• L'ordre ultralibéral est en marche!

    Si on regarde la carte d’Europe des salaires minimaux bruts par pays, trois groupes se distinguent :

    • Les plus faibles salaires minimaux variant de 157 à 372 euros (Bulgarie, Roumanie, Lituanie, Lettonie, République tchèque, Estonie, Hongrie, Slovaquie, Pologne, Croatie) ;
    • Les salaires minimaux moyens entre 566 et 784 euros (Portugal, Grèce, Malte, Espagne, Slovénie) ;
    • Les plus hauts salaires minimaux, entre 1264 et 1874 euros (Allemagne, Royaume-Uni, France, Irlande, Pays-Bas, Belgique, Luxembourg).

    En  France, le SMIC mensuel brut est de 1430 € (proche des Pays bas et de l’Irlande), plus élevé que le salaire minimum allemand évalué à 1290 €.  Le plus haut salaire minimum est celui du Luxembourg avec ses 1874 €.

    Sur les 28 pays membres de l'UE, 22 ont déjà instauré le principe d’un salaire minimum légal. Dernier en date, l’Allemagne va mettre en place un salaire horaire minimal de 8,50 euros (contre 9,53 euros en France) à compter de 2015. Mais si la grande majorité des Etats tend vers un salaire minimum, l’Union fait encore face à un problème de taille : les écarts restent gigantesques, de 159 euros mensuels en Bulgarie à 1 874 euros au Luxembourg, soit douze fois plus.

    Le niveau de salaire minimum varie fortement. La France se situe à la cinquième place des pays les plus généreux, derrière le Luxembourg, la Belgique, les Pays-Bas et l’Irlande.

    La grande disparité observée est le résultat de l’absence d’une politique salariale commune et explique que les Roumains, les Bulgares et autres pays-membres à bas salaires s’expatrient, pendant que des multinationales délocalisent chez eux pour profiter de ces bas salaires et de l’absence de protection sociale. Cela justifie ensuite le nivellement des salaires par le bas et la remise en cause du code du travail, notamment en France.

    Si l’on prend pour exemple l’Allemagne dont le salaire minimum est inférieur à celui de la France, notre voisin teuton n’a toujours pas instauré de SMIC bien que ce soit un projet à l’ordre du jour mais pouvant être remis en cause. Malgré les bons résultats économiques et une croissance donnée en exemple, les dirigeants allemands ont poursuivi la politique d’austérité et le patronat n’a rien lâché. Aujourd’hui, l’Allemagne veut imposer l’austérité à toute l’Europe et l’arrêt constaté de sa croissance ne change en rien sa politique sociale et pourrait être un frein à l’instauration d’un SMIC déjà contesté par la droite et le patronat allemand.

    Ce n’est pas demain que sera instauré un SMIC européen. Par contre le SMIC français pourrait se voir remis en cause si le cap antisocial est maintenu. Le modèle libéral européen est de faire une politique d’austérité qui devrait ramener la croissance et réduire le déficit. Toutefois, lorsque la croissance revient, on l’a vu en l’Allemagne, la politique d’austérité est installée sine die. Hollande n’a pas eu le courage de rompre avec cette politique néolibérale dont la croissance ne profite qu’au patronat. Et faute de cette croissance qui fait l’objet de toutes les imprécations, il ne reste que le déficit et la régression sociale.

    C’est là que la propagande libérale entre en action. Les reportages se succèdent sur les Français trop payés, trop protégés, trop assistés… On va chercher les exemples chez nos voisins britanniques et allemands. Chez eux, la gauche n’a jamais été au pouvoir. Peut-on appeler politiciens de gauche des anciens dirigeants comme Tony Blair ou Gerhard Schröder ?  Qu’avons-nous de commun avec une royauté où la Finance dicte sa loi ? Qu’avions-nous en commun avec la politique patronale de l’Allemagne qui n’a pas d’opposition politique.  La droite et les socio-démocrates y gouvernent la main dans la main. C’est cette connivence politico-financière, faite de compromis et de compromission, que Hollande et Valls veulent installer dans l’hexagone, en effaçant le mot socialisme dans leurs rangs.

