• Modèle argentin versus modèle allemand...

    L’Argentine est sortie de la crise par  une politique sociale, contrairement à ce que veut  imposer la Troïka ( FMI, BCE, UE)  à la Grèce.

    En  2001, l’Argentine sombrait dans une crise économique et financière qui la paralysait, multipliait les faillites et plongeait près de la moitié de la population  sous le seuil de pauvreté. Dix ans après, le pays affiche une croissance record, la consommation intérieure est florissante et le chômage est proche de son plus bas historique. La réorientation de la politique économique et la restauration de l’autorité de l’Etat ont favorisé  ce formidable redressement.

    Le 20 décembre 2001, Fernando De la Rúa démissionne de la présidence et s’enfuit de la Casa Rosada en hélicoptère. Il laissait  un pays en ruines. Sous les fenêtres du Palais présidentiel, la police avait tiré sur les manifestants. Les 19 et 20 décembre, des dizaines de milliers d’Argentins étaient descendus dans la rue pour protester contre la crise et le « corralito », le blocage des comptes bancaires décidé quelques semaines plus tôt par un gouvernement dépassé par la crise. Etranglé par la dette, par les plans d’austérité imposés par le FMI et par la parité fixe qui lie le peso au dollar, le pays est en récession depuis 1998.

    Dix ans après, tout a changé. Il est vrai que depuis 2003, la croissance est de 8% par an et, même si la pauvreté touche encore une partie de la population, le taux de chômage est restél’un des plus bas de l’histoire du pays. Les salaires ont augmenté, les profits des entreprises, aussi, et les Argentins consomment.

    Comment expliquer un tel redressement ? En 2002,  le président Eduardo Duhalde a décidé, avec son ministre de l’Economie Roberto Lavagna, de tourner le dos au Fonds monétaire international, qui réclamait plus d’austérité pour payer la dette. Le gouvernement a donné la priorité à la lutte contre la pauvreté, en destinant des budgets importants aux prestations sociales, et à la remise en ordre de l’économie réelle. La demande a repris et les entreprises, plus compétitives du fait de la dévaluation, ont pu y répondre. La machine a recommencé à tourner. Elu en 2003, Néstor Kirchner a poursuivi et approfondi cette politique. Il rompt avec le FMI et impose aux créanciers de la dette une décote de plus de 50% sur la dette, estimant que l’Argentine ne pouvait payer plus. Avec des finances publiques assainies et des rentrées fiscales en hausse, Néstor Kirchner multiplie les investissements publics dans les infrastructures, l’éducation et les programmes sociaux. Lorsque son épouse lui succède en 2007, l’autorité et le rôle de l’Etat sont restaurés. L’économie tourne à plein régime, la présidente améliore les retraites et généralise les allocations familiales, tandis que les conventions collectives augmentent les salaires d’année en année d’un pourcentage supérieur à celui de l’inflation. Des coopératives ouvrières ont vu le jour et créé des emplois avec l’aide des collectivités territoriales et de l’Etat argentin. Tous les problèmes ne sont pas réglés mais les Argentins ont résisté et pris en main leur destin.

    signé: Pidone

     

     

     

     

    Raquel Garrido, responsable du secteur International au mouvement  Pour une République Sociale (PRS)  revient sur les enseignements que l'on peut tirer de la crise argentine de 2001. Elle évoque Fernando e. Solanas , réalisateur argentin . Vous pouvez aller voir sur le site Dailymotion son film « Mémoire d’un saccage »en 8 parties à l’adresse ci-desous :

    http://www.dailymotion.com/video/xeg9o4_memoire-d-un-saccage-1-8_news

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