• Le hollandisme, ce néo-conservatisme de droite

    Le hollandisme, ce néo-conservatisme de droiteHollande, Valls et consorts, ainsi que la presse libérale ou  affidée, tiennent un faux discours progressiste parce que le progrès qu’il propose n’est pas social et qu’il cache un néo-conservatisme dont la seule nouveauté est un glissement de langage vers une pseudo-gauche pour faire passer une politique de droite, avec le credo « sortir du clivage droite-gauche », repris également par des politiciens de droite. Il faut alors comprendre que la droite veut occuper tout le paysage politique qu’elle ne disputera qu’a l’extrême-droite. Pour les gens de gauche, le message est clair : « circulez, il n’y a rien à espérer ! »

    A quoi assistons-nous ? Ce ne sont plus les patrons qui font seuls le chantage au chômage mais un gouvernement et un chef d’état élu par la Gauche, après les premières élections primaires socialistes. Que nous disent ces Primaires ? Hollande a été choisi sur un discours de gauche mais a nommé premier ministre Manuel Valls qui tenait un discours déjà droitier et libéral et qui était arrivé bon dernier avec 5% des voix. Aujourd’hui, les Hollandistes veulent organiser non plus des primaires pour socialistes et affiliés mais des « primaire de Gauche » pour phagocyter le Parti communiste et marginaliser ceux qu’ils considèrent comme des extrémistes, en premier lieu Jean-Luc Mélenchon crédité dans les sondages de 10 à 12% d’intentions de vote.

    A quatorze mois des élections présidentielles, Hollande et Valls tentent de faire passer une loi remettant en cause des pans importants du code du travail. Cette loi a toutes les faveurs du Medef qui y trouve les reculs sociaux souhaités par le patronat depuis des décennies. Que nous disent-ils ? Cette loi doit déverrouiller les emplois. Sans doute à court terme d’un ou deux points, en y ajoutant quelques arrangements ou faux ajustements des chiffres de pôle emploi,  histoire de permettre à François Hollande de dire que sa politique a fonctionné. Le but n’est que de sauver le soldat Hollande et d’installer la précarité car, à long terme, c’est l’installation de la précarité et en premier lieu pour les jeunes qui pourront, en outre, faire l’objet de licenciement abusif dont les indemnités seront ridicules.

    Les chiffres du chômage ? Tous le monde a appris le calcul et sait que 1+1=2. Les énarques fabriquent des usines à gaz avec des calculs variables en ce qui concerne le chômage. Depuis des décennies, les modes de calcul varient toujours dans le même sens : démontrer que le chômage diminue lorsqu’il augmente. On sait que les radiations ont augmenté depuis que Valls est premier ministre. Les chômeurs connaissent les difficulté qu’il rencontre avec Pôle-emploi,  issu de la fusion de l’ANPE et de l’ASSEDIC , qui est une création de Laurent Wauquier, secrétaire d’état chargé de l’emploi  (de 2008 à 2010, avant d’être ministre des affaires européenne et de monter en grade dans le sarkoland): une modernisation qui n’a pas tenu compte du facteur humain et de la misère dans laquelle se trouve un petit chômeur qui ne possède pas d’ordinateur et doit passer par un numéro de téléphone surtaxé. C’est le même Laurent Wauquier qui avait dit de Macron qu’il est « la fritte Mac Kain de la politique » en faisant allusion au slogan de la marque : "c'est ceux qui en mangent le plus qui en parlent le moins", reprochant au ministre de l’économie de parler beaucoup de réformes économiques sans les faire. Ne doutons pas que cet ultralibéral de droite irait encore plus loin dans la réforme de la législation du travail, maintenant que Macron lui a donné des ailes. On sait qu’il est favorable à une durée légal du temps de travail à 42 heures, voire 45 heures.

