• Economie sociale et solidaire

    L’Europe a sa musique ultralibérale dans le concert des entreprises et des lobbies. L’Etat français lui a prêté et lui prête encore une oreille complice.  Sur les chaînes de télévision et à la radio, les média font un bruit de fond  qui porte et amplifie les courants de la pensée ultralibérale dominante. Il devient difficile pour les associations de faire entendre leurs voix. Pourtant il existe une économie associative et solidaire : 1,3 million d’associations en activité animées par 11 millions de bénévoles s’y dévouent et 2 millions de salariés y travaillent. Elle a créé 400.000 emplois en dix ans. Les activités associatives et coopératives touchent tous les secteurs importants de la société : culture, santé, social, assurance, banque, logement… Dans le marasme économique, ce modèle d’entreprendre ne satisfait pas des actionnaires mais toujours plus de sociétaires même si les créations ont ralenti depuis la politique de rigueur.

    « Recherches et Solidarités » a rendu son analyse des données Acoss-Urssaf et MSA qui leur permet notamment de conclure que « le secteur associatif représente, au sein de l’économie sociale et solidaire, 83% des établissements, 77% du nombre de salariés, 69% de la masse salariale. En 2011, près de 165 000 associations ont employé 1,8 millions de salariés, dont environ 5% au titre du régime agricole, pour une masse salariale de 35,4 milliards d’euros. Cela représente un coup d’arrêt dans la progression du nombre d’établissements employeurs depuis 2005, et un recul de l’emploi de 0,6% pour la première fois depuis 2000. La masse salariale continue d’augmenter légèrement de 1,7%. L’emploi associatif représente près d’un emploi sur 10 du total de l’emploi privé. Le secteur emploie par ailleurs plus de femmes et deux fois plus de seniors que le reste du secteur privé. Après une baisse d’environ 22 000 emplois entre la fin de l’année 2010 et celle 2011, l’emploi associatif semble se stabiliser depuis, avec un léger rebond au début de 2012 »

    Cependant ces experts relèvent que« En 2011-2012, 66 043 associations nouvelles ont été créées. Si ce nombre représente une légère baisse de 1% par rapport à 2010-2011, le recul des créations d’association représente près de 10% depuis 2009. »

    Document : « la France associative en mouvement »  réalisé par Cécile BAZIN – Jacques MALET Préface d’Alain GUBIAN est consultable dans son intégralité en cliquant ICI

    La récente nomination d’un ministre dédié à l’économie sociale et solidaire a donné un coup de projecteur sur ce secteur et un projet de loi serait en cours de préparation cette année et sur lequel le Conseil économique, social et environnemental (CESE) a rendu un avis important lors de sa séance plénière du 22 janvier 2013. Il a donné des recommandations sur les conditions d’une modernisation du modèle coopératif et d’une évolution des droits des travailleurs pour faciliter la reprise d’entreprises par leurs salariés, ainsi que sur les institutions et les acteurs à mobiliser pour l’élaboration et la mise en œuvre d’une politique de développement local de l’ESS. Selon le gouvernement, cet avis constituerait un solide point d’appui pour préparer le changement d’échelle du secteur économique de l'ESS qui doit dépasser les 10% du PIB pour prendre toute sa place dans la stratégie globale engagée par le Gouvernement pour la croissance, la création d’entreprises, le développement de l’emploi et l’innovation. Le ministre, Benoît Hamon, a déclaré : « Nous avons le devoir de promouvoir un modèle économique plus patient, plus tempérant, plus durable. L’ESS est une réponse et nous devons l’aider à changer d’échelle ». Pour le moment des emplois jeunes ont été créés. Nous verrons l’action du gouvernement pour faciliter  la création de coopératives de salariés comme par exemple dans le dossier Fralib, un exemple emblématique dans l’actualité.

    En 2010 « Recherches et solidarités »  avait rendu un rapport « Associations en Corse – repères et chiffres ». Pour le consulter cliquer ICI.

