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Gauche alternative en Corse

Syrie: une guerre civile. Quels enjeux internationaux?

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La Syrie mobilise la scène politique française et, aujourd’hui à partir de 16 heures, un débat aura lieu à l’Assemblée nationale, simple formalité constitutionnelle qui ne sera pas suivie d’un vote car  le Chef des armées est le Président de la république, seul maître à bord de son pédalo. Va-t-il rétropédaler si les Américains le lâchent ? Devant les médias, il s’est dit renforcé dans sa décision d’intervenir par les menaces de Bachar el-Assad contre les intérêts français. Le risque d’attentat existe si l’Esbollah, mouvement politique chiite implanté notamment au Liban, est utilisé par le dictateur syrien appuyé par les Chiites iraniens. Ce mouvement dispose d’un réseau international de terroristes. Avec la position prise par Hollande, nous nous retrouvons dans le camp des Sunnites qui, fort heureusement pour nous, sont les plus nombreux sur notre territoire mais ce n’est pas le cas dans le reste du monde arabe, notamment au Liban, et jusqu’en Amérique centrale et du Sud.

Des renseignements ont été déclassés du « secret défense » et mis en ligne par le Ministère de la défense. Plusieurs vidéos analysées par les services secrets français sont montrées. On y voit des corps sans aucune blessure, des enfants suffoquer ou pris de mouvements musculaires incontrôlables. L’utilisation massive et planifiée de gaz létal est attribuée aux militaires du dictateur qui disposent de stocks importants et de la logistique nécessaire. 

Malgré tous ces éléments présentés, nous avons en mémoire l’Irak et le génie des Américains pour le story-telling. On peut aussi imaginer que nos services peuvent déployer le même talent et nous raconter des histoires basées sur de fausses preuves. Pourquoi ne pas attendre le rapport des experts de l’ONU, seuls habilités à donner un avis sur la réalité de l’usage des armes chimiques et de la violation du droit international pouvant entraîner une condamnation des auteurs ? Pourquoi tant d’empressement dans une affaire aussi grave ? Qu’est-ce qui se joue en Syrie en dehors de l’aspect humanitaire et de la condamnation des actes barbares ? Pourquoi les Russes s’opposent-ils à toute ingérence ? Pourquoi l’Arabie Saoudite et le Qatar financent-ils la rébellion ? Le Qatar et l’Arabie Saoudite veulent faire passer un pipeline sur le territoire syrien et concurrencer le gaz russe. Le pétrole ? On le trouve dans bon nombre de conflit dont celui en Afghanistan… Le pétrole est-il une fois encore la vraie raison des ingérences étrangères dans cette guerre civile ? Si la concurrence économique est la vraie raison des soutiens d’Assad par les Russes d’une part et d’autre part  de la rébellion financée par les producteurs de pétrole, derrière la guerre civile se jouerait une guerre économique. Vladimir Poutine attend des « preuves convaincantes » de l’usage des armes chimiques pour condamner Bachar el-Assad. En a-t-il déjà ? Les cache-t-il pour garder une ouverture amicale et économique sur la Méditerranée ? De part et d’autre, l’affaire n’est pas aussi simple qu’on nous le dit. La Turquie et Israël ont aussi leurs raisons stratégiques et économiques pour se ranger du côté de la rébellion.  

Si le dictateur Bachar el-Assad a commis des crimes contre l’humanité et violé l’interdiction de l’usage des armes chimiques, il devra comparaître devant un tribunal international. La guerre en Syrie est une guerre sale et qui peut déboucher sur des pogroms (le mot « pogrom » est russe). Seule une action internationale et des démarches diplomatiques peuvent enrayer le conflit qui est une guerre civile derrière laquelle les enjeux sont internationaux. Nul ne doit agir sans l’accord de l’O.N.U et contre une partie des Syriens. Toutes les minorités devront être protégées.

Marine Le Pen, de son côté, analyse cette guerre à travers le prisme déformant de son islamophobie. Pour elle, il y a les « bons arabes » et les « mauvais arabes ». Les bons sont les dictateurs. Interrogée par un journaliste de « Boulevard Voltaire », elle a déclaré : « C’est la quinzième fois que les États-Unis nous font le coup, et moi je n’hésite pas à dire qu’entre le Shah d’Iran et l’Ayatollah Khomeiny, je préférais le Shah d’Iran. Voilà »... Et entre Saddam Hussein et l’Irak d’aujourd’hui ? « Je préférais Saddam Hussein ».  Et entre Bachar el-Assad et la situation qui se profile ? « Eh bien, je préfère probablement Bachar el-Assad… »

Il ne s’agit pas de défendre une dictature personnelle contre une dictature religieuse mais de prendre en compte toutes les populations de toutes les races et de toutes les  confessions. N’est-ce pas le rôle des instances internationales ?  En Syrie, les victimes sont sunnites, chiites, alaouites… chrétiens et musulmans. Malheureusement, ce sont les raisons géopolitiques qui prédominent le choix d’un mode d’intervention et la guerre apparaît comme le moyen le plus rapide de renverser une dictature même si les dégâts collatéraux sont considérables et si le résultat politique s’avère désastreux. On ne le répète pas assez : « la guerre n’est jamais une solution. Elles est toujours un problème ». C’est pour cela qu’il faut toujours mettre tous les moyens pour l’éviter. Pour le moment, en Syrie, on jette de l’huile sur le brasier. 

Fucone

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