Gauche alternative en Corse
Par Manca alternativa
Comme c’est drôle d’entendre parler certaines gens, ces temps-ci. « Acheter français », nous disent-ils le plus sérieusement du monde et parfois sur un ton pathétique, c’est le cas de Marine Le Pen, toujours prompte à sauver la France ou encore François Bayrou. Un troisième larron arrive dans la foulée et en rajoute une louche, pour se distinguer, en l’occurrence notre président de la République. Celui-ci a profité de sa visite dans une usine du groupe Rossignol, à Sallanches en Haute-Savoie, pour nous balancer un scoop. Lui préfère « fabriquer français ». En d’autres temps pas si lointains, ces gens-là tenaient un autre discours et agissaient différemment.
Dans les années soixante-dix, le Parti communiste français lançait sa campagne sur le thème : « Produisons français ». Aussitôt il fit l’objet de railleries. On le traitait d’archaïque. L’heure n’était plus au replie sur soi, mais à l’ouverture sur l’Europe, voire sur le monde, au nom de l’ultralibéralisme. On en mesure aujourd’hui les conséquences : la perte de centaines de milliers d’emplois industriels.
Le mal est fait. Mais voilà que ces gens-là, libéraux convaincus, eux-mêmes ou leurs épigones nous préconisent subitement le contraire. Le papa de Marine n’était-il pas pour un libéralisme sans frein? Bayrou n’a-t-il pas participé à divers gouvernements de droite qui ont accompagné et accéléré le mouvement de délocalisation de nos usines ? Quant à Sarkozy, quel est le bilan de cinq années de pouvoir dans la lutte contre les délocalisations des entreprises ? Affligeant. Alors, quand ces gens-là se convertissent aux vertus du produire ou acheter français, il y a de quoi douter de leur sincérité. Un conseil, qu’ils arrêtent de nous chanter leur nouvelle messe et qu’ils aillent rencontrer, par exemple, les salariés de Lipton à Gémenos, dans les bouches du Rhône. Ils y seront accueillis avec enthousiasme.
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