévisions. Ce boycott est en contradiction avec toutes les règles déontologiques en matière de pluralisme du débat d’idées, et avec toutes les règles du CSA qui invitent à respecter l’ «équité» des temps de parole des formations politiques, singulièrement celles qui  disposent d’une représentation politique parlementaire.

Cette situation devient plus insupportable encore depuis que nous sommes entrés, de fait, dans la campagne présidentielle. Le Front de gauche, dont le Parti communiste français est totalement partie prenante, et son candidat Jean-Luc Mélenchon dont je préside le conseil national de campagne, y jouent un rôle de premier plan. Pourtant, la discrimination perdure. Elle devient même chaque jour plus flagrante au fur et à mesure que des candidats, subitement touchés du jour au lendemain par la grâce sondagière, occupent aussitôt le hit-parade des apparitions médiatiques.

L’argument selon lequel  je ne suis moi-même pas candidat ne résiste pas une seconde à l’examen.

Un, notre campagne et notre candidat sont loin de bénéficier de l’égalité de traitement qu’ils méritent. Le respect des règles du CSA nécessite bel et bien  l’augmentation globale du temps de parole du Front de gauche, donc tout à la fois celle de Jean-Luc Mélenchon et celles d’autres représentants nationaux du Front de gauche.    

Deux, le rôle politique et parlementaire joué par le Parti communiste dans cette campagne ne peut échapper qu’à ceux qui cherchent à nier la réalité.

Trois, ceux qui avancent cet argument à mon égard devront m’expliquer pourquoi il ne s’applique ni au secrétaire général de l’UMP Jean-François Copé, ni à la première secrétaire du PS Martine Aubry, ni à la première responsable d’Europe Ecologie Les Verts, Cécile Duflot, sans parler des dizaines de responsables d’autres formations politiques qui sont des invités permanents de vos émissions, sans que jamais un seul responsable communiste ne puisse y trouver place.

Ainsi, pour ne prendre qu’un exemple récent sur lequel nous vous avons alerté avant l’émission, comment se fait-il qu’aucun parlementaire ou aucun maire de notre parti, très actif sur le droit de vote des étrangers depuis trois décennies, ne trouve place le lundi 12 décembre sur le plateau de « Mots croisés » quand Rama Yade, qui n’a plus aucun rôle politique, et l’improbable Arno Klarsfeld, sur ce sujet auquel il ne s’est jamais intéressé, y figurent en bonne place ?

Et pour n’en prendre qu’un seul autre un peu plus ancien, puisque l’histoire du PCF semble vous intéresser quand il s’agit d’inviter Stéphane Courtois, comment expliquer que le discours que j’ai prononcé devant plus de sept mille personnes le 23 octobre dernier dans la carrière de Châteaubriant aux côtés du secrétaire général de la CGT, Bernard Thibault, en hommage aux 27 résistants fusillés il y a soixante ans par les nazis, ait été totalement ignoré ? La mémoire de Guy Môquet et de ses camarades n’intéresse-t-elle que quand elle est instrumentalisée par un président de la République qui en trahit chaque jour les idéaux ?  

Aussi, je vous demande d'agir pour mettre un terme à cette mise à l’écart du PCF et de moi-même comme secrétaire national de ce parti dans vos émissions. Ainsi, sera défaite cette anomalie anti-démocratique qui, j’en suis sûr, suscite la réprobation de très nombreux journalistes de vos propres rédactions, que je sais attachés aux valeurs du pluralisme.

Si les propos insultants de Stéphane Courtois sur votre antenne ont été, vous l’aurez compris, la goutte d’eau qui fait déborder le vase, vous comprendrez que ma requête, au-delà de ce lamentable incident, est plus large. Elle n’a qu’un seul but : faire droit au respect du pluralisme sans lequel la démocratie n’est qu’une coquille vide.

Pierre Laurent, Secrétaire national du PCF,

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