• Une Europe affaiblie par le pacte budgétaire

    europe_maltraitée

    En juin 2012, les économistes atterrés ont publié un opuscule intitulé « L’Europe maltraitée ». Ils préconisaient de refuser le pacte budgétaire et d’ouvrir d’autres perspectives.  Pour eux la fameuse règle d’or est une stupidité et il l’expliquait.  Ce pacte a passé sous silence les vrais problèmes que sont le fonctionnement de la Banque Centrale Européenne et le contrôle des milieux de la finance. Le pacte fait l’impasse sur les inégalités sociales, le chômage, la précarité, la fiscalité... La règle d’or imposée a gravement porté atteinte au fonctionnement démocratique des pays européens. Les Economistes atterrés ne se contentaient pas de dénoncer ce pacte antisocial et antidémocratique qui a affaibli l’Europe mais donnaient aussi des perspectives. Sur son blog, Joël Jegouzo présent l’opuscule et le rappelle : « Douze propositions sont exposées, connues de longues dates, depuis la restitution à la BCE de son rôle à la renégociation des taux éhontés pratiqués par les banques privées sur nombre de pays européens. Douze propositions qui commencent de rencontrer un écho certain y compris dans les rangs des libéraux eux-mêmes, Habermas, naguère partisan du Traité Constitutionnel, dénonçant enfin cette marche forcée de l’UE dans la voie post-démocratique au terme de laquelle, c’est tout simplement la Démocratie qu’elle aura enterrée ». Pour lire l’article pertinent de Joël Jegouzo cliquer ICI.

    L’Europe austéritaire est celle de ce pacte. Depuis lors, les pactes nationaux se multiplient en France ; pacte de compétitivité, pacte de responsabilité… autant d’avatars du pacte budgétaire que la Troïka et les libéraux ont voulu rendre éternel. Ce pacte contraint à réduire les déficits publics et c'est la finance privée et ses marchés qui gouvernent. Ce n'est pas d'austérité dont l'Europe a besoin, mais d'une coordination des politiques économiques. En se bornant à une règle absolue, loin de se doter des instruments nécessaires pour lutter contre la crise, l'Union européenne transforme la politique économique "en une règle de droit appliquée aveuglément ". Cette école de pensée porte un nom : ordolibéralisme[1]. Elle est imposée par l’Allemagne. "Pour que le marché puisse fonctionner et l'équilibre être atteint, les Etats doivent mettre en place et maintenir un cadre institutionnel et juridique contraignant". D'où des règles de discipline budgétaire au caractère "automatique et antidémocratique", génératrices "de concurrence fiscale, sociale et écologique exacerbée et de domination de l'industrie financière" qui ne peuvent que déboucher sur du chômage.

    Cette critique s’appuie sur une analyse rigoureuse. Il est difficile de ne pas partager leur avis sur le caractère plus néfaste qu'utile de ce traité.  En tout cas, les économistes atterrés dérangent les ordolibéralistes.

    La presse propagandiste convoque au chevet de l’Europe des experts formatés et des porte-paroles de Think-tanks libéraux au service du patronat et de la Finance. Ils portent la même parole et désignent les mêmes bouc-émissaires. Les économistes non conformes sont exclus.  C’est le cas des Economistes atterrés  qui proposent une autre route pour l’Europe et ont lancé un appel pour les élections européennes du 25 mai prochain. Vous pouvez le lire ICI.

    Les Economistes atterrés n’ont pas changé de discours car l’actualité leur donne raison. Il nous est apparu intéressant de rediffuser  la présentation de cet opuscule « L’Europe affaiblie » publié par les Economistes atterrés. Elle a été faite par l’un d’eux, Benjamin Coriat au Café repère en juin 2012 à l’invitation de l’association RECIF (sistance citoyenne à la Finance)

    Pidone

    Présentation en deux parties...

    L’Europe maltraitée, Les économistes atterrés, éd. les Liens qui Libèrent, juin 2012, 142 pages, 8 euros, isbn : 9781020900005.


    L'Europe mal-traitée (1/2) par ROSA-LUX
    L'Europe mal-traitée (2/2) par ROSA-LUX

    [1] L’ordolibéralisme (Ordoliberalismus en allemand) est un courant de pensée libéral apparu en Allemagne dès les années 1930 selon lequel la mission économique de l'État est de créer et maintenir un cadre normatif permettant la concurrence libre et non faussée entre les entreprises. Le rôle d’un gouvernement est réduit à la politique budgétaire, c’est-à-dire, la gestion de l’équilibre des comptes, donc de l’austérité. La fixation des salaires et des conditions de travail est partagée entre les employeurs et les syndicats, ce qui exclue le smic européen. La Banque centrale fait la politique monétaire à l’abri du pouvoir politique. L’ordolibéralisme est censé encourager la concurrence et d’éviter la naissance des monopoles ou oligopoles qui détourneraient les avantages économiques offerts par le marché, et peut-être à terme saperait la démocratie, le pouvoir économique étant capable de se transformer en pouvoir politique.  Dans l’hypocrisie et le cynisme, il est difficile de faire mieux.

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