    Nous avons été habitués aux simagrées de victimisation d’un Sarkozy. Il a fait école. On nous parle maintenant de bashing pour Hollande, d’incompréhension ou de manœuvres politiciennes contre Valls. La Ministre du travail aurait eu un malaise à cause des attaques injustes dont elle aurait fait l’objet. Maintenant on nous parle d’accident domestique. La pauvre ! Sera-t-elle licenciée ? Touchera-t-elle des indemnités ? Son accident ministériel est surtout d’avoir cru qu’on pouvait tromper les salariés et les chômeurs avec un sourire féminin et quelques phrases rassurantes comme : « La réforme du droit du travail, ce n’est pas forcément une régression sociale, c’est renforcer le dialogue social.» ou «Plus de souplesse, ça ne veut pas dire moins de garanties». Elle disait même vouloir inscrire son action dans l’histoire d’un «ministère de progrès social», de «luttes sociales», de «conquêtes sociales».Ensuite, on vous dira que vous êtes misogyne si vous la critiquez pour avoir accepté de porter une loi antisociale avec des régressions jamais atteintes jusque là par la Droite.

    Hollande et Valls se posent en détenteur d’une vérité. Pauvre vérité ! Ils ne font que reprendre les fantasmes du patronat et les propositions de la droite que le parti socialiste combattait avant 2012. Ils font ce que la droite n’a pas osé faire et prépare ainsi le terrain à des mesures toujours plus antisociales. La droite et le Medef veulent maintenant aller encore plus loin après s’être enfoncés dans le ventre mou de Hollande.

    Le hollandisme, ce néo-conservatisme de droiteEt les frondeurs du PS ! Parlons-en ! Ils se réveillent en vue des prochaines élections présidentielles et, ne l’oublions pas législatives. Qu’ont-ils fait concrètement pendant quatre ans ? Rien qui aurait pu changer le cap droitier pris par Hollande et son contremaître Valls. Cela vaut pour tous et tout particulièrement pour Martine Aubry, restée bien trop longtemps muette pour être crédible aujourd’hui. Nous verrons leur attitude contre la loi de réforme de la législation du travail et, par la même occasion, celle de la CFDT. Vont-ils demander le retrait de cette loi scélérate défendue par les ultralibéraux et le Medef,  ou s’y rallier après quelques petites concessions qui ne reviendront par sur l’essentiel du projet ? Nous connaissons le scénario : on présente un texte qui va le plus loin possible, on revient sur des détails et, ensuite, on peut sabler le champagne sur l’opération « enfumage réussi ». Dans ce cas, ce serait le Medef qui offrirait le champagne. Si cela fait longtemps que Valls ne s’est pas bourré la gueule, comme il l’avait dit au Petit journal de la Canal+, faisons en sorte qu’il ne le fasse pas avec le Medef ! En attendant refusant d'avaler son vinaigre social jusqu'à la lie!

    Pendant que la réforme de la législation du travail occupait l’actualité, le gouvernement préparait un amendement dans un autre domaine, celui de la pollution. Il s’agit d’un amendement sur le projet de loi biodiversité qui créerait un "permis de polluer". D'après cet amendement, « n'est pas réparable, sur le fondement du présent titre, le préjudice résultant d'une atteinte autorisée par les lois, règlements et engagements internationaux de la France ou par un titre délivré pour leur application ». En écrivant noir sur blanc « n'est pas réparable ». Cet amendement serait passé inaperçu si des média et des réseaux sociaux ne l’avait pas debusqué. Aujourd’hui Ségolène Royal a annoncé le retrait d’un amendement fait, selon elle, par des collaborateurs qui voulaient bien faire mais ont agi dans la précipitation. Nous vous laissons juger de cette explication. Hier la même Ségolène Royal défendait sur une chaîne de télévision la politique nucléaire arrêté avec son accord et la réforme du code du travail. On se souvient qu’Arnaud Montebourg avait dit d’elle que son seul défaut était son compagnon de l’époque, François Hollande, alors qu’elle était candidate à la Présidentielle. Elle semble se mettre, aujourd’hui, dans le rôle de la meilleure porte parole  du Président de la république. Il n’est plus son défaut mais il est devenu son employeur qui vient de la faire monter dans la hiérarchie ministérielle. Il n’empêche que cet amendement va s’accrocher à ses basques alors qu’elle préside la COP 21.  

    Décidément, on ne se demande plus ce que sont allé faire des pseudo-écolos dans un gouvernement Valls, ni vert ni rouge, ni rose. Ils sont arrivés à leur faim ambitieuse mais aussi à leur fin politique et dans quel état ! Ils pourront toujours se recycler chez Sarkozy prêt à récupérer les déchets du hollandisme.

     

    U Barbutu 

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