Gauche alternative en Corse
Voilà maintenant annoncée la perte du triple A de la France dont la défense est une nécessité pour Sarkozy alors que l'exécutif français a commencé cette semaine à infléchir sa position, estimant qu'une dégradation ne serait pas désastreuse. La France est le seul pays européen classé AAA sous la sévère pression des trois grandes agences de notations et menacé d’un déclassement imminent donc déjà décidé.
En faisant de la conservation de la note AAA le seul objectif pour sortir de la crise, Sarkozy a voulu justifier sa politique de rigueur et apparaître comme responsable mais pas coupable. Il a décidé de laisser notre économie à la merci de la spéculation financière orchestrée par les agences de notation.
Si la France est en passe de perdre cette note AAA de l’ultralibéralisme, Sarkozy ne perdra pas son triple Ane de ministre de Chirac et de Chef de l’Etat : hausse du chômage, hausse de la dette et accroissement du chômage.
Les notations ne concernent que les marchés financiers et ne doivent pas induire la politique intérieure d’un état souverain. L’intérêt particulier dont la France fait actuellement l’objet n’est pas étranger à la future élection présidentielle et tend à vouloir imposer aux Français une politique de rigueur à long terme. Que peut alors promettre le candidat Sazkozy ? Produire plus et dépenser moins avec la perspective d’une relance économique qui ne profitera qu’aux spéculateurs. Il s’agit d’appauvrir les salariés pour payer une dette souveraine devenue objet de spéculation financière. L’Europe est dans un système capitaliste qui, contrairement aux autres pays, y compris européens hors de la zone Euro (comme la Grande Bretagne), ne lui permet pas d’échapper aux circuits bancaires privés qui sont les seuls à pouvoir emprunter auprès de la Banque centrale européenne. Les banques, ensuite, font payer des intérêts de plus en plus importants au fur et à mesure que les dettes souveraines augmentent. C’est là que les agences de notation interviennent pour obtenir des plans de rigueur. Les intérêts bancaires augmentent alors au fur et à mesure que la note diminue et la note dépend de la rigueur budgétaire des Etats, c’est-à-dire de la volonté des Etats à faire payer la crise par le plus grand nombre et non par les riches investisseurs. Cela ressemble à une sorte de racket légal organisé par un système maffieux dans lequel l’Europe apparaît comme une nasse et non pas comme une communauté de destin.
La politique ultralibérale européenne est antisociale par essence et ne fait qu’exacerber l’ultranationalisme qui a trouvé dans la communauté européenne de la finance un terrain propice à la xénophobie et au racisme. On retrouve l’atmosphère délétère qui a suivi la crise de 1929 et précédé la montée du fascisme et du nazisme. Le bonnet d’âne peut alors devenir un casque à pointe.