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Gauche alternative en Corse

Un recul peut-il être une avancée?

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Hollande et Ayrault ont instauré la politique des variables dans le domaine du social : deux grands pas en arrière et un petit pas en avant. On l’a vu avec la politique fiscale qui faisait entrer dans l’imposition des gens ayant tout juste de quoi survivre. Le tir fiscal sera corrigé par des variables.

Un texte régressif sur les retraites vient de prévoir un allongement de cotisation jusqu’à 43 annuités en 2035. Voilà le nouveau recul qui vient de trouver sa variable : la pénibilité. Elle sera prise en compte car dans la foulée de l’allongement, elle vient d’être votée par les députés. Il s’agit de la création d’un compte personnel de prévention de la pénibilité. Les salariés du Privé y comptabiliseront, à partir de janvier 2015, des points en fonction du temps passé en situation de pénibilité pour obtenir ensuite le droit de se reconvertir, de travailler à temps partiel ou de partir plus tôt à la retraite. Le projet était bouclé chez les députés socialistes qui ont remisé la plupart de leurs ambitions au vestiaire lors de l'examen de la réforme des retraites en commission des affaires sociales, qui s'est achevé mercredi midi. Il n'était pas question de remettre en cause «l'équilibre atteint au terme d'une longue consultation avec les partenaires sociaux», les avait prévenus la ministre des Affaires sociales, présente lors des travaux parlementaires. À la poubelle, par exemple, la prise en compte des années d'études et des stages dans le calcul de la retraite.

Le Front de gauche, toujours offensif, a épinglé cette prise en compte de la pénibilité,  comme étant la contrepartie du  texte régressif sur les retraites. Voilà l’avancée qualifiée d’historique par Marisol Touraine, ministre des Affaires sociales alors qu’il ne s’agit que d’une variable à l’allongement des annuités. Ce dispositif devrait être financé par les entreprises.

Comme on pouvait s’y attendre, la Droite est opposée à la moindre variable en ce qui concerne la réforme des retraites, la trouvant même trop timide. Elle voulait exempter les PME-TPE d'un nouveau dispositif "illisible" qui "pose des problèmes d'application, afin qu'on ne retombe pas dans les difficultés des 35 heures", selon les mots du centriste Philippe Vigier. La Droite souhaitait saucissonner la réforme des retraites par des négociations de branche, pour un dispositif "plus proche du terrain". Le ministre du Travail Michel Sapin a défendu le "cadre national". Selon une évaluation, 300.000 personnes (1 salarié sur 4 ou 5) devraient à terme utiliser chaque année des points accumulés sur leur compte. Avec les dispositions prévues initialement, ils avaient la possibilité d'accumuler assez de points pour avancer de deux ans leur départ. Grâce à un amendement écologiste, ils pourront partir en retraite anticipée dès 59 ans, soit trois ans avant l'âge ­légal. Le coût du dispositif est estimé à 500 millions d'euros en 2020, 2,5 milliards d'euros en 2040.

Le gouvernement impose une politique des grands pas en arrière et des petits pas en avant.  Il nous parle de devoir, rarement de droit. «  Avec ce mot devoir, on fait danser le citoyen comme un ours avec une musette», a remarqué justement l’écrivain Remy de Gourmont, alors que  «  danser, c’est s’interroger, aller au plus profond de soi » pour reprendre les mots de la danseuse et chorégraphe corse Marie-Claude Pietrragalla… surtout lorsque l’on connaît la musique de tous ces politiciens libéraux et qu’elle fait danser nos consciences. Aujourd’hui, ne pas reculer fait en quelque sorte avancer.

Qui varie charrie !  Tout cela donne l’impression d’un grand charivari antisocial. On pourrait s’interroger encore : le recul des retraites serait-il une avancée ? ». Trêve de plaisanterie ! Il n’est pas difficile de le comprendre : Hollande et Ayrault  veulent  donner l’illusion qu’ils obtiennent des avancées sociales alors qu’il s’agit de reculs. Ils ont trouvé pour cela les « variables d’ajustement ».  Même s’ils ne vont pas dans l’immédiat  jusqu’où veut les pousser la Droite, ils poursuivent la même politique à long terme. Hollande n’a fait qu’emboîter le pas de Sarkozy en ajoutant aux grands pas en arrière, les petits pas en avant.

Pidone

Une pétition « Défendons nos retraites! » est en ligne en cliquant ci-dessous :

http://www.mancalternativa.com/defendons-nos-retraites,a3805724.html

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