Gauche alternative en Corse
A la fin de la campagne, il faudra chiffrer les dépenses du candidat Sarkozy. Il n’a échappé à personne qu’en locations de salles et en drapeaux tricolores distribués, le montant doit déjà être important. Au Trocadéro, l’UMP a ressemblé tous les militants de France et de Navarre et a annoncé 200.000 participants. Même en comptant les journalistes et notamment celle de Médiapart qui a été malmenée (plainte a été déposée) on doit arriver à environ 30.000 personnes et presqu’autant de drapeaux. En obtenant le nombre de drapeaux achetés et distribués, on pourrait connaître le nombre réel des participants. Rien à voir avec la mobilisation du vrai premier mai dans toute la France. Un vrai premier Mai qui réclamait un vrai président et donc le départ du faux président du vai chômage. Copé revendiquait dernièrement 261.000 adhérents. Ce chiffre avancé de 261.000 représente une hausse de 90.000 adhérents par rapport à juin dernier quand le patron de l'UMP revendiquait "171.000" adhérents à jour de cotisation, contre "155.000" en juin 2010 quand Xavier Bertrand était secrétaire général du parti. Si ces chiffres sont exacts, ce n’est pas un exploit de réunir 30.000 personnes convoyés jusqu’à Paris. Rien que pour Marseille, 700 militants auraient été ainsi mobilisés. C’est à eux que, à chaque meeting, Sarkozy dit « Vous êtes la France ! »
Sur la place du Trocadéro, les participants parqués par le service d’ordre ont assisté d’abord aux tirs d’artillerie lourde avec le canonnier en chef de l’UMP, Jean-François Copé. Son tir favori : le droit de vote des étrangers et piscines supposées ouvertes uniquement aux femmes musulmanes… Et dire qu’il ose encore prononcer le mot « piscine » qui, associé à son nom, renvoie à Ziad Takieddine. Lorsque l’on parle de lui comme une artillerie lourde, on évoque la lourdeur d’esprit de ce personnage qui est programmé pour attaquer avec toute la mauvaise foi qui le caractérise tous les adversaires potentiels de Sarkozy dont il revendiquera ensuite la succession. Il a bien sûr vidé son chargeur sur François Hollande allant jusqu’à parler d’une "alliance objective entre la gauche et l'extrême-droite". Il vise si bas que les balles passent sous les chaussures.
François Fillon a souhaité prudemment "un syndicalisme réformiste" et "un patronat conscient de ses responsabilités éthiques et sociales". Il ne voudrait pas sombrer avec Sarkozy.
Pour la circonstance et après le réquisitoire de Marine Le Pen, ce dernier a eu recours à Gaino pour lui concocter un discours plus gaullien et moins frontiste que ceux de son autre conseiller Patrick Buisson. A chacun ses compétences en fonction des sondages et de l’évolution de la campagne. ET Sarkozy déclame :"Je me bats pour un nouveau modèle social où la négociation collective descendra le plus bas possible, où parler de souplesse ne sera pas un crime (...) Je veux un nouveau modèle français où le capitalisme des entrepreneurs remplacera le capitalisme financier." Le Président candidat ne peut s’empêcher d’opposer les uns aux autres. Voilà qu’il oppose financiers et entrepreneurs… Il reste le candidat des « Ventrepreneurs » gourmands qui regroupent les deux catégories qu’il différencie par un artifice oratoire. Les cibles de Sarkozy sont les libéraux et les centristes."Je veux un nouveau modèle français où chacun prendra ses responsabilités… une République du mérite". Et d’ajouter :"les salaires ne sont pas trop hauts, mais trop bas" tout en déplorant le « dumping social ». Pour les électeurs de Marine Le Pen, il a ressorti les "frontières" et la défense du mode de vie français… "Notre langue, notre littérature, notre cinéma". Il a concentré ses attaques sur la Gauche et les syndicats, « leurs drapeaux rouges… qui ont fait le tour du Champ-de-Mars, traînés dans le sang du peuple", citant Lamartine. La gauche est renvoyée au Bolchévisme et à la lutte des classes. Et lui qui attise les peurs, divise les Français ose proclamer :"Je ne vous propose pas la fermeture, la haine, le repli sur soi. Jamais. Je laisse ses sentiments bas à ceux qui m'injurient."
Ce soir, dans cinq minutes, le grand débat va avoir lieu. On a l’impression d’assister à la finale d’un jeu télévisé à l’issue de laquelle il y aura le champion. On explique aux Français qu’ils se sont déterminés sur une phrase, une impression… Quelle mascarade ! L’avenir d’un pays dépendrait du vote de quelques téléspectateurs désignant un Président de la République comme on choisit le meilleur chanteur de la Star Académie ou de la Nouvelle Star. Est-ce le côté bling bling qui va plaire? L’avenir de la France dépendrait du traitement fait à l’un deux par des journalistes-présentateurs pas réellement objectifs lorsque l’on connaît les collusions entre la presse télévisée et les politiques de préférences au pouvoir.
Nous verrons donc si les Français sont les simples téléspectateurs d’un jeu télévisé au mépris des programmes présentés et des intérêts défendus…. Dans ce cas-là, autant faire les élections au tirage ou au grattage et confier le loto "Spécial Présidentielle" à la Française des jeux.
signé: Battone