    La doxa libérale et le lobbying financier ont construit une Europe de l’argent. Sarkozy et Hollande lui ont livré la France en acceptant les règles budgétaires européennes. Il ne s’agit plus d’améliorer la situation sociale des peuples dont le salaire minimum est en dessous de 784 €, mais d’installer une régression sociale à l’échelle européenne, en prenant comme exemple et leader  l’Allemagne, tout en allant regarder ce qu’il y a de plus ultralibéral chez les Britanniques.

    La politique d’austérité, acceptée par la droite et le PS, n’est pas une parenthèse en attendant le retour de la croissance. Elle a pour objectif l’alignement de la France sur un système social libéral qui supprime toute sécurité de l’emploi et privatise jusqu’à l’éducation et la santé. C’est une politique de démantèlement du secteur public. C’est une politique qui fait de l’Etat l’auxiliaire du monde de la Finance. Le budget 2014 de la France a été finalement accepté par la commission européenne du bout des lèvres. On pouvait toutefois s’y attendre. Il a été accepté parce que c’est un budget d’austérité et le niveau du déficit prévu (4,3%) sera l’argument pour continuer cette politique d’austérité tout en dégommant quelques acquis sociaux. Ne nous faisons pas d’illusion : Hollande et Valls ont dû donner des garanties à Angela Merkel et la commission européenne.   Et puis, en coulisse se négocie toujours le traité transatlantique de libre-échange TAFTA, but ultime de l’installation de l’ordre économique libéral.

    La première étape sera la suppression du CDI et la création d’un contrat unique n’offrant aucune véritable sécurité de l’emploi. Les idées libérales ne manquent pas : Contrat pour une mission déterminée dans le temps et un contrat déjà expérimenté par les Britanniques : le contrat 0 heure. Le salarié doit attendre chez lui qu’on l’appelle pour venir travailler et est payé pour les heures qu’il accomplit. Ainsi aucun salaire mensuel n’est assuré et le salarié doit rester joignable, faute de quoi il perd son job.

    Le parlement vient de voter le budget de la sécurité sociale. Pour combien de temps, les Français bénéficieront-ils d’un système basé sur la solidarité. Des reportages ont été consacrés aux Français qui prennent des assurances-maladie à l’étranger et critiquent notre système qui est constamment remis en cause pour son coût. Dans les coulisses, les grandes compagnies d’assurance n’attendent qu’une chose : la fin du monopole de la Sécurité sociale. Le marché de la santé représente des milliards de bénéfices pour les uns et un déficit chronique pour l’Etat. Etrange ?

    Quel rempart reste-t-il contre cette opération politico-médiatique libérale ? La gauche qui ne trahit pas la gauche  et les syndicats qui ne se sont pas germanisés. C’est au Français, conscients de cette machination libérale et de ce vers quoi elle les conduit, de rejoindre la gauche qui place l’humain d’abord et de redonner vie aux syndicats combattifs. Le FN ne serait pas la solution mais la pire des conséquences de la politique UMPS. Mobilisez-vous pour une autre alternative politique…

    Pour mettre un coup d’arrêt aux politiques en cours, imposer d’autres choix, cela ne peut se faire sans la mobilisation, sans l’intervention citoyenne.

    • Pour dire non au budget d’austérité du gouvernement VALLS et appeler à ce qu’il soit rejeté !
    • Pour dire non aux exigences du Medef !
    • Pour rassembler et construire une alternative à la politique actuelle !
    • Nous appelons à organiser des manifestations à Paris et dans les grandes villes de France

    Le collectif 3A (regroupe diverses personnalités et organisations syndicales, politiques, associatives et citoyennes)a lancé un appel en ce sens pour une mobilisation prévue le 15 novembre 2014. 

    Le collectif 3A est ouvert  à toutes celles et ceux qui ne se résignent pas et veulent construire une alternative sociale et politique. Il y a urgence ! Aller à la page d'accueil ou cliquer sur l'image ci-dessous...

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