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Gauche alternative en Corse

Penser par soi-même la globalisation...

diogène_mouton

Le capitalisme fabrique des chimères. Il crée et stimule les appétits individuels sans les satisfaire car il n’est que marchandisation.  Lorsque l’on fait le bilan des crises et de la pauvreté qu’il génère, il ne reste que la frustration du plus grand nombre. La mondialisation entretient une classe dominante devenue cosmopolite qui partage un capital culturel et un mode de vie uniformisé. C’est un retour (Nous devrions dire une régression) à l’aristocratie du XVIIIème siècle et, en remontrant avant J.C, à l’Antiquité romaine avec leurs basses classes. Les dominants modernes ont toutefois des méthodes plus insidieuses que le recours à la force ou à la foi. Ils s’ingénient à éviter tout débat citoyen en imposant leurs normes et leurs décrets. Ils œuvrent pour imposer la pensée unique avec tous les moyens de transmission dont ils disposent. Dans un colloque de sociologues et chercheurs en sciences sociales « Dominations et résistances »  tenu à Marseille début juillet, Roland Gori évoquait ces dispositifs qui s’imposent et mettent sous tutelle l’individu avec son consentement : «  L’évaluation est un moyen de faire intérioriser des ordres sans en avoir l’air, tout en leur donnant l’apparence de l’objectivité ». Pourquoi accepter cette prise de pouvoir sur la pensée ?  Pourquoi accepter d’être considérés comme des « incapables » (non-intellectuels) par des « capables »  autoproclamés (intellectuels) ?  Pour résister, il faut cultiver ses imaginaires, a conclu Philippe Corcufflors du colloque. Comment être autonome dans sa pensée. Il faut d’abord refuser la frustration et la souffrance. Il faut penser par soi-même, disent les philosophes,  au lieu de se laisser conduire, mener par les « capables ». Il faut refuser les opinions par  ouï-dire en réfléchissant à ce qui est dit, en revenant dessus, en critiquant. Il s’agit de ne pas se laisser endormir par paresse ou manque de courage…  De passif, devenir ou redevenir actif ! Nous dit-on. Ne restons pas passifs en recevant des pensées toutes faites qui influencent notre jugement. Les idées toutes faites sont colportées pour recueillir des adhésions spontanées. Il est dangereux alors de ne pas s’interroger… Pourquoi a-ton cette idée en nous ? Pourquoi y a-t-on adhéré ? Quelle réflexion peut-elle entraîner pour en  saisir toute la signification ?

« Etre mineur, c’est être incapable de se servir de son entendement sans la direction d’un autre (…) aie le courage de te servir de ton propre entendement ! Telle est la devise des Lumières » nous dit Kant dans son ouvrage « Qu’est-ce que les lumières ».  Au colloque « Dominations et résistance », les « capables » des sciences sociales ont balayé devant leur porte en reconnaissant au quidam ses facultés mentales. Penser par soi-même ? Il ne suffit cependant pas de dire «  je pense que » pour affirmer une pensée personnelle. Il faut énoncer une position, un argument… tout en se démarquant des pensées toutes faites que nous croyons nôtres. Il faut sortir aussi de la sphère du « sentir » pour rester dans celle de la « raison » en se dégageant du spontané, de l’immédiat. Toutefois il ne s’agit pas de se confiner dans des pensées premières ou de s’opposer par principe à ce que pensent les autres. C’est là où réside l’aporie du « penser par soi-même »  car on ne peut penser seul et  contre tous sans forger ses propres préjugés. Chacun a en outre sa part de subjectivité.  

Nous pensons avec les autres et non pas par les autres. Voilà sans doute la meilleure conclusion trouvée si cette causerie devait donner lieu à un développement philosophique. Les autres, ce ne sont pas ceux qui ont l’exclusivité des média et tout particulièrement des chaînes télévisées. Ce ne sont pas les agents du storytelling, ceux qui vous racontent des histoires construites sur les pensées toute faites… Ne nous laissons plus abuser pas des histoires à dormir debout et des émotions !

Dans un monde globalisé où tout tend à constituer un système, un ensemble régi par  les règles du capitalisme, la mondialisation tisse des liens entre les Etats-nations, les entreprises, les sociétés de telle sorte que les événements, les décisions survenant en un lieu de la planète retentissent plus ou moins intensément sur les individus et les collectivités vivant en d'autres lieux. La liberté de penser risque de devenir un artefact, un fait psychique artificiel, produit par les techniques employées dans l’exploration de la conscience. L’homme n’est déjà plus maître de son destin, il peut aussi n’en avoir plus conscience.

Le citoyen est quelqu’un capable d’être gouverné et de gouverner. Aristote l’enseignait déjà. Alors refusez d’être les  bénis oui-oui du Système ! Ne laissez pas d’autres construire votre imaginaire sur des projets de globalisation ! La globalisation qui exclue la plus grande partie de l’humanité n’est pas un paradigme unique et irréversible, pas plus que la mondialisation voulue par les capitalistes.

De quoi sera fait notre monde de demain ? Voici un exemple d’actualité inquiétant… S’il manquait quelque chose à la néfaste société Monsanto, c’était une armée officielle d’assassins payés. C’est fait : Monsanto est la société « parapluie » de Resident Evil mais dans le monde réel. Elle contrôle la distribution des aliments, partage des financiers avec l’industrie pharmaceutique et fabrique des armes nucléaires et bactériologiques. C’est ce que révèle un article de Jeremy Scahill pour le journal « The Nation » dans lequel il informe que la plus grande armée mercenaire de la planète, le « service » criminel d’intelligence Blackwater (connue sous le nom de Xe services et plus récemment sous celui d’Academi), a été vendu à la société transnationale Monsanto. Pour en savoir plus  cliquer ICI.

Vérification faite,  l'information, pourtant reprise par plusieurs média, serait erronée même si des liens existent entre Monsanto et Blackxater. C'est Rue89 qui le révèle ICI Toutefois, sans être paranoïaque, l'annonce est apparue plus crédible qu'une science-fiction. 

Allumons nos lanternes et plaçons l’humain d’abord !

Quasi quidam Pidone

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