    L’économie associative avait créé 1500 emplois en huit ans. Mille associations corses employaient 6963 salariés, ce qui représentait une masse salariale de 116 millions d’euros et  9,3% des emplois privés (pourcentage voisin du national).  Les cinq secteurs d’activité les plus représentés étaient la culture, le sport, les loisirs, le social et la santé. Le nombre des bénévoles était évalué dans une fourchette de 60 à 70.000 individus.

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    Parlons des subventions ! Aujourd’hui, plus que jamais, il est nécessaire de savoir comment l’Etat et les collectivités locales utilisent les fonds publiques.  A Marseille, nous avons relevé dans l’actualité l’illustration  de ce qu’il ne faudrait pas voir et l’exemple de ce qu’il faut dénoncer. Un comité anti 23 juin vient de se créer pour réclamer l’annulation d’une subvention  municipale à David Guetta, le DJ qui prend 100.000 € par heure de concert. Le DJ correspond aux initiales du Disc Jockey des boîtes de nuit que l’on a élevé au statut d’artiste parce que, au lieu de passer simplement des disques, il fait de la musique techno, des mixes auxquels il ajoute des effets sonores. Ses instrument de musique sont l’ordinateur, les clés USB et des platines sur lesquelles il s’use les doigts pour stratcher. C’est un ingénieur du son qui fabrique de la musique de boîte de nuit faite pour danser.Il le fait selon des codes qui relève plus de la technique que de l’art. On aime ou on n’aime pas, là n’est pas la question. Par contre donner une subvention de 400.000 € à un producteur de musique qui fait payer les entrées de 44 à 60 € la place et rétribue le DJ au salaire horaire de 100.000 €, est-ce moralement supportable dans une période de crise économique et sociale ? Si le DJ perçoit ces sommes astronomiques, combien encaisse le producteur ? Comment peut-on ainsi donner le label Marseille 2013, capitale de la culture, à une opération commerciale alors que des associations sociales et culturelle ont des budgets misérables pour œuvrer sur la cité phocéenne pendant toute une année ? Qui peut se payer 44 € un concert de DJ ? Peut-être les enfants de ceux qui ont voté cette subvention au mépris des petits théâtres, des troupes locales et de tous les artistes qui vivent de leurs créations à Marseille. Vous pouvez signer une pétition contre cette subvention en cliquant ICI.

    Dans le domaine de la culture,  le maire de Marseille est loin de faire l’unanimité. Prenons quelques exemples. Une subvention de 30 000 euros a été refusée au Centre international de poésie de Marseille (CIPM), qui œuvre depuis vingt ans à la promotion de la poésie contemporaine, notamment par des échanges avec les pays de la Méditerranée. A la Friche de la Belle-de-Mai, l'association AMI-Centre de développement pour les musiques actuelles est confrontée à une réduction de 90 000 euros en deux ans de la subvention allouée par la direction régionale des affaires culturelles (DRAC). Pour les quatre années à venir, l'Etat diminue de 176 millions sa dotation à la région Provence-Alpes-Côte d'Azur. Dans ce contexte de crise aiguë des ressources de l'Etat et des collectivités territoriales, l’affaire Guetta est la goutte de 400.000 euros qui fait déborder le vase marseillais. 400.000 € pour subventionner un emploi payé 100.000 € l’heure !

    Nous espérons que David Guetta ne viendra pas en Corse avec des subventions publiques. En Corse les DJ sont à leur place, dans les boîtes de nuit. Il ne manquerait plus que, à l’exemple de Marseille, on subventionne ces établissements au détriment des lieux de culture. La Corse a sa vie associative avec son économie. Grâce à des bénévoles, des activités solidaires sont possibles. Contrairement aux idées reçues, ces activités ont des retombées sociales et économiques. Il faut toutefois rester vigilants sur l’octroi des subventions qui doivent être utilisées de façon transparente et, dans le domaine culturel, permettre aux événements qui ont fait leurs preuves de durer. 

    Une association corse pour y promouvoir l’économie associative et solidaire : La Chambre Régionale de l’Économie Sociale et Solidaire Corse. Pour la connaître, visiter le site de cette association en cliquant ICI.
     
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